1958 La vie de notre Société

 Les Amis de Flaubert – Année 1958 – Bulletin n° 13 – Page 55

 

La Vie de notre Société

 

Sommaire :

Dimanche 4 mai 1958 : Visite à Rouen et à Croisset de Tourisme et Travail, p. 55 ‒ Samedi 10 mai 1958 : Inauguration du Groupe scolaire Gustave Flaubert, p. 55 ‒ Dimanche 11 mai 1958 : Cérémonie littéraire à Croisset, p. 55-56 ‒ Dimanche 1er juin 1958 : Visite à Rouen et à Croisset des Anciennes élèves du Lycée Hélène Boucher, p. 56 ‒ 15 juin 1958 : La Société J.-K. Huysmans visite Rouen, p. 58 ‒ 29 juin 1958 : Nogent-sur-Seine inaugure la plaque Gustave Flaubert, p. 59 ‒ 9 juillet 1958 : Les Collégiennes Nîmoises au Pavillon Flaubert, p. 60 ‒ Dimanche 24 août 1958 : Les Professeurs du Centre culturel de l’Alliance française visitent Rouen et Croisset, p. 60 ‒ 27 août 1958 : Décès de Georges Lecomte, Secrétaire perpétuel de l’Académie française, p. 60 ‒ 5 octobre 1958 : Cérémonie littéraire Émile Zola, p. 61 ‒ 27 novembre 1958 : Hommage à Émile Verhaeren, p. 61 ‒

Décorations et distinctions, p. 61-62

 

LA VIE DE NOTRE SOCIÉTÉ

Dimanche 4 Mai 1958 : Visite à Rouen et à Croisset de Tourisme et Travail

Le dimanche 4 mai 1958, un groupe important de Tourisme et Travail, de Fontenay-sous-Bois (Seine) est venu à Rouen, en excursion littéraire :

« Sur les pas de Flaubert et de Madame Bovary ».

Conduit par M. Jacques Toutain-Revel, président de la Société, ce groupe a visité le Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu de Rouen et le Pavillon de Croisset.

Samedi 10 mai 1958 : Inauguration du Groupe Scolaire Gustave Flaubert

Le samedi 10 mai 1958, la municipalité de Canteleu-Croisset inaugurait, sous la présidence de M. André Siegfried, de l’Académie Française, un très important Groupe Scolaire de la Cité Verte de Canteleu, appelé le Groupe Gustave Flaubert.

La municipalité de Croisset avait bien voulu y inviter le Président et le trésorier de la Société Flaubert. La cérémonie s’est déroulée avec beaucoup d’éclat. Elle a été suivie d’une réception, qui s’est tenue dans la grande salle de la mairie de Croisset, où, devant la bibliothèque de Gustave Flaubert, d’excellents discours sur la culture française ont été prononcés.

Dimanche 11 Mai 1958 : Cérémonie Littéraire à Croisset

Les Amis de Flaubert ont manifesté, le dimanche 11 mai, à Croisset, combien l’auteur de Madame Bovary continue de vivre dans les esprits et dans les cœurs de cette vie posthume qui prévaut sur l’effacement et l’oubli de la mort.

M. Yves Gandon, président de la Société des Gens de Lettres, était pour cette occasion, l’hôte des Amis de Flaubert. En présence de M. Bernard Tissot, maire de Rouen ; de M. le Premier Président Ricaud ; de MM. Adnet et Lavalade, Inspecteurs de l’Enseignement primaire, et de nombreuses autres personnalités, il prononça, sous les arbres de Croisset, face au pavillon où travailla Flaubert, les paroles les plus justes et les plus ferventes à la gloire du grand romancier.

En un émouvant raccourci, qui fut un véritable morceau d’anthologie, il évoqua Flaubert au soir de cette journée dont il ne soupçonnait pas qu’elle était la dernière qu’il consacrait à ce labeur littéraire qui avait été la fierté de sa vie.

De vifs applaudissements marquèrent combien les auditeurs avaient goûté cette belle allocution.

Les pèlerins de Croisset rendirent ensuite visite au pavillon de travail de Flaubert où ils admirèrent notamment le beau portrait de Mme Roger des Genettes, qui vient d’y être installé.

Auparavant, M. Jacques Toutain-Revel, président des Amis de Flaubert, accueillant le Président Yves Gandon, M. Francoul, avocat à la Cour de Paris, et les autres personnalités, avait célébré en Flaubert une de ces âmes qui affrontent victorieusement la destinée si rude et si décevante qu’elle soit.

