Les ventes

Les Amis de Flaubert – Année 1957 – Bulletin n° 11 – Page 43

 

Les ventes

Sommaire : Vente de livres anciens, Romantiques et modernes le 20 mai 1957, à la Salle Drouot, p. 43 ‒ Vente Docteur Lucien Graux, p. 43-44 ‒ Vente Alfred Dupont, p. 44 ‒ Vente Victor Hugo et autres, Salle Drouot, 20 et 21 juin 1957, p. 44-45 ‒ Vente du prix d’Histoire donné à l’élève Flaubert au Collège Royal de Rouen, p. 45

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Les Ventes des Manuscrits Flaubert

Les ventes des Manuscrits Flaubert se succèdent à la Salle Drouot (Paris).

Après les ventes Dupont et Docteur Graux, qui ont eu lieu aux dates respectives des 11-12 décembre 1956 et 13-14 décembre 1956, et dont nous avons parlé au Bulletin n° 10, voici d’autres ventes :

Vente de Livres anciens, Romantiques et Modernes

le 20 mai 1957, à la Salle Drouot

N° 199. — Salammbô, édition Ferroud, 1900, compositions de Rochegrosse. Deux volumes.

Adjugé 5.500 francs

N° 200. — Par les Champs et par les Grèves, édition Carteret, 1924. 53 eaux-fortes de H. Jourdain.

Adjugé 48.000 francs

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Vente Docteur Lucien Graux (4° partie), 4 juin 1957

N° 18. — Gustave Flaubert : Novembre, fragments de style quelconque, 1842, manuscrit autographe, un feuillet de titre et 96 feuillets écrits au recto et au verso, soit 192 pages.

Adjugé 410.000 francs

N° 19. — Gustave Flaubert : L’Éducation Sentimentale, février 1843, repris septembre et octobre 1843, mai 1844, janvier 1845. Manuscrit autographe complet de 621 pages en 311 folios.

Il s’agit ici du précieux manuscrit de la première Éducation Sentimentale (1845), édité seulement en 1910.

Adjugé 1.300.000 francs

N° 20. — Gustave Flaubert : Par les Champs et par les Grèves, daté par Flaubert du 3 janvier 1848 (récit du voyage en Bretagne de Maxime du Camp et de Gustave Flaubert du 1er mai au 6 août 1847). Manuscrit entièrement autographe. 140 feuillets, 277 pages.

Adjugé 820.000 francs

N° 21. — Gustave Flaubert : Notes de Documentation, prises par Flaubert pour Madame Bovary, 15 pages, provient de la vente Franklin-Grout, de novembre 1931 (n° 135).

Adjugé 300.000 francs

N° 22. — Gustave Flaubert : Le Candidat, comédie en quatre actes.

Manuscrit autographe, 142 feuillets, comédie représentée au Vaudeville le 11 mars 1874, provient de la vente Franklin-Grout de 1931.

Adjugé 190.000 francs

N° 23. — Gustave Flaubert : Le Candidat, comédie en quatre actes. Brouillon préparatoire, 279 pages.

Adjugé 200.000 francs

N° 24. — Gustave Flaubert : Le Sexe faible, comédie en quatre actes. Manuscrit autographe.

Cette pièce a été trouvée dans les manuscrits de Louis Bouilhet, décédé le 18 juillet 1869. La pièce fut entièrement remaniée par Flaubert, qui ne réussit jamais à la faire représenter.

Adjugé 200.000 francs

N° 25. — Gustave Flaubert : Le Sexe faible, comédie en cinq actes, provenant de la pièce de Louis Bouilhet, contenant manuscrit autographe de Flaubert, manuscrit de Louis Bouilhet, copie théâtrale.

Adjugé 80.000 francs

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Vente Alfred Dupont — 2e série — 18 et 19 juin 1957

N° 99. — Lettre de Flaubert à Ernest Feydeau du 2 juillet 1863, au sujet du livre de Feydeau : Le Mari de la Danseuse, publié en 1863, chez Lévy frères.

Adjugé 9.500 francs

N° 100. — Lettre de Flaubert à la Vicomtesse Lepic, sans autre date que : « Lundi soir, 11 heures ». Signée : « G. Flaubert, répétiteur à l’Odéon, costumier à l’idem, machiniste, souffleur éreinté… »

Adjugé 21.000 francs

N° 101. — Lettre de Flaubert à la Vicomtesse Lepic, sans autre date que : « Vendredi soir ». Flaubert est de retour du château de Rabodanges. Il a visité l’Abbaye de la Trappe.

