Les Manuscrits Flaubert à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris

Les Amis de Flaubert – Année 1957 – Bulletin n° 10 – Page 36

 

Les Manuscrits Flaubert
à la Bibliothèque Historique
de la Ville de Paris

 

La Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, détachée du Musée Carnavalet, a l’heureux privilège de posséder, donnés et légués par Mme Franklin-Grout et par ses représentants, un certain nombre de manuscrits de Gustave Flaubert, savoir : L’Éducation Sentimentale ; Carnets de notes ; Carnets de voyage.

Elle possède, en outre, les deux premières éditions de Madame Bovary, dont l’exemplaire dédicacé par Flaubert à sa mère, et aussi la première édition de la Tentation de Saint-Antoine.

Certains de ces précieux documents ont pu être présentés lors de la récente Exposition Bovary, au Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu de Rouen, du 21 décembre 1956 au 10 janvier 1957.

Grâce à la grande obligeance de M. Surirey de Saint-Rémy, le très distingué Conservateur de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, nous avons pu obtenir la nomenclature exacte des documents imprimés ou manuscrits déposés à cette Bibliothèque.

Nous reproduisons ci-dessous cette nomenclature, qui peut être utile aux chercheurs.

Ajoutons que, en ce qui concerne les manuscrits, les Carnets de Voyage ont été reproduits dans l’édition récente des Belles-Lettres (1948) (1), mais que les Carnets de Notes ne paraissent pas avoir encore fait l’objet d’une édition, bien que Mme Marie-Jeanne Durry en ait publié des fragments dans Flaubert. Projets inédits (éd., Librairie Nizet, Paris, 1950) et se propose, utilement, d’entreprendre la publication de ces documents.

— Documents concernant

L’ÉDUCATION SENTIMENTALE

Gustave FLAUBERT : « L’Éducation Sentimentale. Histoire d’un jeune homme. G. Flaubert (1er 7bre 1864 –16 mai 1869) », de la main de l’auteur sur une chemise cartonnée. Manuscrit autographe avec des ratures et des corrections d’auteur. Début : « I. Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, la Ville de Montereau, près de partir… » Fin : « — Oui, peut-être bien ! c’est là ce que nous avons eu de meilleur ! », dit Deslauriers.

Papier ; 478 feuillets ; 340 sur 215 millim.

À la suite du manuscrit de Flaubert, se trouvent :

1° sept fiches de papier, les cinq premières de 196 sur 75 m/m, les deux dernières de 196 sur 93 m/m, contenant diverses critiques sur le style. Début : « 171. Crois-tu que ce soit l’archet lui-même qui ait frappé sur le pupitre. Sous prétexte de couleur et de vivacité, tu te fous trop de la grammaire… »

2° douze feuillets de papier, 300 sur 236 m/m, où se trouvent consignées au crayon un certain nombre de notes et observations, relatives au roman. Début : « page 2. — Enviaient d’en être les propriétaires — est-ce français ? j’en, doute fort… »

Gustave FLAUBERT : « L’Éducation Sentimentale. Histoire d’un jeune homme. G. Flaubert », de la main de l’auteur sur une chemise cartonnée. Copie manuscrite du roman de Flaubert. Cette copie, qui contient de rares corrections de la main de Gustave Flaubert, semble avoir servi à l’imprimeur du roman. Début : « I. Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, la Ville de Montereau, près de partir ». » Fin : « — Oui, peut-être bien ! c’est là ce que nous avons eu de meilleur ! », dit Deslauriers.

Papier, 654 feuillets ; 360 sur 240 millim.

— Carnets de Notes

de 1 à 20 inclus (manquent les Carnets 9, 10, 11, 13)

Carnets manuscrits autographes contenant des notes et réflexions diverses, que Flaubert écrivait au fur et à mesure de ses lectures, de ses conversations et que se déroulaient différents incidents dont il fixait le souvenir par une pensée ou une critique.

