Comptes rendus littéraires et Bibliographie

Les Amis de Flaubert – Année 1959 – Bulletin n° 15 – Page 64

 

Comptes rendus littéraires et Bibliographie

 

Au sommaire de cette page :

La Vallée de la Seine dans l’œuvre de Flaubert, p. 64 – Demande d’une bibliographie sur Flaubert, p. 64-65 – Journaux et revues qui veulent bien parler de notre bulletin, p. 65 – Journaux et revues reçus par notre société, p. 65-66

Comptes rendus littéraires : Les Cousins de Nogent-sur-Seine, p. 66 ‒ Relisons Madame Bovary, p. 66-67 ‒ La Victoire de Ry, p. 67 ‒ Mon père : Léon Hennique, p. 67-68

Bibliographie, p. 70-71 

 

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Question de Mlle Claudine TAZÉ.

Poursuivant mes Études Supérieures de Lettres à la Sorbonne, je dois fournir un travail sur Flaubert et sur l’Éducation Sentimentale, et plus particulièrement sur la vallée de la Seine dans son œuvre, aussi bien d’ailleurs dans Madame Bovary que dans L’Éducation. Je crois qu’une étude approfondie et même une étude stylistique des scènes qui ont pour cadre la Seine dans ces deux romans peut amener d’intéressantes constatations.

Réponse. — Il est toujours très difficile de dire quels sont les ouvrages ou documents qu’un écrivain a consultés — en supposant qu’il l’ait fait — pour écrire ses œuvres, et quelle a été leur influence sur ces œuvres. Cette réserve faite, il y a lieu de signaler les ouvrages suivants où la Seine et le site de Croisset ont été souvent évoqués.

Fraipont. – Les environs de Rouen – 120 dessins, texte de plusieurs écrivains Rouennais, édité chez Augé, Rouen, 1890.

Ardouin-Dumazet. – La Seine de Paris à la Mer.

R. Dumesnil. – La Seine Normande, Éd. de Gigord, Paris.

Les Guides Joanne. – Vers 1900.

Madame Bovary et l’Éducation Sentimentale, en leurs Introductions, par R. Dumesnil. Éd. des Belles Lettres, Paris.

Georges Dubosc. – Ses différentes Études sur Rouen et la Normandie.

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De M. Francesco Cotugno.

Après avoir écrit un livre sur Maupassant, je serais heureux d’écrire un livre sur Flaubert. Puis-je vous demander une bibliographie des œuvres ayant traité de Flaubert et de son œuvre » ?

Réponse. — Une bibliographie des ouvrages ayant traité de Flaubert et de son œuvre est à peu près impossible à fournir. Depuis cent ans qu’on parle de l’écrivain, ce serait un travail de plusieurs milliers de noms.

En dehors des grands ouvrages ayant traité de l’ensemble de Flaubert (Dumesnil, Pommier, Descharnes, Thibaudet, Spencer, Colling, La Varende, Jacques Suffel, etc.), le demandeur trouvera les plus précieux renseignements dans :

Talvart et Place. — Bibliographie. Éd. Les Horizons de France, Paris, 1937.

Revue de l’Histoire Littéraire de la France. – à toutes dates, mais surtout depuis 1931.

Bulletin des Amis de Flaubert depuis sa parution, 1949.

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JOURNAUX ET REVUES

qui veulent bien parler de notre Bulletin

Revue des Deux Mondes, 15 février 1959 et 1er juillet 1959 :

Cette grande Revue, où nous nous réjouissons toujours de compter de précieuses amitiés, consacre dans chacun des deux numéros précités quelques lignes au Bulletin n° 13 et au Bulletin n° 14. Nous l’en remercions très vivement.

Paris-Normandie, jeudi 18 juin 1959 :

Dans un excellent éditorial, notre ami Gontran Pailhès analyse le dernier Bulletin, n° 14. Il signale les articles qui y sont contenus et se fait l’écho de la protestation émise par notre Société lors de la suppression de la Voix Normande sur la Chaîne Nationale de la Radiodiffusion Française.

Liberté-Dimanche, 5 juillet 1959

Sous la signature Paul Leroy — que nous remercions — brève analyse dans cet hebdomadaire normand du dernier Bulletin, n° 14.

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Journaux et Revues reçus par notre Société

Notre Société a reçu avec le plus vif plaisir les journaux et Revues suivantes :

— Le Bulletin des Écrivains de Champagne, XVIe année, 1958-1959, Nouvelle Série, n° 3, qui publie, page 9 et suivantes, un copieux compte rendu de la cérémonie de Nogent-sur-Seine (29 juin 1958) et un excellent article sur l’Ascendance Champenoise de Gustave Flaubert, reproduit dans le présent Bulletin.

