Autour de Flaubert et de son Œuvre

Les Amis de Flaubert – Année 1959 – Bulletin n° 14 – Page 55

 

Autour de Flaubert et de son Œuvre

Au sommaire de ce fichier :

Feuille de Rose. Maison Turque (Rectification), p. 55 ‒ Au Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu de Rouen. ‒ Remise d’un opuscule, p. 56 ‒ Madame Bovary à l’Opéra de Rome, p. 56

Questions et Réponses :

Sur le style de Flaubert, p. 57 ‒ Dans sa lettre du 16 juin 1867, Flaubert dit « avoir visité, il y a 8 jours, un campement de Bohémiens », Est-ce que les journaux de Rouen parlent de ce campement ? p. 58 ‒ Dans une lettre du 4 avril 1868, Flaubert parle d’une « Scène » qu’il a eue avec une baronne. Y a-t-il des « baronnes » parmi ses connaissances ou amies de cette époque-là ? p. 59 ‒ Le 25 août 1867, Flaubert dit qu’il connaît très bien « Villerville ». Est-ce que l’écrivain y avait des parents ou amis ? p. 59 ‒

Journaux et revues qui veulent bien parler de notre Bulletin, p. 60

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Feuille de Rose. Maison Turque (Rectification)

Dans le Bulletin n° 12 de la Société des Amis de Flaubert et en page 50, sous le titre : « Quand Maupassant, Mirbeau, Flaubert et Tourgueneff jouaient la Comédie », nous avons publié un Écho puisé au « Paris-Normandie » du 24 janvier 1958.

Nous écrivions : « C’est dans cet atelier (celui du peintre Maurice Leloir) que fut jouée, le 13 avril 1875, la pièce de Guy de Maupassant : « La Feuille à l’envers » dont les rôles d’hommes étaient tenus par Lafaille, Octave Mirbeau, Robert Pinchon, Georges Merle et le peintre lui-même, Maurice Leloir ».

Notre savant ami, M. Pierre Lambert, nous a fait remarquer que la pièce de Guy de Maupassant ne s’appelait pas « La Feuille à l’envers », mais « Feuille de Rose, Maison Turque ».

C’est absolument exact ; nous rectifions donc l’erreur, en remerciant l’ami Pierre Lambert de nous l’avoir si aimablement signalée.

Ajoutons que la Feuille à l’envers était le nom du canot avec lequel Guy de Maupassant goûtait (sans jeu de mots) les plaisirs de la Seine.

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Au Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu de Rouen. — Remise d’un Opuscule

Un de nos concitoyens, venu récemment visiter le Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu de Rouen, a remis à la préposée du Musée un opuscule contenant le discours prononcé à l’occasion de la rentrée des Tribunaux, le 2 octobre 1935, par M. le Conseiller Lantrac.

Il s’agit là d’un récit extrêmement vivant et documenté des événements s’étant déroulés en Normandie et principalement dans la région rouennaise pendant la Révolution. Il y est question de la fameuse bande à Duramé ; des contre-révolutionnaires Jourdain et Bordier, pendus à Rouen, et dont les têtes se voient encore au Musée Flaubert ; des Assemblées populaires se tenant dans la Cathédrale ; du Tribunal Criminel siégeant à Rouen ; des menées royalistes (vaines d’ailleurs) effectuées en son hôtel de la place de la Rougemare par le sieur Aumont, ancien avocat au Parlement de Normandie, ce qui lui valut, ainsi qu’à l’imprimeur Leclerc, d’être tous deux guillotinés ; du passage à Rouen des Conventionnels Le Cointre et Prieur de la Marne, sans oublier l’arrivée à Rouen, à bord du navire « L’Amitié », le 10 mai 1794, du pavillon national devenu tricolore.

Ce précieux opuscule contient une foule de petits renseignements sur les émeutes en Normandie (notamment les bandes de « chauffeurs », dont l’un d’eux portait le nom très évocateur de : « brûle-moustache ») et sur l’histoire, à l’époque, de notre région.

Il enrichira de très heureuse façon les nombreux documents déjà exposés au Musée Flaubert.

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QUESTIONS ET RÉPONSES

Du Cerf-Volant, n° 24, janvier 1959.

