1952 La vie de notre Société 1

Les Amis de Flaubert – Année 1952 – Bulletin n° 3 – Page 44

 

La vie de notre Société

 

Au sommaire :

À propos de la Visite au Pavillon Flaubert de la Société J.-K. Huysmans, le 1er Juillet 1951 – Cérémonie commémorative du 12 décembre 1951, p. 24 – Au Musée de l’Hôtel-Dieu, p. 24 – Le Bulletin des Amis de Flaubert, p. 24 ‒ Manifestation littéraire du dimanche 18 mai 1952 – Adhésions, p. 44 – La Bibliothèque Flaubert à Croisset, p. 45 – Visite de M. Pierre Ramécourt à Rouen, p. 45 – La Foire-Exposition et le pavillon Flaubert, p. 46 – Visite de Melle Maria Guerri à Rouen, p. 46-47 – Excursion des Nouvelles Littéraires en Normandie, p. 47 – Congrès national des Pharmaciens à Rouen, p. 47 – Conférence par M. Georges Brosset, p. 48 ‒ Université de Genève, p. 48

 

À propos de la Visite au Pavillon Flaubert

de la Société J.-K. Huysmans, le 1er Juillet 1951

Dans notre Bulletin n° 2, nous avons brièvement relaté la visite faite à Croisset, le 1er juillet 1951, par la Société J.-K. Huysmans et la remise au Pavillon-Musée du pot à tabac qu’utilisait Gustave Flaubert.

Cette « relique » flaubertienne, qui n’a jamais appartenu à J.-K. Huysmans (ainsi que nous l’avions indiqué par erreur), avait été offerte au regretté poète Léo Larguier, de l’Académie Goncourt, par un de ses admirateurs, qui l’avait lui-même acquis, en 1931, à Antibes, lors de la vente du mobilier de Mme Franklin-Groult. Léo Larguier avait souhaité que ce précieux souvenir fût conservé au Pavillon de Croisset, et c’est grâce à la générosité de la fille de l’écrivain, Mme Dobujinski, que ce vœu a pu être exaucé par l’intermédiaire de M. Pierre Lambert, le secrétaire général de la Société J.-K Huysmans.

Au cours de cette petite cérémonie, une très belle allocution fut prononcée par M. Henry Lefai, qui y évoqua des souvenirs de Flaubert et de Huysmans, depuis le fameux déjeuner Trapp du 16 avril 1877 jusqu’à l’inhumation de Flaubert, à laquelle Huysmans assista, le 11 mai 1880. Le texte de cette allocution a été publié dans le Bulletin de la Société J.-K. Huysmans, n° 23.

**

 

Cérémonie Commémorative du 12 Décembre 1951

Le mercredi 12 décembre 1951, — comme les années précédentes à ce même jour, anniversaire de la naissance de Gustave Flaubert — le Comité des Amis de Flaubert s’est rendu sur la tombe du grand écrivain, au Cimetière Monumental de Rouen. Autour de M. Jacques Toutain-Revel, président du Comité, s’étaient groupés des rouennais demeurés fidèles à l’illustre mémoire.

M. Mac Grath, secrétaire général de la Seine-Inférieure, et M. Bernard Tissot, adjoint au Maire de Rouen, représentaient leurs administrations respectives.

Suivant l’usage, des gerbes de fleurs furent déposées sur la tombe de Flaubert et sur la tombe voisine de Louis Bouilhet.

**

 

Au Musée de l’Hôtel-Dieu

Parmi les nombreux visiteurs du Musée Flaubert, installé dans la maison natale de l’écrivain, à l’Hôtel-Dieu de Rouen, nous sommes heureux de signaler M. Paul Duléry, Conseiller d’État, accompagné de son épouse, née Simone Fourié.

Mme Paul Duléry est la fille d’Albert Fourié, l’auteur du célèbre tableau : La Mort de Madame Bovary, exposé dans ce Musée.

Cette visite de M. et Mme Paul Duléry revêtait le caractère d’un pèlerinage et le Conservateur a été heureux de leur signaler l’intérêt que prenaient les visiteurs en contemplant l’œuvre d’Albert Fourié.

**

Le Bulletin des Amis de Flaubert

Sur notre demande, plusieurs grandes bibliothèques de France ont bien voulu souscrire des abonnements à notre Bulletin. Citons notamment : Marseille, Nantes, Caen, Le Havre, Rennes.

C’est là un précieux encouragement pour notre Société.