Adjugé 10.000 francs

N° 102. — Lettre de Maxime du Camp à M. Parain, demeuré à Nogent-sur-Marne, le 25 juillet 1850, et où il est question de Flaubert et de leur voyage en commun.

Adjugé 5.000 francs

No 256 à 269 inclus. — Lettres de George Sand à Gustave Flaubert, échelonnées du 30 novembre 1866 au 8 octobre 1875. Il s’agit là d’une partie de la précieuse correspondance entre les deux Troubadours.

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Vente Victor Hugo et autres — Salle Drouot

20 et 21 juin 1957

N° 76. — Lettre de Flaubert à Ernest Feydeau, Croisset, 1859 (à la suite d’un deuil éprouvé par Feydeau).

Adjugé 26.000 francs

N° 77. — Lettre de Flaubert à Mme Gustave de Maupassant, née Laure Le Poittevin, Paris, janvier 1863.

Adjugé 82.000 francs

Il a été, ce même jour, sous le n° 105, vendu un portrait à l’huile de Gustave Flaubert, peint à la trentaine et pour un prix d’adjudication de 110.000 francs

(Il y a lieu de noter que ce portrait ressemble singulièrement à Louis

Bouilhet, mais le catalogue de la vente le signale comme « un portrait de Flaubert, offert par lui à Solange Sand, fille de George Sand et épouse Clésinger »).

De plus, nous devons signaler les ventes suivantes qui ont eu lieu sous la rubrique Bibliothèque d’un Amateur, le Jeudi 4 juillet 1957), Hôtel Drouot, salle n° 9 :

— Lettre Flaubert à Mme de Luynes 53.600 francs

— Préface de Gustave Flaubert aux Dernières Chansons de Louis

Bouilhet. Manuscrit autographe 55.000 francs

— Œuvres complètes de Flaubert, 19 volumes, Éditions Conard, 1910, 42.000 francs

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Déplorons une fois de plus que ces précieux documents soient dispersés aux enchères, sans que les collectivités (on pense tout naturellement aux Bibliothèques publiques) puissent pratiquement les acquérir. Ces collectivités, en vertu d’une règle, trop absolue semble-t-il en pareille matière, n’ont pas — n’ayant point les fonds en poche et ne pouvant acquérir quoi que ce soit qu’en vertu des délibérations longuement étudiées — sont largement dépassées par les particuliers qui poussent l’enchère et payent cash.

Il y a bien un vague droit de post-emption en faveur de la Bibliothèque Nationale ou des Archives de France (qui pourraient rétrocéder les précieux objets acquis aux Bibliothèques de province), mais cette manière d’opérer semble ne point retenir l’attention des Administrations.

Qu’il nous soit permis d’ajouter qu’en ce qui concerne la Ville de Rouen — où tout Flaubert devrait être, à l’évidence, rassemblé — nous avons écrit, le 21 mai 1957, à l’Administration Municipale pour attirer son attention sur le caractère et l’occasion absolument uniques de ces ventes, notamment celles de la bibliothèque du docteur Lucien Graux. Il eût été aisé, avec un peu de célérité, ou de recueillir les fonds nécessaires ou d’obtenir la rétrocession des objets enchéris.

Notre lettre est restée sans réponse. S’agissant de Flaubert et du patrimoine littéraire de la Ville de Rouen, nous ne pouvons que le regretter.

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Vente du Prix d’Histoire donné à l’élève Flaubert (Gustave)

au Collège Royal de Rouen

À la suite de l’article paru ci-dessus de M. Henry Lefai sur le prix d’Histoire donné à l’élève Flaubert (Gustave), au Collège Royal de Rouen et en 1838, indiquons que ce volume a été récemment vendu par la librairie Rossignol, 8, rue Bonaparte, Paris-6e, pour le prix marqué au catalogue de 30.000 francs.

Regrettons une fois encore que les libraires de Paris, qui possèdent à peu près exclusivement les manuscrits, brouillons, études et lettres de Flaubert, oublient d’en avertir sa ville natale. Cet ouvrage aurait été aisément racheté par les anciens élèves du Lycée Corneille (ancien Collège Royal), en souvenir de leur illustre aîné.