1953 Vie de la Société

Les Amis de Flaubert – Année 1953 – Bulletin n° 4 – Page 41

 

La Vie de notre Société

Au sommaire :

Légion d’honneur, p. 41 – La Bibliothèque Flaubert à Croisset, p. 42 – Conférence de M. Aimé Dupuy, le dimanche 19 octobre 1952, p. 42-43 – Conférence de M. Gabriel Reuillard sur l’amitié littéraire de Flaubert et de Zola, le dimanche 21 décembre 1952, p. 43 – Conférence de M. René-Marie Martin sur Flaubert et Bouilhet, le dimanche 10 mai 1953, p. 44 – Assemblée générale de la Société, p. 45-48 – Visite de la Société française de l’Histoire de la Médecine au Musée Flaubert, p. 48 – L’Exposition Flaubert-Zola, p. 48

Nos correspondants à l’étranger : Italie (Maria Guerri), p. 48-50 ‒ Gustave Flaubert en Suisse. À la Société d’Histoire de Genève, Manuscrits inédits de Gustave Flaubert, p. 50-51 ‒ République de Cuba (A. Barreras), p. 51

 

Légion d’Honneur

Le Journal Officiel du 6 février 1953, publiant le décret du 28 janvier 1953, porte nomination comme Officier de la Légion d’honneur de M. Jean Pommier, professeur au Collège de France et membre du Comité de Direction de la Société des Amis de Flaubert.

En enregistrant cette heureuse nouvelle, notre Société se réjouit tout particulièrement de cette haute distinction qui récompense un passé littéraire abondant et un dévouement sans borne à la cause du grand Flaubert.

M. Jean Pommier n’est pas seulement le savant professeur, l’érudit précieux du Collège de France. C’est un très grand écrivain, un chercheur infatigable autant que précis et un ami sincère dont la fidélité à notre égard ne s’est jamais, bien au contraire, démentie.

La Société des Amis de Flaubert adresse au nouvel Officier ses très vives félicitations.

**

La Bibliothèque Flaubert à Croisset

La Bibliothèque de Gustave Flaubert, qui était jadis la propriété de Louis Bertrand et avait été cédée à l’Académie Française, vient, après de vives démarches de notre Société, de regagner Croisset (9 juillet 1952).

Cette Bibliothèque comprend deux grands corps de chacun deux mètres de haut, un mètre cinquante de large et quarante centimètres de profondeur. C’est le meuble classique avec rayons découverts en haut et coffrets à la partie inférieure, encadré par de magnifiques colonnes torses et coiffé d’une corniche richement sculptée.

Elle comprend en outre deux meubles latéraux plus petits et finement ciselés.

La Bibliothèque compte 1.570 volumes qui ne sont pas tous de l’époque de Flaubert et dont, plus de la moitié, sont postérieurs à cette époque comme ayant été acquis ou recueillis par Mme Franklin-Grout, la nièce de l’écrivain.

Les 700 volumes Flaubert offrent le plus réel intérêt, presque tous ayant été utilisés par le romancier et plusieurs offrant de rares ou riches reliures.

La Bibliothèque a été donnée par l’Académie Française à la Société des Amis de Flaubert et à la ville de Canteleu-Croisset, qui en assure le précieux entretien, et mise dans la grande salle de la mairie.

Elle est accompagnée du fauteuil (absolument authentique) de Gustave Flaubert et de quelques objets accessoires. On peut la voir tous les jeudis de 14 à 16 heures.

 

**

 

Conférence de M. Aimé Dupuy

Inspecteur honoraire de l’Enseignement à Tunis

faite à la Société des Amis de Flaubert

le Dimanche 19 Octobre 1952

Invité par notre Société, M. Aimé Dupuy a fait, le dimanche 19 octobre 1952, au Musée de l’Hôtel-Dieu à Rouen, une très belle conférence sur Le Voyage de Flaubert à Tunis en 1858 et Les Origines de Salammbô.

On sait, en effet, que Gustave Flaubert, dès les premières lignes de Salammbô, s’aperçut qu’il n’avait point les éléments suffisants pour mener à bien son œuvre et résolut, sans plus tarder, de se rendre aux ruines de Carthage et à Tunis pour se documenter utilement.

Le voyage de l’écrivain, parti de Marseille pour gagner Tunis, via Alger, a été relaté dans un de ses nombreux Carnets de Voyage (actuellement en dépôt à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris), — carnet qui porte le numéro 10 et dont plusieurs flaubertistes, notamment M. René Dumesnil et Mme J.-M. Durry, ont donné de précieuses analyses.

