Essai d’une physionnomie : Louise Colet

Les Amis de Flaubert – Année 1962 – Bulletin n° 20 – Page 39

 

Louise Colet, Flaubert : intensifs ou extensifs ?

Le couturier parisien bien connu Jacques Heim a publié chez Julliard (septembre 1961) le Traité des visages, essai d’une physionomie.

Nous y lisons, page 269, Promenades dans le temps : « …Louise Colet fut aimée de Flaubert, extensif typique et exigeant, malgré ou à cause de son comportement abusif de furie en « marbre chaud », selon le mot de Musset, qui fut aussi son amant. Flaubert, cependant, la supporta avec intermittence pendant huit années. C’était une beauté sensuelle. « Tu donnerais de l’amour à un mort », lui dit-il, mais encombrante par son agitation perpétuelle, ses prétentions littéraires, ses disputes, ses récriminations. Elle insistait en vain auprès de Chateaubriand pour obtenir une préface, auprès de Sainte-Beuve pour obtenir une critique. Elle sollicitait les ministres pour obtenir pour obtenir des subventions et les obtenait. Mme Colet avait certainement un caractère intensif… »

Page 234, sur les Français : « Mais l’art d’écrire, d’exprimer, de mouler la pensée dans une forme, c’est l’art extensif par excellence. C’étaient à des degrés et dans les genres divers des extensifs ; Montaigne, Descartes, La Fontaine, Racine, Montesquieu, Rousseau, comme le furent plus tard les Hugo, les Flaubert et de nos jours, Gide et Valéry… »