— Le Cerf-Volant, avril 1959, qui publie quelques lignes sur notre Bulletin, quelques lignes également (page 78) sur le livre de René Herval : Les Origines de Madame Bovary et d’excellentes chroniques sur Barbey d’Aurevilly, dont on vient de célébrer à Saint-Sauveur-le-Vicomte, le 150e anniversaire de sa naissance (1808), en même temps que la réouverture du Musée.

— Revue du Département de la Manche, numéros avril 1959 et juillet 1959 (fascicules 2 et 3 de l’année 1959).

Excellente Revue, remplie de documents et d’articles du plus haut intérêt sur l’histoire et l’archéologie de la Manche.

— Nouvelle Revue Pédagogique, 15 mai 1959, qui publie à sa page 4 un excellent article de notre ami G. Bosquet : Une Leçon de Madame Bovary, reproduit dans le présent Bulletin.

— Les Annales de Nantes, 3e trimestre 1959, dans lequel numéro, M. A. Gernoux, secrétaire de Rédaction, demande à être renseigné sur la famille Fleuriot, ancêtre des Flaubert, ligne maternelle qui « chouanna » jadis. Tous renseignements seront les bienvenus.

— Bulletin de la Société de Saint-Jean, n° 31, juillet 1959, contenant un excellent article de Henry Lefai sur le Journal de Maurice Denis (3 vol., Éd. de la Colombe, Paris).

Il est reproduit notamment deux lettres de Maurice Denis à J.-K.Huysmans.

Compte Rendus Littéraires

Les Cousins de Nogent-sur-Seine

Sous ce titre, Gabriel Groley fait paraître en une gracieuse plaquette le compte rendu des manifestations qui eurent lieu à Nogent-sur-Seine, le dimanche 29 juin 1958, lors de l’inauguration sur la maison des Parain-Bonenfant, d’une plaque commémorant les séjours de Gustave Flaubert à Nogent, et au cours desquels il puisa de précieux éléments pour l’Éducation Sentimentale. Cette plaquette est une excellente synthèse de la cérémonie, des paroles qui y furent prononcées et de l’ambiance qui y régna. De nombreux clichés accompagnent le texte.

Relisons Madame Bovary

Sous le titre : Pour son Centième anniversaire, relisons Madame Bovary, Claudine Mersch — qui veut bien nous honorer de sa précieuse amitié — publie dans la Revue des Langues Vivantes (1), volume XXIII-6 (et en extrait par plaquette séparée), une remarquable thèse sur Madame Bovary. Avec beaucoup d’originalité, l’auteur trace du célèbre roman d’excellents portraits. Madame Bovary, selon lui, peut être considéré comme une œuvre statique, c’est-à-dire une suite de tableaux admirablement vivants, en opposition à l’Éducation Sentimentale qui doit être considérée comme une œuvre dynamique, c’est-à-dire un roman d’action où la trame ne cesse d’exister. Il s’ensuit que la première œuvre contient une foule de descriptions, alors que la seconde est essentiellement narrative.

Le style de Flaubert — cette fameuse phrase ternaire qui lui est si spéciale — est parfaitement analysée et commentée.

Voici donc une thèse courte et concise sur l’œuvre de Flaubert dans laquelle (à côté de tant de fadaises imaginatives sur le célèbre roman) on trouve des éléments particulièrement enrichissants.

(1) Éditée à Bruxelles.

 

La Victoire de Ry

Sous le titre : Épilogue de l’affaire Bovary – La Victoire de Ry, René Vérard publie à Rouen, aux Éditions Maugard, un opuscule relatif aux sources littéraires de Madame Bovary. Nous avons, ici, eu si souvent à évoquer cette question que nous ne saurions rien ajouter d’autre à ce qui a été dit et écrit sur le sujet.

Rappelons brièvement que selon nous, Madame Bovary est un roman composite où Flaubert a pris des éléments ici et là, au hasard de ses recherches et de ses souvenirs, pour en faire un roman qui est beaucoup plus une suite de tableaux (œuvre statique pour reprendre l’excellente expression de Claudine Mersch dont nous citons le nom ci-dessus) qu’un roman d’action.

Il nous paraît vraiment difficile d’admettre l’exclusivité des lieux ou celle des personnages.