La conférence de M. Aimé Dupuy, particulièrement documentée, a vivement intéressé le nombreux auditoire venu pour l’entendre. Le savant orateur a repris l’analyse du fameux Carnet n° 10 — mal lu, selon lui — et a détaillé les différentes phases du voyage de Flaubert. Il a marqué la réelle opposition entre l’Algérie de l’époque (1858), encore militarisée, peu vivante, et la Tunisie, toute vibrante encore de la civilisation latine. Flaubert n’a pas caché son enchantement tunisien, accueilli qu’il fut par des diplomates avisés et d’incontestables lettrés et artistes. Il en rapporta une abondante moisson qui lui permit d’écrire Salammbô.

La manifestation littéraire était présidée par M. Lavalade, inspecteur primaire de l’Enseignement à Rouen, représentant au dernier moment H. René Delrieu, inspecteur universitaire de l’Académie de Caen.

M. Jacques Toutain-Revel, président de la Société, présenta M. Aimé Dupuy, qui fut vivement félicité par M. Lavalade.

M. Aimé Dupuy a eu l’heureuse possibilité de refaire sa brillante conférence à l’École Normale de Jeunes Filles de Rouen, le jeudi 29 janvier 1953.

Nous aurions vivement souhaité publier le texte de cette conférence, mais M. Dupuy ayant obtenu l’insertion de ce texte dans « La Revue de la Méditerranée » (Alger), nous le publierons, d’accord avec cette Revue, dans notre prochain Bulletin.

 

**

 

Conférence de M. Gabriel Reuillard

sur l’amitié littéraire de Flaubert et de Zola

(Dimanche 21 Décembre 1952)

M. Gabriel Reuillard, homme de lettres bien connu, des Normands, a été reçu par la Société des Amis de Flaubert, à Rouen, Musée de l’Hôtel Dieu, le dimanche 21 décembre 1952. Il y a fait une remarquable conférence — dont le texte paraît, en tête de ce Bulletin — sur l’Amitié Littéraire de Flaubert et de Zola.

La séance était présidée par M. Jacques Toutain qui, rappelant en quelques mots les origines rouennaises de Gabriel Reuillard, le félicita pour une fidélité qui ne s’est jamais démentie à sa ville natale, ainsi qu’à ses amis.

Gabriel Reuillard, entrant tout de suite dans le vif du sujet de sa conférence, rappela que Flaubert appartenait à la génération précédant celle de Zola. Le procès de Madame Bovary l’avait placé au premier rang des écrivains non conformistes d’alors, lesquels revendiquaient le droit de tout exprimer pourvu que ce fût avec art.

Zola, qui voyait en Flaubert « le peintre et le philosophe de la vie moderne », devait le rencontrer à Paris. Il trouva en lui un « romantique impénitent qui l’étourdissait pendant des heures sous un déluge de théories stupéfiantes ».

Zola devint cependant l’ami de Flaubert.

Malgré les emportements bien connus du maître, cette amitié ne fut jamais prise en défaut.

C’est après la chute de sa pièce, Le Candidat, au Vaudeville, que Flaubert fonda le fameux dîner des auteurs sifflés. Goncourt, avec Henriette Maréchal ; Daudet, avec L’Arlésienne, et Zola, avec toutes ses pièces, en faisaient partie de droit.

L’amitié de Zola pour Flaubert ne se démentit jamais et ce dernier lui rendait entièrement son affection. Il prônait les œuvres de Zola près de ses amis.

Un dimanche de Pâques, Zola, Goncourt et l’éditeur Charpentier allèrent passer une journée à Croisset. Flaubert paraissait en pleine santé ; six semaines après, il était foudroyé par l’apoplexie.

Lorsque Maupassant télégraphia cette douloureuse nouvelle, Zola la reçut comme un coup de massue.

Il revint à Croisset avec Goncourt et Charpentier pour assister aux obsèques, dont il fit un magistral reportage.

C’est par la lecture de ce poignant reportage que se termina la conférence de Gabriel Reuillard sur l’amitié de deux grands écrivains qui furent aussi de grands esprits et deux grands cœurs.

Des applaudissements prolongés soulignèrent alors toute la satisfaction éprouvée par les auditeurs et simplifia la tâche du Président Jacques Toutain, chargé de le féliciter et de le remercier au nom de tous pour cette magnifique conférence qui comptera dans les annales de la Société des Amis de Gustave Flaubert. ‘

G. P.

 

**

 

Conférence de M. René-Marie Martin

sur Flaubert et Bouilhet

M. René-Marie Martin, le très dévoué Conservateur du Musée de l’Hôtel-Dieu de Rouen, a prononcé, le dimanche 10 mai dernier, au cours de la manifestation littéraire annuelle de la Société des Amis de Flaubert, une remarquable conférence sur Un Intime de Flaubert : Louis Bouilhet.