Carnet n° 1. — Notes de grammaire grecque. Début : « Théocrite — idyl 1D’ = XIV. KYHIEKAE EPOS H OYONIXŒ… ». Fin : « …avec leurs voiles étendues semblaient une ligne de gds oiseaux prêts (sic) à s’envoler ».

Un carnet chagrin noir ; 207 sur 127 millim,. ; Papier ; 99 feuillets, les feuillets 25 à 64 inclus et 73 à 96 inclus étant vierges. La signature « Gustave Flaubert » se trouve « in fine » à l’intérieur de la couverture.

Carnet n° 2. —1 « Notes générales. Lectures, etc. — octobre 1859 ». Ce carnet contient des citations diverses, des notes de lectures sur des sujets les plus différents, des apologies et des réflexions de Gustave Flaubert. Début : « le père Kircher, auteur de la lanterne magique — de l’Œdipus egyptiacum, d’un système pour faire un automate qui parlerait comme un homme… ». — Fin : « Aujourd’hui 12 Xbre 1862, anniversaire de ma 41e année, été chez Mr de Lesseps porter un exemplaire de Salammbô pour le bey de Tunis… et m’être mis sérieusement au plan de la 1ère partie de mon roman moderne parisien ? ? ?… »

Fol. 15 on relève : « Aujourd’hui 4 9bre 1862 été à l’église St Martin à l’enterrement du père de Barrière — gens de lettres et cabotins… ».

Voy. Œuvres complètes de Flaubert. Notes de voyages II. « Notes diverses », p. 361 et p. 364. Louis Conard, éditeur, Paris, 1910.

Un carnet cartonné marron foncé — 154 sur 230 millim. ; Papier ; 50 feuillets.

Carnet n° 3, — Notes diverses. Début : « sur un passage d’Hérodote… ». Fol. 24 : « Mon chien est mort hier. Je m’embête de plus en plus. (Rouen, mercredi 23 novembre 1848, 9 h. du soir) ». Fol. 15, deux croquis de lanternes en forme de Phallus.

Carnet couverture cartonnée brun rouge passé ; 133 sur 87 millim. ; Papier ; 41 feuillets.

Carnet n° 4. — « Gustave Flaubert — octobre 1851 ».

Ce carnet contient, des notes et quelques ébauches de croquis sur un voyage à Londres, Le manuscrit est au crayon. Fol. 7, etc., des observations et remarques sur une visite au « British Muséum ».

Carnet couverture noire avec fermoir ; 74 sur 118 millim. ; Papier ; 75 feuillets.

Carnet n° 5. — « Souvenirs ». Ce carnet appartenait à Gustave Flaubert, mais il est en entier de la main de ………

Début : « Nous étions à Mantes !… C’est loin… loin… Ce souvenir m’apparaît déjà dans un lointain splendide et triste… (lettre de Gustave du lundi 14 7bre 1846) ». Il contient des vers sur une journée (du mercredi 9 au jeudi 10 septembre 1846), passée par Flaubert et sa maîtresse à Mantes.

Carnet de cuir bleu ; 78 sur 115 millim. ; Papier ; 61 feuillets dont les 19 premiers seuls sont écrits.

Carnet n° 6. — Écrit presque en entier au crayon, ce manuscrit est un recueil de notes diverses de lectures de Gustave Flaubert. Il renferme un dépouillement de tables du « Moniteur » (1848-1851), f° 10 et s. ; des réflexions sur la religion, f° 17 ; les séminaristes, f° 22 ; la doctrine chrétienne et catholique, f° 34 ; des principes d’éducation, f° 44 ; des notes sur Diane de Poitiers, f° 86 ; Robespierre vu le 9 thermidor, f° 88 ; Nabuchodonosor, f° 90, etc… Le manuscrit paraît être postérieur à 1877.

Carnet de cuir rouge avec fermoir ; 90 sur 147 millim. ; Papier ; 107 feuillets.

Carnet n° 7. — Ce document renferme une série de notes et quelques croquis de Gustave Flaubert pour Salammbô. Sur le f° 1, au verso, on lit : « Gustave Flaubert., boulev. du temple 42. 1860 ».

