Accueil réservé en Suisse à l’œuvre de Flaubert

Les Amis de Flaubert – 1ère Année 1951 – Bulletin n° 1 – Page 48

 

Accueil réservé en Suisse à l’œuvre de Flaubert

L’accueil que reçoit en Suisse Romande l’œuvre de Gustave Flaubert peut être comparé à celui qui est fait en France à l’œuvre du grand écrivain : on considère également que Madame Bovary marque le point de départ du roman moderne (roman psychologique et roman de mœurs). L’œuvre de Flaubert est très connue, surtout Salammbô, Madame Bovary et les Trois Contes. Au cours du semestre d’hiver 1949-1950, M. Marcel Reymond, professeur ordinaire à la Faculté des Lettres de l’Université de Genève, consacrait l’une de ses conférences à Flaubert. Dans les livres scolaires, édités en Suisse, figurent souvent de nombreux extraits de l’œuvre flaubertienne : je viens de parcourir un recueil de textes où il n’y a pas moins de trois morceaux de Flaubert : la fin de la Légende de Saint-Julien l’Hospitalier, le début de Madame Bovary (l’arrivée de « Charbovari » à l’école) et un passage des comices agricoles (Catherine Leroux reçoit une médaille d’argent).

La presse quotidienne ou hebdomadaire donne aussi parfois, dans ses pages littéraires, des études sur Flaubert ; c’est ainsi, par exemple, que la Tribune de Genève a publié, le 17 juin 1949, un texte de Pierre Borel sur l’amitié littéraire de Flaubert et de Maupassant, et que l’hebdomadaire romand Curieux a donné, le 7 juillet 1949, un article de Suzanne Normand sur « Flaubert et la genèse de Salammbô ». Plus récemment, à l’occasion du centenaire de Guy de Maupassant, les journaux ont fréquemment rappelé tout ce que celui-ci devait à son bon maître.

Avec mon ami et confrère, M. Claude Schmidt, j’avais publié, fin 1947, un ouvrage intitulé « Le procès des Fleurs du Mal ou l’affaire Charles Baudelaire ». Nous préparons actuellement, sous la même forme, une nouvelle étude qui s’appellera « Le procès de Madame Bovary ou l’affaire Gustave Flaubert ». Nous avons réuni une documentation considérable, mais l’ouvrage est encore loin d’être terminé.

Georges Brosset,
Avocat au barreau de Genève.