M. Jacques Toutain-Revel, président de la Société des Amis de Flaubert, à défaut de présentation du conférencier, qui était ici chez lui, le remercia de son zèle infatigable à la cause flaubertienne et souligna l’activité dont M. R.-M. Martin avait toujours fait preuve tant au Musée de l’Hôtel-Dieu qu’à la Société des Amis de Flaubert.

Pour le seconder dans sa tâche, M. René-Marie Martin avait fait appel au talent éprouvé du populaire A. Pierre-Pani, ainsi qu’à Mme Suzanne Vallot, dont l’impeccable diction et la voix chaude et vigoureusement timbrée devaient faire florès en la circonstance.

Louis Bouilhet, qui naquit à Cany le 27 mai 1821, aurait pu faire un chirurgien comme son bisaïeul. Mais poète et dramaturge dans le fond de l’âme, il renonça bientôt aux études commencées — il fut admis comme interne à l’Hôtel-Dieu — pour se lancer dans la littérature.

Aussi mena-t-il une existence assez précaire.

C’est cette existence, avec ses déconvenues, ses joies, ses amours, ses réussites littéraires et dramatiques et aussi ses déboires, que le conférencier décrivit avec de bien savoureux détails dont beaucoup étaient fort peu connus.

Mais, en toutes circonstances, l’amitié de Gustave Flaubert ne lui fit jamais défaut. Aujourd’hui, les deux amis reposent au Cimetière Monumental, dans des tombes voisines, entretenues par la ville, qu’ils ont tant honorée.

M. René-Marie Martin, de même que Mme Suzanne Vallot et M. A. Pierre‑Pani, ont été fréquemment applaudis au cours de la séance.

M. Jacques Toutain, tout en soulignant le brillant succès obtenu, les félicita chaleureusement au nom de tous les Amis de Gustave Flaubert, qui étaient venus fort nombreux à cette réunion.

G. P.

**

 

Assemblée Générale de la Société

Le dimanche 10 mai 1953, à l’issue de la manifestation littéraire, la Société des Amis de Flaubert a tenu son assemblée générale annuelle. Le Président a donné lecture du rapport moral, ainsi établi :

 

**

Rapport Moral

Compte rendu d’activité pendant l’année 1952

Le Comité de Direction de la Société des Amis de Flaubert doit à ses adhérents le compte rendu de l’activité de la Société pendant l’année 1952. Le voici en ses différents éléments :

Le Jeudi 13 Mars 1952. L’assemblée générale s’est réunie au Musée de l’Hôtel-Dieu et le Comité de Direction a procédé à la réélection de ses membres pour l’exercice 1952-1953.

Ont été élus :

Président : M. Jacques Toutain, ancien vice-président, en remplace-ment de M. René Dumesnil, dont le mandat de trois ans (1949-1952) est arrivé à expiration et qui n’a pas sollicité le renouvellement de son mandat.

Vice-Président : M. Jean Pommier.

Le deuxième poste de vice-président a été provisoirement laissé vacant.

Secrétaire généra ! : M. R.-M. Martin a été réélu dans ses fonctions.

Trésorier : M. R.-M. Martin, qui exerçait depuis le renouvellement de la Société en 1948 les fonctions du Trésorier, ayant prié le Comité d’élire un, Trésorier en dehors de lui, tant pour raisons de santé que par nécessité statutaire, a été remplacé dans ses fonctions par M. René Senilh, membre du Comité, qui les a acceptées.

Le 20 Mars. Le Bureau nouvellement nommé a été reçu par M. Tissot, adjoint aux Beaux-Arts de la ville de Rouen, auquel il a exposé les nécessités de remeubler le Pavillon Flaubert de Croisset comme il l’était avant guerre.

Le Bureau a laissé à M. l’Adjoint des photographies (cartes postales et autres) du Pavillon prises à l’époque, illustrant cette différence.

Le Bureau a également demandé que le jardin entourant le Pavillon soit remis en l’état où il était autrefois. Là encore, les transformations (notamment du jardin, fleuri à gauche du Pavillon en jardin potager) apparaissent regrettables.

Il a enfin suggéré que les alentours du Pavillon soient aménagés, notamment l’espace en colline dominant le jardin, et où était autrefois l’emplacement appelé Le Mercure.

M. Tissot, adjoint aux Beaux-Arts, a pris bonne note des observations présentées et a promis d’intervenir.

Le 8 Mai, anniversaire de la mort de Gustave Flaubert, les membres du Bureau se sont rendus au Pavillon de Croisset, puis au Musée de l’Hôtel-Dieu, où ont eu lieu deux brèves cérémonies du Souvenir.