Carnet de cuir grenat avec fermoir ; 77 sur 116 millim. ; Papier ; 52 feuillets + 1 feuillet volant.

Carnet n° 8. — Notes variées au crayon. On relève notamment l’indication des « démarches à faire pour un enterrement riche » ; des précisions sur la « Mode 1851 » ; des notes sur « Nogent », etc., etc…

Carnet grenat très foncé avec fermoir ; 77 sur 128 millim. ; Papier ; 78 feuillets, dont 55 sont blancs.

[…]

Carnet n° 12. — « Gustave Flaubert ». Notes diverses dont presque toutes sont écrites au crayon. Ce carnet contient des observations sur Fontainebleau, les gorges de Franchard, Marlotte, notes qui semblent prises au cours d’une excursion. Diverses notations sur le Père Lachaise, Montmorency, la maison d’accouchement de Chaillot, la rue de la Roquette, les boutiques d’objets religieux, la Madeleine, la rue Lepic, etc.

Carnet vert très foncé avec fermoir ; 75 sur 130 millim. ; Papier ; 41 feuillets.

[…]

Carnet n° 14. — Cet opuscule renferme des notes prises par Gustave Flaubert d’après les journaux de 1848 (Éducation). Ce manuscrit serait de 1867 ( ?). Début : « La vraie république. Le cadavre de Baichair a été embaumé et déposé pendant une nuit entière sous le dais du trône… ».

Il contient aussi des notes au crayon sur Montataire et une esquisse de croquis.

Carnet jaune, avec fermoir ; 85 sur 148 millim. ; Papier ; 51 feuillets.

Carnet n° 15. — « Notes diverses. Lectures. 1869. Juin ». Ce cahier, terminé seulement en 1874, contient des notes écrites par Gustave Flaubert au fur et à mesure de ses lectures. « In fine », on y trouve l’indication des livres lus par l’auteur en 1872, 73 et 74. « Saint-Paul de Renan (sur le style). Vie de Jésus (relue en juillet 1869). Histoire des perruques (Thiers) ».

Voy. Œuvres complètes de Flaubert. Notes de voyages. II. Louis Conard, Paris, 1910. « Notes diverses », p. 351 et suivantes.

Cahier cartonné noir ; 220 sur 174 millim. ; Papier ; 72 feuillets. Plusieurs feuillets ont été coupés à l’intérieur du manuscrit.

Carnet n° 16. — Notes de lectures au crayon prises par Gustave Flaubert pour la rédaction de « La Tentation de Saint Antoine ». On relève également dans le manuscrit des observations sur Pont-Lévêque, Honfleur (f° 40 et s.).

Couverture cartonnée bleue foncée avec fermoir ; 67 sur 110 millim. ; Papier ; 82 feuillets.

Carnet n° 16 bis. — Ce manuscrit de Gustave Flaubert contient des notes rédigées au crayon, dont la plupart se rapportent à la préparation de « La Tentation de Saint Antoine », Au dernier feuillet, on lit la date « 1868 ». Au verso de l’avant-dernier feuillet ; « Gustave FLAUBERT, rue de Murillo, n° 4 ».

À l’intérieur du carnet, quelques feuillets ont été coupés.

Couverture cartonnée rouge avec fermoir ; 72 sur 120 millim. ; Papier ; 48 feuillets.

Carnet n° 17. — Sur le premier feuillet, on lit : « Gustave FLAUBERT, rue Murillo, 4, parc Monceau, et Croisset, près Rouen ». Les notes sont datées de Kaltbad — rigi — Suisse. 4 juillet 1874. Le manuscrit renferme le plan d’un projet de roman : « L’ambitieux, l’homme envoyé pour parvenir. Napoléon III ». On y trouve aussi des notes sur les animaux (le gerfaut, la corneille, le chien, le cerf, le loup, le faucon, etc.).

1/2 reliure basane brune ; 90 sur 135 millim. ; Papier ; 96 feuillets dont 60 sont entièrement en blanc.