En remerciant notre Société d’avoir donné la réponse à la question posée concernant la tombe de Delphine Delamare, à Ry (voir Bulletin n°12, page 53), le Cerf-Volant pose la question suivante :

Le style de Flaubert est beau par sa couleur, par sa conclusion brillante : Zola fut lui aussi un grand romancier dont le style, parfois lyrique, est fréquemment trivial, souvent relâché. Or, dans une édition populaire de Nana, on lit cette phrase en exergue : « Quel bouquin ! C’est raide et le bon Zola est un homme de génie, qu’on se le dise ! ! ! Gustave Flaubert ». Ces lignes font-elles partie d’un article ? Ont-elles été seulement prononcées ? Au cours d’une crémaillère chez Zola ?

(Les Amis de Flaubert, n° 10, page 61).

RÉPONSE. — Il est exact que le Bulletin 10 des Amis de Flaubert, page 61, donne quelques lignes du Journal des Goncourt, où il est question d’un dîner « crémaillère » chez Zola, jeudi 4 avril (sans date d’année). Mais ce n’est pas là où il faut voir la référence aux lignes de Flaubert citées plus haut, écrites à la parution de Nana.

Ces lignes sont extraites d’une lettre de Gustave Flaubert à Georges Charpentier, en date du dimanche 15 février 1880, publiée dans la Correspondance Flaubert en 9 volumes et au Tome VIII.

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I. De M. A.-F. J. JACOBS, de Leenwarden (Pays-Bas).

QUESTION. — Dans sa lettre du 16 juin 1867, Flaubert dit « avoir visité il y a huit jours un campement de Bohémiens ». Est-ce que les journaux de Rouen parlent de ce campement ?

RÉPONSE. — Il est venu à Rouen, du 28 mai au 6 juin 1867, une troupe de Bohémiens qui sont ainsi signalés dans la presse locale :

Le Nouvelliste de Rouen, Jeudi 30 Mai 1867.

C’est avant hier soir que les promeneurs ont vu défiler à Rouen 43 individus venant de Vernon, Louviers, Elbeuf, type Zingari. Ce groupe vient de l’Hindoustan, fuyant devant les invasions mongoles.

Le chef Bumba Demeter est arrivé à Rouen, venant d’Elbeuf, le 29 mai 1867, et a planté ses tentes au Cours la Reine.

Le Nouvelliste de Rouen, 8 Juin 1867.

Le campement des bohémiens qui étaient installés depuis quelque temps au Cours la Reine, était mercredi soir plein d’animation. Les femmes faisaient les ballots, serraient les ustensiles de ménage. De leur côté les hommes préparaient les voitures et donnaient un dernier coup d’œil aux chevaux. Ils faisaient leurs préparatifs de départ. Le lendemain matin, toute la caravane se mettait en route, se dirigeant vers Le Havre où ils arriveront ces jours-ci, car ils ont l’intention de camper près des villes qu’ils rencontreront sur leurs passages. On sait que c’est au Havre qu’ils doivent s’embarquer pour se rendre en Amérique, but de leur voyage.

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II. De M. A.-F. J. JACOBS.

QUESTION. — Dans une lettre du 4 avril 1868, Flaubert parle d’une « Scène » qu’il a eue avec une baronne. Y a-t-il des « baronnes » parmi ses connaissances ou amies de cette époque-là ?

RÉPONSE. — Parmi les « baronnes », on ne voit guère que la baronne Lepic, qui était la soeur du Préfet de l’Eure, Janvier de la Motte, que la famille Flaubert connaissait bien.

Quelle est cette « scène » ? Nous l’ignorons. Il y a lieu de rappeler que le préfet Janvier de la Motte eut un procès célèbre en 1871, inculpé de concussion frauduleuse.

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III. De M. A.-F. J. JACOBS.

QUESTION. — Le 25 août 1867, Flaubert dit : « Je connais très bien Honfleur, Trouville et Villerville ». Trouville, cela se comprend facilement. Sur Honfleur on trouve assez d’indications dans la Correspondance. Mais Villerville ? Est-ce que l’écrivain y avait des parents ou des amis ? Y était-il parfois venu pendant sa jeunesse ? »

RÉPONSE. — Villerville est un village normand situé entre Honfleur et Trouville. Très fréquenté en été, possédant à la fois une belle plage et un hinterland de verdures, de vallons et de forêts, c’est un lieu de promenade presque obligé de la côte normande. Il n’est pas à notre connaissance que la famille Flaubert y eût des amis, mais il est hors de doute que dans ses fréquentes excursions sur la côte, le jeune Gustave connut parfaitement le site.