Le battement du moteur d’un canot qui accostait aux berges de Seine ; le chant d’un avion fonçant dans la direction Nord-Sud venaient mêler leur musique aux paroles de M. Jacques Toutain-Revel. Flaubert eût été bien étonné qu’un jour ces bruits viennent se mêler au silence de son ermitage. Mais ces bruits, qui nous sont familiers, n’empêchaient pas la ferveur de l’hommage rendu au romancier dans ce lieu d’élection où il élabora son œuvre si belle et si dense. « Au-dessus des choses périssables, termina M. Toutain-Revel, il y a des lumières éternelles ».

Une heure plus tard, les pèlerins de Croisset se retrouvaient à Villequier, au cimetière dominant la Seine. Sur les tombes de Léopoldine Hugo et de Charles Vacquerie, ils évoquèrent le grand souvenir du drame qui inspira les plus beaux poèmes des Contemplations. M. Le Gaffric, maire de Villequier ; M. Malou, conseiller général, maire de La Mailleraye, accueillirent et accompagnèrent leurs visiteurs.

M. André Marie, député-maire de Barentin, ancien Président du Conseil, se joignit bientôt au petit groupe, auquel il fit les honneurs de la maison des Vacquerie dont le département de Seine-Maritime a fait l’acquisition ; et qui, aménagée par les soins de M. Robert Flavigny, permettra, dans un proche avenir, d’organiser à Villequier, dans un cadre merveilleux, un Musée Victor-Hugo, plein de charme, infiniment évocateur des grandes heures normandes du grand siècle romantique et de celui qui fut un des plus riches et des plus puissants génies littéraires de notre pays.

Dimanche 1er juin 1958 : Visite à Rouen et à Croisset des Anciennes Elèves du Lycée Hélène Boucher

Une importante délégation de professeurs et d’anciennes élèves du Lycée Hélène Boucher, de Vincennes (Seine), est venue à Rouen, où, guidée par M. Toutain-Revel, président de la Société Flaubert, elle a visité le Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu de Rouen et le pavillon de Croisset.

La délégation était conduite par Mlle Villain, professeur de lettres agrégée au Lycée Hélène Boucher, qui a bien voulu manifester sa grande satisfaction de cette visite touristique et littéraire.

15 juin 1958 : La Société J.-K. Huysmans visite Rouen

La Société J.-K. Huysmans, que préside Me Maurice Garçon, de l’Académie Française, et qu’animent de leur zèle infatigable M. Pierre Lambert et Mlle Mamelsdorf, est venue en excursion touristique et littéraire à Rouen, le dimanche 15 juin 1958.

À l’issue du déjeuner tout amical, qui rassemblait les touristes, M. Pierre Lambert, ancien élève du Lycée Corneille de Rouen, évoqua ses souvenirs d’études, au cours desquelles il eut la bonne fortune de lire Là-bas, l’une des œuvres maîtresses de J.-K. Huysmans.

S’il ne s’agit point ici des activités de notre Société Flaubert, félicitons la Société Huysmans d’avoir dirigé son périple vers Rouen.

29 juin 1958 : Nogent-sur-Seine inaugure la Plaque Gustave Flaubert

Une très belle et fort émouvante cérémonie a eu lieu le dimanche 29 juin, à Nogent-sur-Seine, où vécurent les familles Parain et Bonenfant, proches alliées de la famille Flaubert, où séjourna à maintes reprises le grand écrivain et à laquelle l’Éducation Sentimentale, on le sait, doit sa genèse et ses plus belles pages.

On y inaugurait, sur un vœu de la Société Académique de l’Aube, une plaque apposée sur la maison des Parain, située en plein centre de la charmante cité champenoise. Ce fut une cérémonie de grande allure où toute la population nogentaise s’était donnée rendez-vous, où se rencontrèrent les sommités des lettres et des pouvoirs publics, cérémonie dune ferveur inaccoutumée et qui fit le plus grand honneur à la municipalité de Nogent-sur-Seine, à son très distingué et dévoué maire M le Docteur Beneult, qui par une singulière coïncidence fit ses études de médecine, encore récentes, à l’Hôtel-Dieu de Rouen.

La presse, unanime, a en termes excellents rendu compte de cette manifestation dont le moindre qu’on puisse en dire est qu’on souhaiterait d’en trouver de semblables dans d’autres villes de France.

La presse champenoise a ainsi relaté la cérémonie.

L’estrade est dressée dans le Jardin.

