Correspondance de Gustave Flaubert

Les Amis de Flaubert – Année 1954 – Bulletin n° 5 – Page 46

Correspondance de Gustave Flaubert

Lettre à Charles Edmond

(Charles-Edmond Chojecki)

(En possession de M. le Docteur Jean, Rouen)

Croisset, Lundi soir.

Cher Ami,

C’est encore moi.

Pouvez-vous me donner le renseignement suivant ? Louis Blanc a publié sous Louis-Philippe la Revue du Progrès et le Monde ?

J’aurais besoin de ces deux feuilles !

Cette publication double a commencé je crois, vers 1839 ? Durait-elle encore en 1847 ? Le Sénat la possède-t-il ? Y a-t-il moyen de la tirer subrepticement de la dite boutique ? Une fois bien entendu que les séances de cet Établissement seront closes.

J’espère vous voir à Paris vers la fin de juillet.

Mille tendresses chez vous et à vous

Gve Flaubert.

II. Lettre de Charles Edmond

(Charles-Edmond Chojecki)

À Gustave Flaubert

(En possession de M. le Docteur Jean, Rouen)

Sénat

Paris, le 4 Juin 1869.

Bibliothèque

Mon Cher Ami,

Je tiens mon bouquin complet et je suis bien aise de l’avoir.

Quel dommage que je ne me sente pas assez fort dans la partie pour vous faire un gros article sur votre intéressant travail.

Ne pourriez-vous pas me venir en aide ? Envoyez-moi la copie ; je ferai le geai de la fable, et l’article passera incontinent dans le Temps.

Tout à vous

Charles-Edmond.

Note de l’Éditeur du Bulletin. — Sur cette lettre, Flaubert a écrit de sa main : Remercié et Refusé.

Complétons ces deux lettres par une autre biographie de Charles-Edmond Chojecki :

Littérateur né en Pologne en 1822. Mort à Meudon en 1899. Fut forcé, pour raisons politiques, de quitter son pays. Il s’engagea dans l’armée française, prit part à la guerre de Crimée, devint secrétaire du Prince Napoléon, rédacteur à la Presse, collabora à divers journaux et fut nommé, en 1860, administrateur de la bibliothèque du Sénat.

Outre les ouvrages en polonais, on lui doit des pièces de théâtre en français, dont quelques-unes eurent du succès :

La Florentine (1856), L’Africain (1860), L’Aïeul (1864), Le Dompteur (1870) avec Dennery, La Baronne (1871), Le Fantôme rose (1873).

On lui doit aussi des ouvrages divers et des romans, notamment Cazavan en Egypte (1879), Harold (1881), Louis Blanc (1883), La Bûcheronne (1883).

 Recherches

Nous laissons à la sagacité de nos lecteurs le soin de dater exactement la lettre de Flaubert — Croisset, Lundi soir — et de dire quel est « l’intéressant travail » (de Flaubert) auquel se réfère Charles-Edmond, dans sa lettre du 4 juin 1869.