Carnet n° 18. — On lit sur le f° 1 : « Gustave FLAUBERT, 240, rue du frg St Honoré. — Croisset, près Rouen ». Ce manuscrit contient entre autres des notes sur la Normandie, sur la Révolution française, sur les antiquités, etc… Il semble avoir été utilisé par l’auteur pour la rédaction de « Bouvard et Pécuchet ». Quelques feuillets ont été partiellement déchirés.

Reliure cartonnée violine avec fermoir ; 86 sur 137 millim. ; Papier ; 55 feuillets.

Carnet n° 18 bis. — Sur le plat supérieur intérieur, on lit : « Gustave FLAUBERT, rue Murillo, 4, parc Monceau. — Croisset, près Rouen ». Écrit presque entièrement au crayon, ce manuscrit contient des notes sans grande suite, une partie concerne Caen et ses environs. Un assez grand nombre de feuillets ont été coupés.

Couverture toile grise ; 95 sur 160 millim. ; Papier ; 17 feuillets.

Carnet n° 19. …— « Plans — idées en l’Air. Spira ! Spera ! ». Ce manuscrit, ainsi que son titre l’indique, renferme une série de plans de romans ou de contes ou d’idées jetés sur le papier par Gustave Flaubert. On relève notamment : « Dans une Féerie » ; « Le Pays des Chimères » ; « L’Institutrice » ; « Ambassade grotesque de Poucet en Abyssinie » ; « Kœnigmark »  « L’Art officiel » ; « Les deux cloportes » ; « Harel-Bey » ; « Le serment des amis » ; « L’Eléphant de bronze » ; « Mœurs parisiennes » ; « Casque-en-cuir » ; « Me Moreau » ; « Relatifs à L’Éducation Sentimentale », etc.

Voy. Op. cité. — Louis Connard, 1910, page 357.

Couverture cartonnée noire ; 172 sur 263 millim. ; Papier ; 42 feuillets.

Carnet n° 20. — « Expansions — 1870 » a indiqué Gustave Flaubert sur le f° 2. Ce manuscrit contient une série de pensées sur les sujets les plus divers : l’idée du suicide, la Révolution française, une visite de Taine, des règles de conduite, les Bourgeois au 19e siècle, « Sous Napoléon, III », « la dégradation de l’homme par la femme ». Certaines notes — comme au carnet n° 17 — se rapportent au projet de roman sur Napoléon III. Voy. op. cité, p. 365.

Couverture cartonnée rouge ; 225 sur 170 millim. ; Papier ; 79 feuillets dont un volant coupé du brochage. D’autres feuillets manquent, ayant été coupés dans le manuscrit.

— Carnets de Voyages

de 1 à 13 inclus (manque le Carnet 12)

Carnets manuscrits autographes contenant des notes diverses en général des notas de voyages.

Carnet n° 1. — « Gustave Flaubert. Avril-mai 1845… X=X. Epigraphe ». Début : « Chemin de fer de Rouen à Paris dans un wagon découvert, un homme du peuple les joues entourées d’un foulard de coton rougeâtre, en casquette, blouse de couleur, mangeant des provisions… ». Il s’agit des notes écrites par Flaubert lors du voyage qu’il fit en Italie ! en compagnie de sa sœur Caroline et de son beau-frère, M. Hamard.

La plus grande partie de ce manuscrit a été publiée. Cf. Œuvres complètes de Gustave Flaubert. Notes de voyages, Italie. Égypte. Palestine. Rhodes. Paris. Louis Conard, 1910.

« Album » cartonné marron ; 110 sur 175 millim. ; Papier ; 56 feuillets, blancs, bleus, ocres ou marrons.