Le 18 Mai 1952, la Société a tenu une première manifestation littéraire, sous la présidence de M. P.-R. Wolf, directeur de « Paris-Normandie », au cours de laquelle M. André Renaudin, homme de lettres et directeur de l’Agence Parisienne de « Paris-Normandie », a fait une très vivante conférence sur Lapierre et Flaubert. Fr.-Ch. Lapierre, le directeur du « Nouvelliste de Rouen », était l’ami intime de Gustave Flaubert, et les anecdotes n’ont point manqué d’être contées avec beaucoup d’esprit par le distingué conférencier, membre de notre Comité de Direction.

Le Vendredi 6 Juin 1952, la Société des Amis de Flaubert recevait, au Pavillon de Croisset, aux côtés de la Municipalité de Rouen, une délégation de personnalités havraises, à la tête de laquelle se trouvait M. Courant, député‑maire du Havre, et trois de ses adjoints, venue pour inaugurer la Foire‑Exposition, de Rouen.

La réception fut brillante et le Pavillon visité avec profit.

Le Samedi 7 Juin, la Société recevait un pèlerinage littéraire organisé par les « Nouvelles Littéraires » de Paris, mené par M. André Bourin, rédacteur à ce journal, et M. Van Moë, président général des Libraires de France.

Le lieu de réception fut le Pavillon de Croisset, où M. Jacques Toutain conduisit les excursionnistes.

Après cette visite, le pèlerinage littéraire regagna Rouen pour y être reçu à la maison natale de Pierre Corneille par la Municipalité de Rouen et notre Société.

Le 9 Juillet 1952, la Société a eu la joie d’apprendre le retour à Croisset de la Bibliothèque de Gustave Flaubert, appartenant à l’Académie Française, après avoir été la propriété de Louis Bertrand et donnée par cette Assemblée à la Société des Amis de Flaubert pour être déposée à la Mairie de Canteleu‑Croisset.

Il s’agit là d’un retour inespéré pour lequel notre Société, depuis quatre ans, n’a ménagé ni son temps ni sa peine.

La Bibliothèque comprend deux corps de meuble aux colonnes torses et belles corniches, deux bibliothèques adjointes, 1.500 volumes, sur lesquels 700 furent la propriété personnelle de Flaubert, les autres ayant été amassés par Mme Franklin-Grout. À la Bibliothèque se trouve joint le fauteuil de Flaubert — celui-là absolument authentique — et quelques souvenirs de l’écrivain.

Le 19 Octobre, la Société des Amis des Flaubert a tenu une deuxième réunion littéraire publique, sous la présidence de M. Lavalade, inspecteur de l’Enseignement, et au cours de laquelle M. Aimé Dupuy, inspecteur honoraire de l’Enseignement à Tunis, a fait devant une nombreuse assistance une brillante conférence sur le Voyage de Flaubert à Tunis en 1858 et les Origines de Salammbô.

Le distingué conférencier a montré l’influence profonde de la Tunisie et de la visite aux ruines de Carthage sur Flaubert, et combien les conversations qu’il avait eues avec les personnalités du lieu avaient été profitables à l’écrivain.

Le 12 Décembre, les membres du Bureau se sont rendus en pèlerinage annuel au Cimetière Monumental de Rouen et sur les tombes de Flaubert et de Bouilhet, pour y déposer des gerbes de fleurs. MM. Tissot, adjoint, et Mac‑Grath, secrétaire général du département, s’étaient joints à la délégation.

Le 21 Décembre, la Société a tenu une nouvelle réunion littéraire publique, au cours de laquelle M. Gabriel Reuillard, homme de lettres, a fait une brillante conférence sur l’Amitié littéraire de Flaubert et de Zola. Cette réunion, tenue dans le cadre du cinquantenaire de la mort d’Émile Zola, a remporté un joli succès, tant par l’assistance nombreuse que par l’exposé du distingué conférencier.

Le Samedi 27 Décembre, votre Président — accompagné de M. Gabriel Reuillard — a eu l’heureuse possibilité de visiter l’exposition consacrée à la Bibliothèque Nationale de Paris, à Émile Zola, et contenant parmi les 700 numéros exposés, de nombreux documents de Gustave Flaubert, notamment lettres de Flaubert à Zola, livres dédicacés de Zola à Flaubert.

M. J. Toutain et M. G. Reuillard ont été aimablement reçus par M. le docteur Jacques-Émile Zola, fils du grand écrivain, et par M. Jacques Suffel, directeur adjoint de la Bibliothèque Nationale.

