Au jeu radiophonique d’échec et mat

Les Amis de flaubert – Année 1961 – Bulletin n° 18 – Page 42

 

Au jeu radiophonique d’échec et mat

Me Hélène Bataillard gagne le prix de 10 000 kilomètres-avion, p. 41-42

‒ Interrogation du 17 novembre 1960, p. 42-43

‒ Interrogation du 24 novembre 1960, p. 43-44

 

Au jeu radiophonique d’Échec et Mat,

Mme Hélène Bataillard gagne le Prix de 10.000 kilomètres-avion

Une de nos adhérentes, Mme Hélène Bataillard, de Lausanne, qui a pris part, les 17 et 24 novembre 1960, au concours public de « Échec et Mat », a gagné le prix de 10.000 kilomètres-avion, après avoir brillamment répondu aux questions concernant Flaubert et son œuvre.

Tous nos compliments à Mme Hélène Bataillard et bonne chance en son fastueux voyage du quart du globe terrestre.

Nous sommes heureux de publier la lettre de Mme H. Bataillard nous annonçant la bonne nouvelle en même temps que les questions et réponses du Concours.

Hélène BATAILLARD Fontenay 1 – Lausanne

Lausanne, le 30 novembre 1960.

Monsieur Jacques TOUTAIN-REVEL,

Président des Amis de Flaubert, Rouen.

51, rue Frédéric-Bérat.

Cher Monsieur,

J’accuse réception de votre lettre du 14 octobre 1860 et vous remercie vivement de vos prompts renseignements.

J’ai immédiatement écrit aux Sociétaires que vous m’indiquiez. Me Brosset, avocat, et M. André Chastain m’ont fait part de l’admiration qu’ils portent à Flaubert, mais se sont déclarés incapables de pouvoir m’aider. Quant à Me Claude Schmidt, avocat, et M. Pierre Delaloye, étudiant, nous avons eu de nombreux entretiens téléphoniques. Me Schmidt m’a prêté les premiers Bulletins parus, que je ne connaissais pas, ainsi qu’une biographie. Me Schmidt, comme M. Delaloye, étaient d’accord d’être mes « supporters », à condition que je leur laisse un ou deux mois pour revoir l’œuvre de Flaubert.

Mais je n’ai pas pu attendre, car j’ai eu l’obligation de me présenter aux émissions de Radio-Lausanne, les 17 et 24 novembre dernier. Un professeur en lettres de Lausanne a bien voulu être mon « supporter », quoique ne connaissant qu’imparfaitement l’œuvre et la vie de Flaubert. Et j’ai le plaisir de vous informer que je suis sortie victorieuse des deux épreuves et que j’ai gagné le prix de 10.000 kilomètres-avion, sans avoir besoin du « supporter », car je connaissais toutes les questions.

Les organisateurs d’ « Échec et Mat » m’avaient demandé de commenter mes réponses et je n’y ai pas manqué, passionnée par mon sujet préféré. Et je suis très heureuse de vous faire savoir que plusieurs personnes, souvent inconnues de moi, m’ont dit que je leur avais donné l’envie de lire Flaubert. Cela me récompense grandement du travail nécessaire à cette étude ! J’ai été également très touchée de toutes les félicitations reçues et, à nouveau, j’ai fait la connaissance d’admirateurs de notre Grand Normand !

Sans prétention aucune, j’avoue avoir lu une quarantaine de biographies sur l’œuvre, la vie ou encore l’esthétique du style de Flaubert. J’ai lu et relu tous ses écrits. J’ai étudié l’histoire de France relative à l’Éducation Sentimentale, ainsi que les guerres puniques pour Salammbô, etc. Bref, j’ai tout fait pour comprendre les intentions de Flaubert et maintenant je me targue de connaître la vie et l’œuvre de mon écrivain préféré. Mais je sais très bien que je ne saurai jamais tout concernant ce grand homme !

Je ne vous étonnerai certainement pas en vous disant que j’ai choisi l’Égypte comme but du voyage offert ! J’espère y retrouver les émotions ressenties par Flaubert en 1850. Mon mari m’accompagnera, tandis que ma fillette de 8 ans ira aux sports d’hiver à Villars. Vraisemblablement, ce voyage se fera à fin décembre et début janvier.

Ci-inclus, je vous remets la liste des questions posées avec les réponses très succinctes !

Peut-être que quelques renseignements complémentaires sur cette émission vous intéresseraient-ils ? Chaque jeudi, à 8 h. 15, et cela depuis le début d’octobre, un candidat est interrogé sur le sujet de son choix. En première interrogation, soit le premier jeudi, le concurrent a 30 secondes de réflexion, il peut avoir un sursis et faire appel à son « supporter ». S’il a répondu aux 10 questions, il gagne 2.000 kilomètres-avion. Il peut s’arrêter ou alors remettre son gain en jeu et retourner la semaine suivante. A la seconde interrogation, les questions sont plus difficiles, mais un moment de réflexion de 45 secondes. Le sursis-supporter peut également intervenir. Si le concurrent a bien répondu aux 10 questions, le prix est de 10.000 kilomètres-avion. Le candidat peut encore revenir un troisième jeudi et gagner 20.000 kilomètres et une quatrième fois pour le Tour du Monde. Je pense que j’aurais pu essayer d’aller plus loin, mais j’avais tellement envie de voir les Pyramides d’Égypte que j’ai préféré m’arrêter à 10.000 kilomètres-avion. Et surtout, avant moi, il y avait eu six candidats qui avaient échoué les uns après les autres ; je suis la seule lauréate de cette saison ! Dans les six premiers échecs, deux personnes ont été interrogées sur un sujet littéraire : Colette et André Gide.