Une estrade a été dressée dans le jardinet de la maison Parain-Flaubert-Peyratout, face à la rue Saint-Epoing, remplie d’assistants. Derrière les grilles, elle émerge des parterres d’iris. La tribune qu’elle supporte a été munie d’un micro efficace par M. Lantoine. On y remarque MM. René Vigo, le promoteur de la cérémonie, président de la Société Académique et Bâtonnier des avocats, avec MM. le Docteur Beneult, maire de Nogent ; Pierre-Marcel Wiltzer, Préfet de l’Aube ; Yves Gandon, président de la Société des Gens de Lettres et des Écrivains de Champagne ; Jacques Toutain-Revel, président des Amis de Flaubert ; André Billy, de l’Académie Goncourt ; Ducret, chef de Cabinet du Préfet et Jean Hély, sous-préfet ; Docteur Courrier, député ; Jean Mazeraud, flaubertiste romillon.

La Maison de l’Orfèvre Parain.

Devant la foule massée dans la rue, à l’invitation du Docteur Béneult, M. le Préfet fait tomber le voile qui recouvre la plaque, pendant que la clique de l’Intrépide joue « Aux Champs ».

On voit alors apparaître l’inscription gravée dans la pierre de Bourgogne, couleur crème, et chacun lit les lignes suivantes rédigées par M. Jean Mazeraud :

L’illustre écrivain Gustave Flaubert(1821-1880) aima cette maison de famille où il séjourna et dont il s’inspira pour écrire l’Éducation sentimentale

« Pour moi, Flaubert est un double compatriote » (Docteur Beneult)

Le maire de Nogent salue aussitôt les invités qui ont répondu à son appel, ainsi que la population accourue et les sociétés participantes.

Le Docteur Beneult évoque l’époque où il était élève du Lycée de Rouen. Il ne pensait certes pas alors avoir un jour l’occasion de saluer la mémoire d’un des grands enfants de sa Normandie natale. Il considère Flaubert comme un double compatriote puisqu’il est à la fois Normand et Nogentais.

Nogent-sur-Seine a embelli la jeunesse de Flaubert en l’enveloppant d’une lumière paisible et réconfortante (Me René Vigo).

Tout serait à citer du remarquable discours de M. René Vigo.

L’ombre invisible de Flaubert l’a guidé vers M. Peyratout et l’idée a jailli. La Société Académique, en sa 106e année, s’accommoda de cette initiative avec un empressement qui trahit son éternelle jeunesse. M. le Préfet a encouragé cette compagnie dont il est président d’honneur. L’adhésion du Docteur Béneult fut immédiate et celle de son Conseil municipal ne tarda pas.

Puis M. Vigo descend la généalogie champenoise de Gustave Flaubert. Il suit ses ancêtres à Bagneux, à Saint-Just, à Maizières-la-Grande-Paroisse et, enfin, à Nogent.

Puis il arrive au héros du jour, né à Rouen le 12 décembre 1821. Eulalie, la sœur du père de Flaubert, épousa François Parain et le couple habita la maison où nous sommes.

« Gustave franchit le seuil de cette demeure accueillante qui fend la rue de son étrave couronnée de verdure…

« L’influence du « père Parain » sur Gustave apparaît certaine, voire décisive et trop souvent méconnue. Elle a manifestement orienté la formation intellectuelle du futur romancier, ses appétits, sa manière d’être et jusqu’à ce style harmonieux, verni, patiné, qui fixera les chefs-d’œuvre ».

Par ses deux romans L’Éducation Sentimentale et Madame Bovary, Flaubert a scellé à jamais de son lustre Champagne et Normandie (Jacques Toutain-Revel).

Le Président des Amis de Flaubert déclare « ex abrupto » :

C’est un Normand qui vous parle et c’est d’un Normand dont il vous parlera. La Champagne est terre noble. Son rôle historique a grandi la nation. Mais la Normandie aussi a un passé digne de la France. Donnons-nous la main !

Flaubert devait porter en lui sang de Champagne et sang de Normandie. Et, tout de suite, il fut un grand. Les œuvres sont filles des hommes. Celle de Gustave Flaubert, faite d’une hauteur qui parfois déconcerte, est celle d’un Titan génial. Mais le génie ne s’impose point. Il est le résultat d’une ascendance et d’une hérédité. Honneur à vous, Messieurs les Champenois, d’avoir permis à la Normandie de compter parmi ses plus illustres enfants l’écrivain Gustave Flaubert. S’il est une gloire en France, c’est à vous tout d’abord que l’honneur en revient.

Le sourire Champenois empreint d’une amertume résignée combat en Flaubert les sombres nuées du septentrion (Yves Gandon).

Le 11 mai, sous les auspices des Amis de Flaubert, à Croisset, devant le petit pavillon du bord de l’eau, je rendais hommage, dit M. Gandon, à la plus grande victime connue des « affres du style ».

