1959 La Vie de notre Société

Les Amis de Flaubert – Année 1959 – Bulletin n° 15 – Page 68

La Vie de notre Société

Sommaire :

– Dimanche 5 juillet 1959. Sous les frondaisons de Croisset, Pascal Bonetti, Président d’honneur des poètes français, a chanté le souvenir de Flaubert, p. 68-69

‒ Flaubert, les Corneille et Hector Malot, p. 69

Dimanche 5 Juillet 1959. — Sous les frondaisons de Croisset, Pascal Bonetti, Président d’honneur des Poètes français, a chanté le souvenir de Flaubert

Le temps était propice le dimanche 5 juillet, pour une réunion en plein air. C’est ce dont ont pu se féliciter les Amis de Flaubert qui avaient organisé une manifestation littéraire à Croisset, dans la propriété même des Flaubert, devant le célèbre pavillon qui a été conservé et qu’on a transformé en musée.

La réunion était présidée par M. Pascal Bonetti, président d’honneur des poètes français, en présence notamment de M. Jacques Toutain, président des Amis de Flaubert ; de MM. Luc Bernard ; Poulain, maire de Canteleu ; Vauquelin, conseiller général, maire, de Maromme ; Slama, avocat à la Cour d’Appel ; Senilh et Andrieu, membres du Comité des Amis de Flaubert ; Canu, président d’honneur de l’U.N.C. ; Rouault de la Vigne, René Herval, Robert Eude et Mlle Dupic, conservateur du Musée Flaubert et bibliothécaire municipale, membres de l’Académie de Rouen ; Richard et Mignot, arrière-petit-fils du père Mignot, qui faisait sauter sur ses genoux Gustave Flaubert enfant.

M. Jacques Toutain ouvrit la séance en évoquant avec éloquence la présence de Flaubert. C’est ici, sous ces ombrages, que notre grand romancier se promenait en déclamant, en hurlant, en « gueulant », comme il disait, le phrases qu’il venait de composer. Un livre, affirmait-il, est jugé par sa lecture à haute voix et mieux valait crever comme un chien plutôt que de livrer au public une phrase qui n’était pas mûre.

Sans Croisset, Flaubert n’eût pas écrit le quart de ses œuvres.

M. Jacques Toutain lit ensuite certains passages de Madame Bovary et de Salammbô, en faisant ressortir la précision des idées et la richesse des expressions.

Il termina en remerciant M. Pascal Bonetti d’avoir bien voulu présider cette fête et vanta son œuvre poétique, car M. Bonetti est aussi un poète de talent.

Ce dernier, à son tour, prit la parole pour se déclarer accablé par les compliments reçus. Puis, dans une heureuse improvisation il démontra que Gustave Flaubert avait été lui aussi un poète, sinon par la rime, du moins par le rythme et par l’image.

Il fit aussi allusion à Jean Revel, père de M. Jacques Toutain, lequel fut un littérateur plein de mérite, ainsi qu’à quelques poètes locaux dont Louis Bouilhet, qui fut des intimes de Flaubert.

Louis Bouilhet fut d’ailleurs à l’honneur dans cette sympathique fête littéraire, puisque M. Luc Bernard récita avec succès l’un de ses meilleurs poèmes.

G. P.

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Flaubert, les Corneille et Hector Malot, qui ont si merveilleusement enrichi les Lettres françaises, sont réunis dans un même hommage

La manifestation littéraire des Amis de Flaubert à Croisset ne s’en est pas tenue aux cérémonies qui se sont déroulées en plein air, devant le pavillon de l’immortel auteur de Madame Bovary, cérémonies dont nous avons déjà donné le compte rendu.

Le temps aidant, les Amis de Flaubert, sous la conduite de M. Jacques Toutain, leur président, se sont rendus à la maison des champs des frères Pierre et Thomas Corneille, où ils ont été reçus, avec la plus grande courtoisie, par M. Robert Flavigny, conservateur du musée, qui leur a fait admirer la belle ordonnance des lieux et l’enchantement du site.

Puis ils sont allés à La Bouille, où le général Lalande et Mme les attendaient. Le général Lalande est le petit-fils du grand romancier Hector Malot et nul n’était mieux qualifié que lui pour évoquer, dans sa maison et devant sa bibliothèque, l’œuvre impérissable de l’auteur de Sans Famille.

Ainsi donc, Gustave Flaubert, Pierre et Thomas Corneille, ainsi qu’Hector Malot se sont trouvés réunis le même jour dans cette aimable fête de la Littérature normande.

G. P.