Par ailleurs, M. Jacques Lauxerois, licencié en lettres et libraire à Roanne, nous a fait parvenir, au début de l’année, un article consacré à notre Société et à son activité littéraire, article paru dans le Journal de Roanne. Nous l’en remercions sincèrement.

**

Adhésions

Depuis la parution de notre dernier Bulletin, vingt adhésions ont été recueillies. Nous adressons nos souhaits de bienvenue à ces nouveaux flaubertistes.

**

La Bibliothèque Flaubert à Croisset

La Bibliothèque Flaubert — donnée par l’Académie Française à la Ville de Canteleu-Croisset et à l’Association des Amis de Flaubert — est enfin parvenue à Croisset le 10 juillet dernier.

Il y a les corps des deux bibliothèques de trois travées chacune à colonne torse, le grand fauteuil de Gustave Flaubert en tapisserie, deux petites bibliothèques, deux étagères, une table.

La bibliothèque comprend 2.200 volumes dont environ 700 ont appartenu à Flaubert et le reliquat acquis depuis son décès par Mme Franklin-Groult, puis par Louis Bertrand.

C’est là une richesse inestimable.

Nous reviendrons prochainement sur ce don si généreux et si utile ; mais, dès maintenant, nous réitérons à l’Académie Française, publiquement, les remerciements de tous les flaubertistes et la gratitude émue de notre Association.

**

Visite de M. Pierre Ramécourt à Rouen

Un jeune cinéaste, ardent flaubertiste et employé dans les Services de la Télévision, est venu à deux reprises à Rouen, en janvier et en avril derniers, pour micro-filmer les manuscrits, de Flaubert, les œuvres d’art se rattachant à l’œuvre-mère flaubertienne, les extérieurs du Pavillon de Croisset et les intérieurs du Musée de l’Hôtel-Dieu. Accompagné par M. Jacques Toutain et par M. R.-M. Martin, président et secrétaire des Amis de Flaubert, il a pu accomplir une besogne des plus utiles.

A la Bibliothèque Municipale et par l’obligeance de Me J. Dupic, directrice, il a pu réaliser de bonnes prises de vues des manuscrits de Madame Bovary et des notes de Bouvard et Pécuchet. Un certain nombre de clichés (photographies, dessins, estampes des contemporains de Flaubert) ont été relevés à la lumière artificielle.

C’est là une initiative heureuse et qui, si elle est encouragée et soutenue par les Pouvoirs publics, sera particulièrement fructueuse.

**

La Foire-Exposition et le Pavillon Flaubert

La XXXe Foire-Exposition de Rouen s’est ouverte à Rouen, le vendredi 6 juin dernier. Après l’ouverture officielle et le banquet, les dirigeants de cette grande manifestation ont eu l’heureuse idée de se rendre, à bord d’un remorqueur des Ponts et Chaussées, à Croisset. La descente du fleuve, l’aperçu du pont sous des spectacles remarquables et l’arrivée à Croisset a été enchanteresse.

Au Pavillon, le cortège officiel, en tête duquel marchaient les deux députés-maires de Rouen et du Havre, fraternellement unis, a été reçu par la Municipalité de Rouen et par les Amis de Flaubert.

Les discours n’ont point manqué — Gustave Flaubert en eût été tout esbaudi ! — et de joyeuses rasades ont agrémenté cette visite.

Excellente idée que d’unir le monde des affaires à l’ambiance spirituelle et intellectuelle d’un des Hauts-Lieux de l’esprit. Et la visite au Pavillon du bord de l’eau laissa le meilleur des souvenirs aux Rouennais et aux Havrais réunis.

**

 

Visite de Mademoiselle Maria Guerri à Rouen

Melle Maria Guerri, jeune universitaire de Milan, nous a fait l’agréable surprise de venir, au début d’avril dernier, à Rouen, pour y compléter une thèse qu’elle présente en Italie sur l’Influence de Louis Bouilhet sur Gustave Flaubert.

Le sujet est du plus haut intérêt pour les flaubertistes. Il a été souvent mis en avant et discuté, les uns prétendant que si influence il y eut, elle fut utile, les autres qu’elle fut nuisible.

Nul n’ignore les liens de profonde amitié unissant le romancier et le poète. Flaubert appelait Bouilhet « sa conscience » et Bouilhet fit tout pour la gloire de son illustre ami. La postérité ne semble pas les avoir toujours associés dans son admiration envers les grands écrivains de l’époque. Quelle fut exactement l’influence de Louis Bouilhet sur Gustave Flaubert ? C’est, encore une fois, un sujet à controverse.