Carnet n° 2. — « Gustave FLAUBERT. G. FLAUBERT » sur le plat supérieur intérieur. « BRETAGNE, 1er mai 1847 » sur le f° n° 1. Début ; « Chemin de fer — Anglais vérolé et son enfant, qui lisait des vaudevilles français — grainetiers, 2 expressions de marchand l’accapareur sournois et l’exploiteur… », « Chambord. Amboise. Chenonceaux. Chinon. Saumur. Bagneux. Ancenis. Meilleret. Nantes. Clisson. Tiffauge. Croisic. Carnac. Auray. Ploërmel. Josselin. Quimperlé. Rosporden. Quimper. Concarneau. Penmarch. Audierne. Douarnenez. Plougastel. Brest, etc… ». Le manuscrit renferme également un dessin de maison et divers, « bons mots de mon ami Du Camp ». Il est écrit partie au crayon, partie à l’encre,

Carnet cartonné vert ; 92 sur 140 millim. ; Papier ; 49 feuillets.

Carnet n° 3, — Sur le plat supérieur intérieur, on lit : « Marie Alacoque » ; en dessous : « Rennes, Hôtel de la Corne de Cerf ». Sur le f° 1 : « GUSTAVE FLAUBERT ». Ce manuscrit contient la suite des notes prises par l’homme de lettres au cours de son voyage en Bretagne de mai 1857. Début : « Landerneau — plat., un pont, — la rivière de Landerneau, canalisée, droite — manoir de Kergoat — habitation d’homme ruiné… ». « La Roche Maurice, Landivisiau, Roscoff, manoir de Kersalion, Morlaix, Huelgoat, Carhaix, Saint-Brieuc, Dinan, le Mont Saint-Michel, Pontorson, Rennes, Fougères, Caen, Trouville, Honfleur, etc… ». Le manuscrit renferme également quelques maximes et aphorismes, des « bons mots de M. Du Camp. Tome 2 » et des croquis rapidement levés.

« Album » cartonné noir tranches dorées ; 100 sur 148 millim. ; Papier ; 94 feuillets dont 42 inutilisés.

Carnet n° 4. — Début des notes prises par Gustave Flaubert en 1849 lors du voyage qu’il fit en Orient, en compagnie de Maxime Du Camp. Début : « Départ de Croisset. Boissière ému — dispositions simples de mon moi — l’émotion pressentie n’eut pas lieu. Ç’avait été l’avant-veille, le samedi… »

C’est d’après ce carnet de route que l’auteur a mis au net les souvenirs de son voyage en Égypte. Cf. Œuvres complètes de Gustave Flaubert, Notes de voyages. I. : Paris, Louis Conard, 1910.

Le manuscrit contient les passages que la décence a interdit de publier.

Couverture chagrin, marron foncé ; avec fermoir ; 100 sur 160 millim, ; Papier ; 82 feuillets,

Carnet n° 5. — « Commencé le 18 mars 1850 — lundi matin, au temple d’Amada ». Suites des notes de route prises par Gustave Flaubert lors de son voyage en Orient. Début : « Temple d’Hamada, en grès. 4 files de piliers, 3 à chacune ; au bout de chaque file une colonne à chapiteau carré (classique ?) — : recouvert en grandes dalles plates dont plusieurs sont chargés (sic) de caractères grecs illisibles… ». Cf. ouvrage cité ci-dessus. Notes de voyages, I, page 174.

Couverture chagrin noire, avec fermoir ; 96 sur 160 millim. ; Papier ; 82 feuillets.

Carnet n° 6. — « Jérusalem — mer morte. De Jérusalem à Damas. Damas. Baalbeck — Le Liban — Tripoli — Beyrout, — de Beyrout à Rhodes ». Début : « Jérusalem, 11 août 1850. Voilà le 3e jour que nous sommes à Jérusalem, aucune des émotions prévues d’avance ne m’y est encore survenu (sic) : ni enthousiasme religieux, ni excitation d’imagination, ni haine des prêtres, ce qui au moins est quelque chose… » Ce carnet de route a été publié dans les œuvres complètes de Gustave Flaubert. On en trouve le début p. 291 des « Notes de voyages, I », éditées en 1910 par Louis Conard. « Palestine ».

« In fine », on trouve dans le manuscrit deux extraits de lettres de Flaubert à sa mère (9 7bre 1850), à Bouilhet (Damas, 4 7bre 1850).

