À la salle Drouot, vente de manuscrits et d’autographes

Les Amis de Flaubert – Année 1956 – Bulletin n° 8 – Page 55

 

À la salle Drouot, de précieux

manuscrits et autographes de Flaubert sont vendus

Le 1er juillet 1955, à la Salle Drouot (Hôtel des Ventes de Paris), de précieux manuscrits et autographes de Flaubert et de Maupassant ont été mis en vente.

Parmi ces documents originaux figure notamment la fameuse lettre (18 pages) écrite par Flaubert à la Municipalité de Rouen et publiée dans le Temps  le 24 janvier 1872, à propos du monument Louis Bouilhet à Rouen. II y avait aussi, écrit de la main de Flaubert, la liste des souscripteurs, le procès-verbal de la séance du Conseil Municipal de Rouen du 8 décembre 1871, annoté par Flaubert, et tout le dossier de l’affaire, au total 1 manuscrit, 3 lettres autographes, 15 pages de notes, 40 pièces et lettres diverses, 2 illustrations !…

Ces documents provenaient de la vente de 1931 (succession Caroline Franklin-Grout), où ils avaient déjà été dispersés, bien fâcheusement d’ailleurs.

Dans le lot figuraient aussi des lettres autographes de Flaubert à Ernest Feydeau, à Paul de Saint-Victor, à Edmond Laporte…

Dans un autre lot se trouvaient cinq lettres de Maupassant à Caroline Commanville concernant Flaubert et son dernier roman, Bouvard et Pécuchet.

Notre Société n’a été malheureusement aucunement prévenue de cette vente, pas plus d’ailleurs que la Ville de Rouen, ce qui est regrettable, car plusieurs de ces documents devaient revenir à coup sûr à Rouen.

M. Toutain-Revel a écrit, le 12 juillet, à Me Etienne Ader et à Mme J. Vidal-Mégret, commissaires-priseurs et experts à la Salle Drouot, pour sinon déplorer la mise en vente d’inestimables documents tombés, hélas ! depuis 1931, dans le domaine public, mais pour regretter amèrement que la Société Flaubert n’ait point été alertée ou même avisée de cette vente. Une fois de plus, Paris a oublié la province. On ne peut que le déplorer.

Me Ader et Mme Vidal-Mégret ont bien voulu, en réponse, promettre que dorénavant (car il y aura malheureusement toujours des « dispersions »  Flaubert) les Rouennais seraient prévenus. De tout notre cœur, acceptons-en l’augure.