Assurément Croisset, l’allée de tilleuls qui retient encore dans ses ombrages les éclats d’une voix irritée contre les embûches des mots, le plan d’eau de la Seine où mugissent les remorqueurs, restent les hauts-lieux par excellence du Flaubertisme.

Le président des Gens de Lettres discerne la part que la Champagne peut revendiquer dans son œuvre.

C’est le Normand qui écrit : « Je veux qu’il y ait une amertume à tout, un éternel coup de sifflet au milieu de nos triomphes et que la désolation même soit dans l’enthousiasme ».

Le Champenois, lui, nuance dans une moue :

« Méfions-nous de cette espèce d’échauffement qu’on appelle l’inspiration et où il entre souvent plus d’émotion nerveuse que de force musculaire ».

Yves Gandon discerne ce sourire champenois empreint d’une amertume résignée qui atténue les sombres nuées.

« Réveillons, dit-il en terminant, en hommage à Flaubert et à la ville de Nogent, confidente de ses premiers émois, la leçon de ce sourire ».

Flaubert est peut-être le dernier de nos plus grands écrivains qui soit demeuré résolument provincial (Pierre-Marcel Wiltzer).

Merveilleux et émouvant rendez-vous !

Quand on honore un homme qui s’appelle Gustave Flaubert, un Préfet ne peut se souvenir sans sourire que la parution de son chef-d’œuvre Madame Bovary, qui devait servir de modèle à tant de romanciers, valut à l’auteur, en janvier 1857, les foudres du Gouvernement d’alors qui le fit poursuivre devant les tribunaux, lesquels, d’ailleurs, comme l’on sait, l’acquittèrent.

En sorte que le bref hommage qu’avec vous je voudrais rendre aujourd’hui à Flaubert est, en même temps que l’expression personnelle d’admiration, une sorte de paiement d’une dette de gratitude du Gouvernement de la France envers un des écrivains les plus prestigieux du siècle dernier.

Il me plaît, en cet instant, d’imaginer que, suivant les ondes pacifiques du fleuve qui a bercé tant de rêves, fécondé tant de génies et inspiré tant d’artistes, les pensées fidèles du pays de Nogent n’auront pas grand mal à rejoindre ce soir ou demain, à Rouen, le tombeau de Gustave Flaubert, où des mains amies gravèrent, dit-on, cette inscription qui ne convient qu’aux plus grands : « C’est ici qu’il repose, mais son nom est partout ».

Ce discours de M. le Préfet terminait la série.

Devant les verres au limpide liquide.

Les voix se sont tues. Le cortège se reforme derrière la clique, avec les sapeurs-pompiers, et avec les pupilles en serre-file. La rue en est remplie.

Il se rend dans la salle du Conseil municipal où les participants en trinquant, se livrent bientôt à des conversations cordialement animées.

Belle cérémonie, en tous points réussie, qui fait briller sur Nogent un des rayons émis par une de nos gloires littéraires.

9 juillet 1958 : Les Collégiennes Nîmoises au Pavillon Flaubert

Un groupe de collégiennes Nîmoises, en visite touristique à Rouen, s’est rendu dans la soirée du mercredi 9 juillet 1958 au Pavillon Flaubert, à Croisset, où il a été reçu par les dirigeants du Syndicat d’Initiative et la Municipalité de Croisset . Ce fut une jolie fête littéraire et folklorique où les jeunes Nîmoises dansèrent une « bacchanale » et où les Normands jouèrent du violon. On parla littérature, souvenirs et voyages, et des allocutions de bienvenue et autres furent prononcées par MM. Lagarde et Parment, président et vice-président du Syndicat d’Initiative de Rouen ; par M. Poullain, maire de Canteleu-Croisset.

Dimanche 24 août 1958 : Les Professeurs du Centre Culturel de l’Alliance Française visitent Rouen et Croisset

Sous la conduite de M. Charles Bouton, directeur adjoint de l’École pratique de l’Alliance Française à Paris, une cinquantaine de Professeurs de français de pays étrangers sont venus à Rouen, à fin août dernier.

Ils visitèrent Rouen et, dans l’après-midi, se rendirent au Pavillon Flaubert, à Croisset.

27 août 1958 : Décès de Georges Lecomte, Secrétaire perpétuel de l’Académie Française

Notre Société a appris avec beaucoup de peine le décès, arrivé après un douloureux accident, de M. Georges Lecomte, secrétaire perpétuel de l’Académie Française.

M. Georges Lecomte non seulement représentait une époque — celle de 1900 — mais il avait voué aux Lettres un véritable culte. Romancier de grand talent, littérateur et auteur de classe, rien ne lui était étranger et encore moins indifférent.