Couverture bleue ciselée ; tranches dorées ; 134 sur 212 millim. ; Papier ; 58 feuillets. À la suite de ce manuscrit, 10 feuillets autographes de notes diverses, cousus entre eux par un fil.

Carnet n° 7. — Suite du carnet de route de Gustave Flaubert. Début : « Rhodes. Mardi, 8 8bre 1850. Sortis le matin de la quarantaine vers 7 h., nous logeons chez M. Simiane, dans le faubourg européen, de Rhodes, côté N. de la Ville. Chambres de cabaret de campagne. Visite de l’interprète du Pacha. Pruss arrive, sa petite fille est morte l’avant-veille au soir. Histoire de l’hirondelle qui tombe du plafond au moment où ils entrent dans le salon… ». Voy. ouvrage cité. Rhodes, p. 387.

Ce même manuscrit relate le voyage de l’écrivain à Smyrne, Constantinople, Scutari, au Pyrée (jeudi 19 décembre 1850). Voy. Notes de voyages, II, Asie Mineure — Constantinople — Louis Conard, Paris, 1910.

Couverture chagrin vert foncé, avec fermoir ; 98 sur 160 millim. ; Papier ; 81 feuillets.

Carnet n° 8. — Au verso du f° 1, on lit : « Gustave Flaubert, Athènes, janvier 1851 ». Il s’agit ici de notes hâtives, prises sur place par l’auteur, et non pas d’un carnet de route. Début : « Tour des vents — une 1ère porte à l’O., une plus petite au S. Sorte de puits rond enterré. Côté E. communique à l’intérieur de la salle. 3 pans corniches avec tambours… » Voy. ouvrage cité, p. 124 et suivantes. Dans ce même manuscrit, notes rapides sur l’Italie : « Patias. Théâtre — un monsieur — orchestre. Dames dans l’église St André. Femme grecque de la campagne qui baise les images crasseuses dans un mouvement de reine de derviche… » Voy. ouvrage cité, pages 179 et suivantes.

Chagrin vert foncé, avec fermoir ; 82 sur 143 millim. ; Papier ; 73 feuillets.

Carnet n° 9. — « GUSTAVE FLAUBERT. Rome — avril 1851 », porte le f° 1. Ce manuscrit renferme des notes au crayon prises au Vatican. « Chiaramonti — Clementins — Cabinet de Mercure… » Voy. ouvrage cité en référence, p. 260. « Tribune. Dans la Ste famille d’André del Sarte — la Vierge au mil. (ieu) sur une sorte d’autel votif… » Voy., p. 284.

« Album » couverture cartonnée noire ; dos orné ; 125 sur 195 millim. ; Papier ; 57 feuillets, les uns blancs, d’autres marrons ou bleus.

Carnet n » 10. — Notes de voyages de Gustave Flaubert, dans les ruines de Carthage du 12 avril au 12 juin 1858. Début : « Lundi 12. Mélanie a été me chercher un fiacre, Foulogne sonne — Au chemin de fer, marin — mes 3 compagnons, bêtes de nullité. 1° blond, à pointe ; 2° vieux mastoc, blanc, collet de fourrure à son manteau ; 3° Monsieur bien… »

Voy. ouvrage cité ci-dessus. « Voyage à Carthage », pages 292 et suivantes. Fin : « …Il faut faire à travers le Beau, vivant et vrai quand même. Pitié pour ma volonté, Dieu des âmes ! donne-moi la Force — et l’Espoir !… Nuit du samedi 12 au dimanche 13, minuit ». À la suite, 6 feuillets encore renfermant quelques notes au crayon.

Chagrin vert foncé, avec fermoir ; 95 sur 158 millim. ; Papier ; feuillets. ( ?)