Il y a lieu de noter que, non loin de Villerville et de Honfleur, se trouve la forêt de Saint-Gatien où le poète romantique Ulric Guttinguer avait un chalet (qui existe encore) et où il recevait de nombreux lettrés de l’époque romantique et réaliste : Hugo, Gautier, Banville, Dumas, Flaubert et autres.

De plus, c’est dans la forêt de Saint-Gatien (en un lieu non exactement déterminé) que Gustave eut sa première crise nerveuse en janvier 1844 (certains biographes écrivaient même décembre 1843), alors qu’il revenait de Pont-l’Evêque.

Villerville était donc parfaitement connu de Gustave Flaubert.

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Pour la ré-édition des exemplaires manquants du Bulletin de la Société

Les premiers numéros du Bulletin de la Société — à part le n° 6 — sont épuisés. Ces numéros nous sont demandés de différents côtés, aussi bien par les Bibliothèques françaises ou étrangères que par les nouveaux adhérents.

La Société accepterait volontiers de faire ré-imprimer les douze premiers numéros, mais sa trésorerie ne lui permet pas d’assumer seule la charge écrasante de cette ré-impression.

Elle s’adresse à ceux qui seraient désireux d’obtenir les numéros manquants à leur collection et leur demande de bien vouloir sans plus tarder en prévenir la Société. Si le nombre de souscripteurs est suffisant (de 60 à 80 environ), la ré-impression aura lieu.

Chaque numéro demandé sera facturé 200 francs.

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Journaux et revues qui veulent bien parler de notre Bulletin

Revue des Deux Mondes, 15 novembre 1958 :

Cette grande Revue, où nous comptons de précieuses amitiés, a bien voulu dans sa chronique littéraire, écrire quelques lignes analytiques des plus aimables dès la parution du « Bulletin Flaubert », n° 12. Nous l’en remercions de tout cœur.

Paris-Normandie du lundi 2 février 1959 :

Dans sa critique littéraire dudit jour et sous la signature « G. P. », le « Paris-Normandie » veut bien réserver un article analytique du dernier « Bulletin Flaubert » paru (n° 13) et en vanter l’intérêt. Nous remercions de tout cœur l’aimable correspondant et l’assurons à notre tour de notre fidèle sympathie.

Liberté-Dimanche du dimanche 22 février 1959 :

Dans son éditorial « La Boîte du Souffleur » et sous la signature autorisée de Paul Leroy, cet excellent hebdomadaire rouennais se fait l’écho de plusieurs articles ou informations parus dans le dernier « Bulletin Flaubert », n° 13.

Un grand merci à la « Liberté-Dimanche » et à son aimable critique littéraire.

Revue des Deux Mondes, 15 février 1959 :

La « Revue des Deux Mondes » parle ainsi du Bulletin n° 13 :

« Le Bulletin n° 13 de la Société des « Amis de Flaubert » vient de paraître. Notons en sommaire : Gustave Flaubert et Guy de Maupassant, par Maurice Haloche ; les Exemplaires en grand papier de « Madame Bovary », par Auguste Lambiotte (reproduit d’après la Revue Le Livre et l’Estampe). La première édition de Madame Bovary parut en 1857 et Flaubert envoya son livre aux personnalités éminentes de la littérature, aux critiques, à des artistes, etc… Voici la dédicace à Mme Sabatier, la « Présidente » : « À l’esprit charmant, à la ravissante femme, à l’excellente amie, à notre belle, bonne, insensible Présidente, Mme Aglaé Sabatier, mince hommage de son tout dévoué : Gve Flaubert ».

Nous remercions vivement la « Revue des Deux Mondes » de cette nouvelle preuve de sympathie.

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Le Bulletin des Amis de Flaubert

De nombreux adhérents nous complimentent du Bulletin de la Société. Nous les en remercions très vivement, en indiquant que le Bureau de la Société fait ce qu’il peut, avec parfois des moyens… d’infortune que, seule, la volonté peut vaincre.

Nous sommes très touchés de ces marques d’encouragement. Écrivez-nous, chers adhérents, même s’il y a quelques critiques à nous formuler. Nous serons toujours heureux d’avoir de vos nouvelles !