Alors qu’il était Président de la Société des Gens de Lettres, il vint à plusieurs reprises à Croisset et y présida plusieurs cérémonies. Il aimait Croisset comme il aimait Flaubert et son œuvre. Il en parlait avec la plus grande science et la plus grande émotion.

Nous n’oublierons pas l’accueil favorable et décisif qu’il réserva à notre Société quand celle-ci suggéra le retour à Croisset de la bibliothèque Flaubert. Nous eûmes à ce sujet avec lui plusieurs correspondances et entrevues et nous trouvâmes toujours en ce lettré un admirateur des Lettres Françaises et, ce qui est plus réconfortant pour nous, peut-être, de la Province française.

À sa mémoire et à son œuvre, la Société des Amis de Flaubert adresse un pieux et légitime hommage de reconnaissance.

5 octobre 1958 : Cérémonie Littéraire Émile Zola

La Société Émile Zola, comme les années précédentes, a célébré à Médan, le dimanche 5 octobre 1958, le 56e anniversaire de la mort d’Émile Zola. De très belles allocutions ont été prononcées par M. Henri Mitterand, homme de lettres, et par M. Pierre Cogny, professeur de lettres et secrétaire général de la Société Émile Zola.

La Société des Amis de Flaubert était représentée par M. Jacques Toutain-Revel et par plusieurs membres du Comité.

27 novembre 1958 : Hommage à Émile Verhaeren

Comme les années précédentes, la Société des Amis de Flaubert a participé à l’hommage rendu à Rouen à Émile Verhaeren, en se rendant le jeudi 27 novembre 1958 devant la stèle du jardin de l’Hôtel de Ville de Rouen.

On se souvient que le grand poète belge Émile Verhaeren, venu à Rouen le 24 novembre 1916, pour y prononcer une conférence, fut notamment reçu par la Société des Amis de Flaubert, dont il devint membre correspondant, et s’apprêtait le lundi 27 novembre, à 18 h. 30, à reprendre le train pour Paris puis Bruxelles, lorsque, glissant malencontreusement sur le quai à l’instant même où le train entrait en gare, tomba entre deux wagons encore en marche, il fut atrocement broyé.

Verhaeren avait pour Flaubert et pour Croisset un culte particulièrement vivant. La veille, en compagnie de Georges Le Roy, il avait visité le Pavillon Flaubert.

M. René Lecomte, Consul général de Belgique, entouré de M. Tissot, maire de Rouen, et des membres de la colonie belge de Rouen, déposa une gerbe de fleurs au pied du monument. On observa une minute de silence.

La Société des Amis de Flaubert était représentée par son Président M. Jacques Toutain-Revel et de quelques membres rouennais du Comité et de la Société.

DÉCORATIONS ET DISTINCTIONS

Par arrêté paru au Journal Officiel du 3 septembre 1958, nous avons eu le plaisir d’apprendre que M. René Dumesnil avait été promu à la dignité de Commandeur de la Légion d’honneur.

Que M. Dumesnil qui a tant écrit sur Flaubert , et sur son œuvre, et tant aidé il y a quelques années notre Société à revivre, accepte nos bien vives félicitations pour cette haute distinction si méritée.

Par arrêté paru au Journal Officiel du 3 septembre 1958, nous avons eu également le plaisir d’apprendre que Mme Marie-Jeanne Durry avait été nommée Officier de la Légion d’honneur.

Mme M.-J. Durry, professeur à la Sorbonne, est non seulement une grande érudite, c’est une lettrée et une conférencière de réel talent.

Notre Société qui n’oublie pas sa visite à Rouen du dimanche 19 décembre 1954 et la brillante conférence qu’elle voulut bien nous réserver, adresse à Mme M.-J. Durry, pour sa nomination si méritée, ses très vives et respectueuses félicitations.

Pour la ré-édition des exemplaires manquants du Bulletin de la Société

Les premiers numéros du Bulletin de la Société — à part le n° 6 — sont épuisés. Ces numéros nous sont demandés de différents côtés, aussi bien par les Bibliothèques françaises ou étrangères que par les nouveaux adhérents.

La Société accepterait volontiers de faire ré-imprimer les douze premiers numéros, mais sa trésorerie ne lui permet pas d’assumer seule la charge écrasante de cette ré-impression.

Elle s’adresse à ceux qui seraient désireux d’obtenir les numéros manquants à leur collection et leur demande de bien vouloir sans plus tarder en prévenir la Société. Si le nombre de souscripteurs est suffisant (de 60 à 80 environ), la ré-impression aura lieu.

Chaque numéro demandé sera facturé 200 francs.