Maria Guerri, qui parle français comme nous aimerions parler sa belle langue italienne, connaît admirablement notre Flaubert. C’est à juste titre qu’elle venait à Rouen pour y étudier ce que nous possédons de manuscrits et de Flaubert et de Bouilhet. Elle fut reçue avec la plus grande complaisance par Melles Dupic et Leleu, bibliothécaires de la Municipale de Rouen. Elle visita, bien entendu, le Pavillon de Croisset et l’Hôtel-Dieu. Elle quitta Rouen pour se rendre à Chantilly, où se trouvent les lettres de Louis Bouilhet.

Maria Guerri, qui est notre active correspondante en Italie, reviendra sans doute à Rouen. Elle y sera toujours reçue avec joie, car elle apporte un zèle et un enthousiasme flaubertiens qui sont pour les Amis de Flaubert le plus précieux des encouragements.

 

**

Excursion des « Nouvelles Littéraires » en Normandie

Sous l’égide des Nouvelles Littéraires, l’hebdomadaire bien connu, un groupe important de Parisiens est venu en Normandie le samedi 7 juin, piloté par M. André Bourin, rédacteur aux Nouvelles Littéraires, et par M. Yvon Hecht, rédacteur au Paris-Normandie. Ayant « accroché » la Normandie à Giverny, pays de Claude Monet, les pèlerins ont traversé le Vexin, descendu la vallée de l’Andelle et déjeuné à Ry, pays des Delamare-Bovary. L’après-midi, le groupe s’est rendu à Petit-Couronne saluer la mémoire du grand dramaturge rouennais Pierre Corneille, puis est revenu à Croisset et au Pavillon Flaubert, où il a été reçu par les Amis de Flaubert. MM. Toutain, président ; Martin, secrétaire, et Sénille, trésorier, ont fait visiter aux touristes la propriété de Croisset et le Pavillon, donnant d’abondants détails sur les souvenirs recueillis et sur la vie du grand écrivain.

Après cette visite, les visiteurs se sont rendus au Musée de l’Hôtel-Dieu où, toujours conduits par les Amis de Flaubert, ils ont parcouru les grandes salles du Musée de l’École de Médecine et de l’Hôtel-Dieu et les appartements des Flaubert.

En fin d’après-midi, ils se sont rendus à la maison natale de Pierre Corneille, rue de la Pie, où ils ont été accueillis par la Municipalité de Rouen, qui leur a offert un vin d’honneur.

Le lendemain dimanche, le groupe de touristes a continué son voyage vers la Basse-Normandie (Honfleur et Trouville), avant de rejoindre Paris.

Nous avons été heureux de saluer ces si sympathiques voyageurs.

 

**

Congrès des Pharmaciens à Rouen

Les Pharmaciens de France se sont réunis en Congrès National à Rouen, les samedi 7 et dimanche 8 juin derniers. Pharmaciens d’abord et — tout respect gardé pour leur profession — disciples ensuite de M. Homais, ils n’ont point manqué de visiter en détail le Musée de l’Hôtel-Dieu et le logement des Flaubert, samedi dans l’après-midi.

M. R. Martin, secrétaire des Amis de Flaubert, les a reçus avec son enthousiasme habituel et leur a montré toutes les collections de pots coloriés contenus dans les vitrines du Musée, sans oublier, bien entendu, les instruments chirurgicaux et les têtes des décapités de la Révolution.

Les Pharmaciens ont été ensuite reçus par la Municipalité.

 

**

Conférence par M. Brosset

Le Courrier de Berne du 30 novembre 1951 nous annonce que Maître Georges Brosset, avocat à Genève et notre correspondant pour la Suisse, a fait une conférence sur La Genèse de Madame Bovary.

Maître Georges Brosset fit valoir les qualités de probité du grand travailleur qu’était Gustave Flaubert ; il exposa ce que fut la longue et lente élaboration de ce roman qui marquait une étape importante dans l’histoire des Lettres modernes.

Dans la discussion qui suivit cette conférence, M. Brosset répondit à de nombreuses questions et raconta maintes circonstances particulières de la vie du célèbre romancier.

 

**

Université de Genève

Notre correspondant de Genève, Maître Brosset, nous signale également que M. Marcel Raymond a fait un cours sur Flaubert les lundi et vendredi, à dater du vendredi 25 avril. Ce cours attire un nombreux auditoire à la Faculté des Lettres de l’Université.