Échos et nouvelles

Les Amis de Flaubert – Année 1957 – Bulletin n° 11 – Page 46

 

Échos et nouvelles

Sommaire : À la bibliothèque Lovenjoul, p. 46 ‒ Gabriel Reuillard à la radio : I. Le Centenaire de Madame Bovary. II. – Présence de la France en Orient, p. 46-47 ‒ Gustave Flaubert au Canada, p. 54

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À la Bibliothèque Lovenjoul

M. Jean Pommier, conservateur de la Bibliothèque Spoelberch de Lovenjoul, à Chantilly (Oise), nous écrit ceci (31-12-56) :

« Une bonne nouvelle. L’Institut m’a donné un Prix destiné à faciliter l’inventaire et le classement du fonds Flaubert de la Bibliothèque Lovenjoul. Je rémunère sur la somme mise à ma disposition une bibliothécaire de la Nationale, qui est en train de mettre cela en ordre. Évidemment, elle n’y peut travailler que lentement, mais enfin j’espère que l’année 1957 ne se terminera pas sans que le fonds soit en état ».

Notre Société le souhaite vivement. Les archives de la Bibliothèque Lovenjoul possèdent, en effet, avec les documents Flaubert, une précieuse correspondance de Louis Bouilhet qui serait fort intéressante à connaître.

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Gabriel Reuillard à la Radio

Notre ami Gabriel Reuillard a bien voulu consacrer deux de ses interventions à la Radiodiffusion Française en faveur de notre Bulletin et de notre Société.

Nous reproduisons bien volontiers ces deux textes :

  1. — Le Centenaire de Madame Bovary

(Émission du 24 juillet 1957)

À l’occasion du centenaire de la publication de  Madame Bovary le Bulletin « Les Amis de   Flaubert » apporte d’intéressants renseignements entre autres, sur les manuscrits donnés et légués par l’héritière de l’écrivain, sa nièce Franklin-Grout, et ses représentants, à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris. Ce sont : L’Éducation Sentimentale, Carnets de Notes et Carnets de Voyage.

Les « Carnets de Voyage » ont été reproduits dans l’édition récente des « Belles-Lettres », mais les « Carnets de Notes » ne paraissent pas encore avoir été l’objet d’une édition complète. Toutefois, Mme Marie-Jeanne Durry en a publié des fragments dans Flaubert, Projets inédits (Edition de la librairie Nizet, 1950, à Paris). Elle se propose, apprendront avec intérêt tous les flaubertistes (et il y en a de plus en plus dans le monde entier) d’entreprendre la publication, qu’on espère complète, de ces documents.

2. — Présence de la France en Orient

(Émission du 28 juillet 1957)

On l’a proclamé souvent : nos grands écrivains sont, de même que nos professeurs, pour notre pays, des ambassadeurs efficaces à l’étranger.

Sur l’évolution moderne d’un Orient qui fit si grande impression sur Gustave Flaubert, le dernier Bulletin des « Amis de Flaubert » publie les passages essentiels d’une récente causerie du professeur honoraire de l’Enseignement, Marcel Boudet, faite à la Société Libre d’Émulation de la Seine-Maritime.

Ce voyageur, qui mit le pied sur le sol de la Macédoine il y aura bientôt un demi-siècle, établit le bilan de l’influence en langue française en ce pays en 1956 : 20.000 élèves y sont enseignés par 756 maîtres français dans dix-sept établissements.

Les maisons d’éducation que dirigent et où professent des religieux français sont légion. Une personnalité libanaise annonçait, il y a quelques mois, à la Radio, qu’il y avait en son pays 400 écoles françaises.

Le journal turc « Stamboul » publiait naguère : « On évalue à 30.000 le nombre des élèves qui sortent chaque année des écoles de Syrie ; à plus de 100.000, si on y englobe les écoles de Constantinople, d’Asie Mineure, d’Égypte ».

Le rayonnement de l’École française d’Athènes est immense.

À Beyrouth, l’École de Médecine, tenue par les Pères Jésuites français, est un Centre apprécié de nombreux étudiants indigènes. Les professeurs dépendent de la Faculté de Lyon.

M. Boudet cite quantité d’autres exemples et rappelle ce que disait naguère à des étudiants un Ministre de la Perse où, depuis le 13e siècle, les élites parlent français : « Il faut une modification et une élévation dans la nature de nos idées et la façon de nos pensées, et pour atteindre ce but, le meilleur moyen est d’avoir recours à la langue et à la littérature françaises. Vous pourrez alors vous inspirer de la clarté, de la précision de ses pensées et de l’élégance de son style, combinant ses qualités au charme oriental de notre littérature ».

Gabriel REUILLARD.

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Gustave Flaubert au Canada

Gustave Flaubert, dont les œuvres au Canada sont parfois jugées sévèrement, voire même frappées de l’index, bénéficie actuellement de l’accueillant droit de cité.

La Radio canadienne (C. B. F.) a, en effet, annoncé (« Le Devoir », 10 août 1957), qu’à la rubrique diffusée de Lecture du Chevet, Madame Bovary sera lue aux auditeurs.

Tous les flaubertistes s’en réjouiront.