Autour du masque mortuaire de Gustave Flaubert

 

Les Amis de Flaubert – Année 1961 – Bulletin n° 18 – Page 33

 

Autour du Masque Mortuaire de Gustave Flaubert

Petite suite

Dans le dernier Bulletin des Amis de Flaubert (numéro 17), nous avons eu l’occasion de publier un article de notre ami Pierre Lambert, Secrétaire général de la Société J.-K. Huysmans sur le Masque mortuaire de Gustave Flaubert et la réponse qu’avait bien voulu nous faire M. Jacques Wilhelm, Conservateur en chef du Musée Carnavalet (où se trouve actuellement la précieuse relique).

M. Pierre Lambert veut bien nous faire parvenir la copie de la lettre adressée par lui à M. Wilhelm, accompagnée d’une lettre concernant un peu les activités de notre Société. Nous croyons utile d’insérer ici ces deux textes, en remerciant M. Pierre Lambert de la sympathie qu’il veut bien nous témoigner et en le complimentant de ses efforts.

 

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Société J.-K. HUYSMANS

Pierre LAMBERT

Secrétaire Général

Paris, 16, rue des Saints-Pères – VIIe,

le 7 novembre 1960.

Monsieur le Président de la Société des Amis de Flaubert – Rouen.

Cher Monsieur et Ami,

Je vous remercie de l’envoi du Bulletin n° 17, que j’ai lu, comme chaque fois, et relirai, avec un grand intérêt. Je vous remercie aussi d’y avoir reproduit mon petit article du Mercure de France sur le masque mortuaire de Flaubert, et la réaction du Conservateur en Chef de Carnavalet ne me surprend pas : je m’y attendais !

Que le Musée tienne à conserver parmi ses trésors cette relique, dont je crois bien tout de même lui avoir rappelé l’exceptionnel intérêt, ne saurait vous surprendre. Je ne crois pas qu’il soit possible d’intervenir utilement, — et cela à un moment précisément où l’existence même du Musée de l’Hôtel-Dieu semble être en cause — ce qui, vous l’avouerez, est chose lamentable ! Je sais bien qu’il s’agissait dans votre requête d’un « dépôt » du masque à Croisset — mais, de loin, de Paris, Croisset et le Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu, c’est probablement tout un, hélas ! Que tout cela aurait besoin d’être clarifié !

D’autre part, j’ai cru utile, pour moi-même, d’écrire à M. Jacques Wilhelm la lettre dont je vous adresse ci-joint copie.

Avec toutes mes félicitations encore pour vos constants efforts en faveur du souvenir et des études flaubertiennes, je vous prie de croire, cher Monsieur et ami, à tous mes sentiments sincèrement dévoués.

Signé : Pierre Lambert.

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Société J.-K. HUYSMANS

Pierre LAMBERT

Secrétaire Général

Paris, 16, rue des Saints-Pères – VIIe.

le 6 novembre 1960.

Monsieur Jacques WILHELM, Conservateur en Chef du Musée Carnavalet, 23, rue de Sévigné, Paris-IIIe.

Monsieur le Conservateur en Chef,

Je viens de recevoir le Bulletin des Amis de Flaubert, n° 17, qui reproduit le texte de la lettre que vous avez adressée le 3 juin dernier à M. Jacques Toutain, Président des « Amis de Flaubert », et je me permets de vous adresser, à son sujet, une brève remarque.

Si « le bruit a couru » que j’avais « découvert » le masque mortuaire de Gustave Flaubert au Musée Carnavalet, je n’ai moi-même jamais prétendu à une telle découverte. J’ai seulement, je crois, rappelé l’attention des flaubertistes sur une relique qui était depuis longtemps… disons « oubliée » d’eux, au Musée Carnavalet. La preuve en est dans le fait que les divers recueils iconographiques (notamment celui publié chez Cailler, à Genève, en 1948) ne le mentionnent pas, et qu’une enquête — sommaire peut-être — auprès des plus savants spécialistes m’avait confirmé cet oubli.

Si j’ai très facilement et immédiatement obtenu communication de ce précieux objet dès ma première requête au Musée Carnavalet, c’est qu’il était bien connu et en bonne place, chez vous, dans vos réserves, ainsi que je l’ai écrit dans mon article du Mercure de France. Je n’en avais jamais douté.

Le seul intérêt de mon intervention aura été, peut-être, ainsi que vous le faites espérer au Président des « Amis de Flaubert » — et à moi-même dans votre lettre du 25 mai dernier — de contribuer à faire redonner à cette relique insigne la place qu’elle mérite dans vos incomparables collections.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Conservateur en Chef, l’assurance de mes sentiments très distingués.

 

Signé : Pierre Lambert

Secrétaire Général de la Société J.-K Huysmans.