Par un prochain courrier, je vous prierai de me donner un renseignement par l’intermédiaire de « Questions et Réponses » de votre prochain Bulletin.

Il me reste encore un souhait à réaliser, celui de connaître la tombe, le musée, la bibliothèque de Flaubert, J’espère pourtant avoir une fois l’occasion de me rendre à Rouen et je ne doute pas du plaisir que j’aurai de faire votre connaissance.

Cher Monsieur, veuillez recevoir mes meilleures salutations et mes remerciements réitérés pour votre dévouement.

H. BATAILLARD.

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Interrogation du 17 Novembre 1960

1. Quelle profession exerçait le père de Gustave Flaubert ?

Chirurgien-en-chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen.

2. Quels sont les deux personnages décrits dans la citation suivante : « Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue ».

Il s’agit de Bouvard et Pécuchet.

3. A quels amis Flaubert a-t-il lu sa première « Tentation de Saint-Antoine » ?

Maxime Du Camp et Louis Bouilhet.

4. Dans quelles circonstances Flaubert a-t-il connu Bouilhet ?

Au Collège Royal de Rouen, alors qu’ils étaient tous deux lycéens, mais pas dans la même classe.

5. Quelle est la femme que Flaubert vit pour la première fois chez Pradier et qui joua un grand rôle dans sa vie ?

Louise Colet.

6. En 1844, où était installée la famille de Gustave Flaubert ?

A Croisset, commune de Canteleu, près de Rouen.

7. Qui défendit Gustave Flaubert lors de son procès Bovary ?

Me Sénard, avocat.

8. Quelle œuvre a été publiée en 1862 ? Date exacte ?

Salammbô, 24 novembre 1862.

9. Quel est le personnage décrit par Flaubert dans la lettre à sa sœur Caroline, soit :

« J’aime beaucoup le son de sa voix. J’ai pris plaisir à le contempler de près ; je l’ai regardé avec étonnement, comme une cassette dans laquelle il y aurait des millions et des diamants royaux, réfléchissant à tout ce qui était sorti de cet homme assis alors à côté de moi sur une petite chaise et fixant ses yeux sur sa main droite qui a écrit tant de belles choses ».

Victor Hugo.

10. Citez le point de départ et le point d’arrivée du dernier voyage de Mâtho.

Mâtho sortait de la prison de l’Acropole, traversait la ville, se rendait auprès de Salammbô, place de Khamon.

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Interrogation du 24 Novembre 1960

1. Quel était le nom de la personne rencontrée par Flaubert, au bord du Nil, le 6 mars 1850 ?

La petite alméa Ruchuck-Hanem, ou Safia.

2. Pour faire plaisir à George Sand qui lui reprochait de mettre de la désolation dans tout ce qu’il, écrivait, Flaubert écrivit un « Cœur simple ». Citez les trois contes dont fait partie « Un Cœur simple ». Ordre chronologique.

1875 : Saint-Julien l’Hospitalier. 1876 : Un Cœur simple. — 1876-77 : Hérodias.

3. Dans quel ouvrage Flaubert a-t-il décrit la forêt de Fontainebleau ?

Dans l’Éducation Sentimentale de 1869.

4. Dans quel salon Flaubert était-il appelé « Le Sire Vaufrilard » ?

Chez la Présidente, Apollonie Sabatier, à Paris.

5. Une scène de Bouvard et Pécuchet montre Bouvard nu dans une baignoire, tandis que Pécuchet est nu sur une balance. Décrire cette scène. Donner la raison de cette, mise en scène.

J’ai décrit la scène avec l’arrivée du chien, au moment où Bouvard et Pécuchet gesticulaient, l’un pour faire monter la température de l’eau et l’autre pour augmenter de poids, ils voulaient vérifier un livre de science qu’ils venaient de lire. (Sanctorius).

6. En avril 1858, au moment de s’embarquer pour l’Afrique du Nord, Flaubert va revoir, à Marseille, l’hôtel où il avait connu, en 1840, une certaine personne. Quelle est cette personne et que retrouva Flaubert à l’emplacement de cet hôtel ?

Il s’agit d’Eulalie Foucaud, C’était à l’hôtel Richelieu. En 1858, l’hôtel n’existait plus, il n’y avait plus qu’une boutique de coiffeur.

7. Des malheurs de quels personnages réels, Flaubert s’est-il inspiré pour écrire « Madame Bovary » ?

D’Eugène Delamare et de Delphine Delamare-Couturier.

8. Flaubert est mort avant l’achèvement de Bouvard et Pécuchet ; par quoi les deux héros finirent-ils leur vie. Comment le sait-on ?

Flaubert avait laissé quatre plans. Le dernier, celui de 1878, probablement, prévoyait : « Finir par la vue des deux bonshommes penchés sur leur pupitre et copiant ».

9. Quelles furent les circonstances de la première entrevue entre Flaubert et Mme Schlésinger, lieu, date, etc.

En 1836, à Trouville. Le manteau de plage, premiers mots échangés à dîner, etc., se retrouvant dans les « Mémoires d’un Fou ».

10. En 1839, Flaubert a écrit une ébauche à la Tentation. Quel est le titre de cette œuvre ?

Smarh.