MM. le docteur Zola et Suffel ont alors promis d’aider dans toute leur mesure la Société des Amis de Flaubert à tenir dans le courant de la présente année et à Rouen l’exposition projetée Flaubert-Zola.

La Société a édité dans le courant de l’année deux Bulletins des Amis de Flaubert, comprenant chacun une cinquantaine de pages et envoyés non seulement aux adhérents, mais aux personnes étrangères à la Société en ayant fait la demande.

Elle a reçu dans le courant de l’année :

Mlle Maria Guerri, de l’Université de Milan, venue à Rouen et à Chantilly pour y étudier l’influence de Bouilhet sur Flaubert et prendre communication des lettres et manuscrits des deux écrivains ;

Miss Constance West, de l’Université de Cambridge, venue à Rouen pour y étudier les manuscrits Flaubert à la Bibliothèque Municipale.

Elle a écrit à plus de 500 correspondants dans l’année et fourni de nombreux renseignements à ceux et à celles qui lui ont fait l’honneur de l’interroger.

La Société a continué son recrutement d’adhérents — 40 adhésions nouvelles ont été recueillies dans le courant de l’année. Les cotisations ont été régulièrement encaissées ; on ne compte qu’une minorité de démissionnaires (cinq).

La Société comprend actuellement 205 adhérents, sur lesquels 60 résident à l’étranger.

Elle a des correspondants en Angleterre (M. Spencer et Miss C. West), en Belgique (M. Liebrecht), en Suisse (M. Brosset), en Eire (M. Roche), aux Pays‑Bas (M. Chevrolet), en Italie (Mlle Guerri), en Suède (M. Renvall), en Allemagne (M. Urban), aux États-Unis (M. Walsh), au Canada (M. Bruchesi), en République de Cuba (M. Barreras).

La trésorerie est parfaitement équilibrée, ainsi que le prouve notre compte rendu financier.

Elle tiendra prochainement une Exposition Flaubert-Zola avec des documents émanents de la Bibliothèque Nationale ou obligeamment prêtés par la famille Zola.

Dès le début de l’automne, notre Société reprendra ses manifestations littéraires.

C’est dire que nous devons envisager l’avenir avec confiance si, comme nous l’espérons vivement, les adhérents nous y encouragent et les Pouvoirs publics nous aident.

**

 

Rapport financier

M. René Sénilh, trésorier du Comité, a ensuite donné lecture du compte rendu financier (exercice 1952), qui s’établit en recettes à 248.637 francs (Société et Bulletin) et en dépenses à 197.843 francs, avec toutefois, dans le bénéfice, emploi d’une subvention exceptionnelle du Conseil Général de la Seine-Inférieure.

Questions Diverses. — Un court échange de vues a eu lieu au sujet des prochaines manifestations artistiques et littéraires de la Société.

Il est également parlé de la Bibliothèque Flaubert à Croisset. L’Assemblée émet le vœu que les conditions de visite de la Mairie de Canteleu‑Croisset soient facilitées.

 

**

 

Visite de la Société Française de l’Histoire de la Médecine

au Musée Gustave Flaubert

Une délégation de la Société Française de l’Histoire de la Médecine, venue à Rouen le dimanche 7 juin 1953, a notamment visité le Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu. Conduite par M. le médecin général des Cilleuls et par M. le docteur René Hélot, de Rouen, elle a été reçue par M. Jacques Toutain, président de la Société des Amis de Flaubert, et par M. R.-M. Martin, conservateur du Musée.

Elle a visité les salles du Musée et du logement des Flaubert, ainsi que les salles de l’École de Médecine et de la Pharmacie de l’Hôtel-Dieu et, dans la soirée, la délégation s’est rendue à la cathédrale et à l’aître Saint-Maclou.

 

**

 

L’Exposition Flaubert-Zola

L’Exposition Flaubert-Zola a été tenue avec un indéniable succès au Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu de Rouen, du samedi 20 juin au dimanche 5 juillet 1953.

Cent vingt documents, manuscrits, imprimés, correspondance, photographies des deux écrivains, placés dans des vitrines, ont été examinés avec le plus vif intérêt.

La Société des Amis de Flaubert avait fait une large part aux Soirées de Médan, à la correspondance d’entre Zola et Flaubert, à la Bête Humaine (dont l’action se passe aux environs de Rouen) et exposé notamment les onze volumes de Zola dédiés à Flaubert et qui se trouvent à la Bibliothèque de Croisset.

La Presse régionale et parisienne avaient réservé le meilleur accueil à cette manifestation régionaliste et littéraire qui a illustré l’amitié célèbre des deux écrivains.