Carnet n° 11. — Au verso du f° 1, on lit : « Gustave FLAUBERT. Croisset près Rouen. Rue du faubourg St Honoré, 240, Paris. (Lundi, 17 7bre 1877) ». Dans ce manuscrit, on trouve :

1° des notes et pensées sur la Basse-Normandie : Falaise, Caen, Vaucelles, Fontenay-le-Marmion, Feuquerolles, Ouistreham, Langrune, Lion, Luc, Courcelles, Bayeux, Falaise, Seez, Laigle, La Trappe, etc., etc.

2° des notes de lectures sur Voltaire, G. Sand, Proudhon, Arsène Houssaye, Polyeucte, Nicomède…

Chagrin grenat, avec fermoir, tranches rouges ; 76 sur 125 millim. ; Papier ; 51 feuillets. Divers feuillets coupés à l’intérieur du carnet.

Carnet n° 13. — Dans ce carnet, presque intégralement écrit au crayon, Gustave Flaubert a relaté diverses impressions de son voyage à Londres, en juin 1866. On y relève des notes sur la traversée, Westminster, la National galery, le Britisch Muséum, Wright.

Dans ce même manuscrit, notes diverses sur Chartres, St Simon, Fourier, les faïences… Ces notes ont peut-être servi pour L’Éducation Sentimentale.

Chagrin bleu foncé ; tranches jaspées ; avec fermoir ; 75 sur 118 millim. ; Papier ; 64 feuillets ; quelques feuillets ont été arrachés du carnet.

— Œuvres de Gustave Flaubert

Madame BovaryMœurs de province — deux volumes imprimés. Paris. Michel Lévy Frères. 1857. Ces exemplaires sont annotés de la main de Flaubert. Tome I. Sur une des pages de garde : « Cet exemplaire représente mon manuscrit tel qu’il est sorti des mains de sieur Laurent Pichat, poète et rédacteur propriétaire de la « Revue de Paris ». 20 avril 1857, Gustave Flaubert ». « In fine », p. 232 : « Il fallait, selon Maxime Du Camp, retrancher toute la noce, et selon Pichat, supprimer ou, du moins, abréger considérablement, refaire les Comices d’un bout à l’autre ! ».

Tome II, sur une page de garde : « Exemplaire avec les corrections indiquées et faites par la « Revue de Paris ». In fine, page 490, au crayon : « Le pied-bot était de l’avis général (à la Revue) considérablement trop long, inutile ». À l’encre : « De l’avis général, à la Revue, Le pied-bot était considérablement trop long. « Inutile » ! ».

Dans le texte imprimé de ces deux, volumes, les suppressions de la « Revue de Paris » sont indiquées par l’auteur, qui a rayé les passages censurés.

Deux tomes ; reliure amateur, maroquin grain long, tabac ; dos janséniste. Tome I, pages 1 à 232, Tome II, pages 233 à 490.

2° Madame Bovary :— Mœurs de province — Gustave Flaubert. Un volume imprimé de 490 pages, Michel Lévy Frères, Paris, 1857.

Sur une page de garde, on lit la dédicace ci-après : « À ma bonne mère. Son vieux compagnon, Gustave Flaubert ».

Demi-reliure, chagrin noir ; dos janséniste.

3° La Tentation de Saint-Antoine, par Gustave Flaubert. Un volume imprimé de 296 pages. Charpentier et Cie, Paris, 1894. Sur une page de garde et page 1, deux corrections orthographiques de la main de l’auteur.

Reliure pleine, maroquin havane clair ; fileté or, dos orné ; tranches rouges ; roulette intérieure dorée.

 

(1) Toutefois, sous, le titre : Le Carnet 10, M. Aimé Dupuy, Inspecteur honoraire de l’Enseignement à Tunis, a publié d’abord dans la Revue de la Méditerranée puis à la Librairie Nizet, une sérieuse étude sur le voyage de Flaubert à Carthage en 1857. Le texte de cette étude a paru dans le Bulletin des Amis de Flaubert, numéros 7, 8, 9. M. Aimé Dupuy avait d’ailleurs, sur ce même sujet, fait une conférence à la Société des Amis de Flaubert, le dimanche 19 octobre 1952.