1954 La Vie de notre Société

Les Amis de Flaubert – Année 1954 – Bulletin n° 5 – Page 66

 

La Vie de notre Société

Sommaire : Le 12 décembre 1953, les Amis de Flaubert ont fleuri sa tombe, p. 66 — Légion d’honneur — Distinction honorifique, p. 68-69

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Le 12 Décembre

Les Amis de Flaubert ont fleuri sa tombe

Comme chaque année, le 12 décembre, les Amis de Flaubert se sont rendus au Cimetière monumental sur la tombe de l’écrivain. Il y avait, sans doute, plus de monde, le 12 décembre 1821, dans la chambre natale du pavillon de l’Hôtel-Dieu, que samedi, vers midi, pour gravir les allées montagnardes de la nécropole. Mais il y en avait guère plus à l’inhumation, en 1880.

La cérémonie de samedi n’en était que plus touchante. M. Jacques Toutain portait la gerbe que Me Tissot, adjoint aux Beaux-Arts, devait déposer sur la pierre sépulcrale. MM. Senilh, Creignou et Maurice Morisset marchaient derrière. Le petit groupe fut rejoint devant la tombe par A.-P. Pani, qui avait monté la rampe au pas de course. On observa une minute de silence. Puis on se rendit sur la tombe de Louis Bouilhet, toute proche.

Une brève discussion littéraire s’improvisa en redescendant. Qui de Bouilhet ou de Flaubert avait véritablement exercé son influence sur l’autre ? On évoqua les difficultés qui avaient surgi lorsqu’il s’était agi de donner le nom du romancier à une partie de la rue de Crosne. On apprit que, récemment, un académicien français avait conduit, à Croisset, Marie-José, l’ancienne reine d’Italie qui, pour tromper l’ennui, a décidé d’accomplir, à travers la France, de grands pèlerinages culturels.

À la porte du cimetière, on se dispersa. Et dans les adieux se mêlaient les noms de Ry, Croisset et même celui de l’Hôtel-Dieu, où naquit le plus abandonné et le plus grand, peut-être, des héros rouennais.

Roger Parment.

(Paris-Normandie, lundi 14 décembre 1953)

 

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Mme Gaborit a reçu la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur

Les Rouennais apprendront avec plaisir la nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur de Mme Gaborit, directrice du Collège technique Elisa-Lemonnier, à Paris.

Elle fut de 1940 à 1948, directrice du Collège technique de jeunes filles de Rouen, auquel elle donna le nom de Gustave Flaubert.

Son dévouement inlassable à son école, ses qualités professionnelles, son tact et sa courtoisie ont laissé un durable souvenir dans notre ville et cette distinction sera appréciée à sa juste valeur par tous ceux qui l’ont connue.

Les insignes de son grade lui ont été remis dernièrement à Paris par M. Bouisset, directeur du Cabinet du Ministre de l’Éducation Nationale, ancien inspecteur d’Académie de la Seine-Inférieure, au cours d’une cérémonie à laquelle assistaient de nombreux membres de l’enseignement.

(Paris-Normandie, jeudi 10 décembre 1953)

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Officier de l’Instruction Publique : M. René-Marie Martin

Nous avons appris avec le plus vif plaisir la nomination au grade d’officier de l’Instruction publique de M. René-Marie Martin. Ce dernier devait entrer, en qualité de surnuméraire, à la Direction de l’Octroi de Rouen le 2 septembre 1901 ; muté dans l’administration du Bureau de Bienfaisance de Rouen le 20 janvier 1908, puis dans l’administration des Hospices civils de Rouen, le 1er janvier 1909, il prit sa retraite comme chef du secrétariat des Hospices civils de Rouen avec effet du 1er avril 1947.

Nommé conservateur du Musée Flaubert et d’Histoire de la Médecine, à compter du 1er avril 1947, M. R.-M. Martin a fait, tant à Rouen qu’aux environs, une dizaine de conférences relatives à Flaubert et son milieu littéraire.

Membre de deux Sociétés d’auteurs ; auteur de 500 chansons, poèmes, monologues et de 30 opérettes, comédies, revues ; vice-président honoraire du Cercle des Poètes normands, trésorier de l’Œuvre de la Chanson française, secrétaire général honoraire de l’Association des Amis de Flaubert, trésorier adjoint de l’Amicale des Employés municipaux, M. R.-M. Martin est titulaire de la Médaille communale en argent (29 août 1930), de la Médaille communale et départementale en vermeil « pour services exceptionnels » (21 avril 1947) et est officier d’Académie depuis le 15 décembre 1947.

(Paris-Normandie, mercredi 9 décembre 1953).