L’itinéraire du Curé Bournisien à Ry

Les Amis de Flaubert – Année 1958 – Bulletin n° 13 – Page 39

 

En marge de Madame Bovary.

L’itinéraire du Curé Bournisien à Ry

Dans Madame Bovary — Éd. Charpentier, 1933, page 358, § 3 —, on lit : « L’attention publique fut distraite par l’apparition de M. Bournisien qui passait sous les halles avec les saintes huiles… »

En ce cas, l’abbé Bournisien doit certainement suivre l’itinéraire le menant le plus rapidement du lieu du dépôt des « saintes huiles » — l’église, ou, à l’extrême rigueur, le presbytère — à la maison Bovary, et cet itinéraire passait sous les Halles. »

Quel est le village qui répond le mieux à cet itinéraire ? Ry ? ou Forges ?

Il y a lieu de noter que, tout au moins à Ry, les Halles (les anciennes halles près desquelles se trouve l’actuelle mairie) se trouvaient près du presbytère et de l’église et sur le trajet qui mène de l’église à la maison Delamare. Nous ignorons où les Halles se trouvaient à Forges.

(Communiqué par le docteur Marcel Dumont, de Gimont (Gers).

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Delphine Delamare s’est-elle suicidée ?

Dans la Presse Médicale du 30 avril 1958, M. Gaston Bosquet, qui a écrit de si précieuses chroniques sur Madame Bovary, consacre quatre pages au problème du suicide ou non de Delphine Delamare.

Suivant sa précieuse habitude, M. Bosquet analyse scrupuleusement les éléments qui pourraient faire pencher les biographes vers l’une ou l’autre des deux thèses.

Après avoir longtemps écrit que la dame Delamare s’était suicidée, les exégètes, ou leurs successeurs, semblent mettre de plus en plus en doute les affirmations d’Augustine Ménage, du fils Jouanne, de Jules Levallois et d’Émile Deshays, contemporains de Delphine, et considérer comme décisive l’attitude de Benoist-Eugène Delamare, lors de la mort de son épouse, lequel Delamare, en sa qualité de médecin ou tout au moins d’officier de santé, eût, en cas d’empoisonnement, agi autrement qu’en accusant la fatalité d’être à la base du drame familial.

M Bosquet qui, sans conclure, est loin d’abandonner l’hypothèse d’un suicide, termine sa très vivante étude en suggérant « qu’on ne doit point se refuser à entendre » les trois tenants sus-nommés dont les déclarations furent à la base de l’explication du décès par empoisonnement à l’arsenic.