Quoiqu’il en soit, il n’en demeure pas moins que tout travail d’exégèse concernant ces lieux ou ces personnages est à noter, à retenir et à mettre en valeur.

Dans son ouvrage, René Vérard (quel malheur qu’il prenne si âprement à partie les exégètes qui ne pensent point comme lui !) fait d’heureuses analyses des personnages qui ont vécu à Ry, sans pour cela qu’on sache dans quelle proportion (et c’est là le véritable problème) Flaubert a pu s’en servir pour les héros de son roman. Signalons particulièrement, comme nous l’avons d’ailleurs fait dans le Bulletin n° 14 (page 39), une très complète et utile biographie du pharmacien Adolphe Jouanne, qui tint officine à Ry de 1848 à 1895.

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Mon Père : Léon Hennique. Préface de Gabriel Reuillard

Suivant la double volonté posthume de Léon Hennique et de sa fille Nicolette Hennique-Valentin, les Éditions Le Dauphin (Paris) publient un ouvrage au titre ci-dessus où se trouve relatée, par les soins empressés de sa fille, l’existence de Léon Hennique, l’un des écrivains naturalistes de l’époque 1880 et non des moindres, et l’un des six, Émile Zola compris, des Soirée de Médan. On y trouve, outre le récit de la vie de Léon Hennique, né à Basse-Terre (Guadeloupe), en 1850 (ou 1851, car l’acte de naissance, après incendie, a été reconstitué, semble-t-il, inexactement, affirme sa fille), décédé à Paris en 1935, des anecdotes et des détails en grand nombre sur cette époque des plus curieuses et des plus vivantes de la République des Lettres, Tour à tour, Flaubert, Daudet, Zola, les Goncourt, Maupassant et bien d’autres sont campés en pittoresques silhouettes. Les notables événements de la période sont fidèlement transcrits, et ce n’est pas le moindre mérite de ce livre si évocateur que de les retracer aux yeux du lecteur.

Une excellente et vigoureuse préface de notre ami Gabriel Reuillard, qui connut fort bien Léon Hennique, ouvre le volume. Le préfacier considère comme un devoir de dire et d’écrire comment le véritable mainteneur de d’Académie Goncourt — après le procès de 1897-1900, qui déboutait les héritiers naturels Goncourt de leur demande de nullité de testament — fut Léon Hennique, confirmé légataire universel, qui réussit enfin, en 1903, à obtenir le décret du Conseil d’État reconnaissant la Société des Goncourt d’utilité publique.

La lecture de ce livre est précieuse ; sa préface, un acte de reconnaissance et d’encouragement.

 

BIBLIOGRAPHIE

SUFFEL (Jacques). — Flaubert. Classiques du XIXe Siècle. Éditions Universitaires, 1958.

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CIGADA (Sergio). — Un nuovo documento su Madame Bovary : il pittore Vaufrilard. Revue italienne de Littérature moderne et comparée, mars 1958.

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GENESLAY (G.). — Monsieur Homais. — Le Pays d’Auge, septembre-décembre 1958.

PARVI (Jerzy). — En marge du Centenaire de Madame Bovary. (Réflexions sur l’état et l’orientation des recherches : en polonais. — Kwartalnik néo-filologiczny, 1957, 2-3.

RICARD (Robert). — Galdos devant Flaubert et Alphonse Daudet. — Bulletin de l’Institut Français en Espagne, mai-juin 1959. (Texte publié aussi dans A.V.P., octobre-décembre 1958.

SECRECKA (Mïeczysklawa). — Flaubert d’après sa nouvelle correspondance. Roczniki humanistyczne (Lublin) 2 3.

SUFFEL (Jacques). — Les clés de l’Éducation Sentimentale. — Nouvelles Littéraires, 16 octobre 1958.

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DUPUY (Aimé). — Le Docteur Vaucorbeil et son rôle dans Bouvard et Pécuchet. — La Presse Médicale, 22 novembre 1958.

HENRIOT (Émile). — Eulalie fut-elle aimée par Flaubert ? — Historia, décembre 1958.

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MAUROIS (André). — La Dame aux Violettes. Une lettre d’amour inédite de Flaubert (à Mme de Loynes, 1859 ou 1869). — Plaisir de France, décembre 1958.

MELANI (Pier-Luigi). — Gli esperimenti teatrali di Flaubert. — Sipario, avril 1958.

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VÉRARD (René). — La Victoire de Ry. — Éditions Maugard, Rouen, 1859.

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DUMESNIL (René). — Le Rideau à l’Italienne. — Éditions Mercure de France, Paris, 1959.

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