Les Amis de Flaubert – Année 1957 – Bulletin n° 10 – Page 63

Croquis de Yonville

Une nouvelle fois, Flaubert confirme ce qu’un examen des lieux pouvait permettre de supposer.

Le croquis d’Yonville-l’Abbaye, dû au romancier et qui, lors de la vente de la Bibliothèque du docteur Lucien Graux, au mois de décembre dernier, a obtenu, avec une édition originale de Madame Bovary, un prix record, est beaucoup plus complet que celui qui avait été précédemment publié. On y trouve, notamment, deux mentions capitales :

La première indique, auprès de la côte située à l’entrée d’Yonville — côte Saint-Jean dans le roman, côte de l’Épinay à Forges-les-Eaux dans la réalité — : Chemin venant de R[ouen], Rien n’est plus exact.

Mais il y a mieux :

Depuis longtemps, je pensais que c’était le château du Fossé, voisin de Forges et qui était habité en 1848 par Rodolphe Frey, qui avait été décrit par Flaubert sous le nom de la Huchette.

« La Huchette… était un domaine près d’Yonville, dont il [Rodolphe] venait d’acquérir le château avec deux fermes qu’il cultivait lui-même… »

Entre Yonville-l’Abbaye et la Huchette, se trouvaient « des champs en labour » et des fossés. « Après la cour de la ferme, il y avait un corps de logis qui devait être le château », etc.

Jusqu’ici, faute de preuves, je n’osais cependant rien affirmer sur ce point. Et voici que Flaubert, sur le nouveau croquis, a indiqué, à l’endroit même qui correspond, à Forges, à la vallée de l’Epte et au château du Fossé : Château de Rodolphe… en toutes lettres !

C. Q. F. D.

René Herval.