Cotisations

 Les Amis de Flaubert – Année 1963 – Bulletin n° 23  – Page 3

 

ÉDITORIAL

Malheureusement, les sociétés littéraires comme la nôtre ne vivent pas seulement de l’air du temps. Elles ont besoin de bonnes finances : c’est hélas notre réalisme !

Nous ne comptons pas encore suffisamment de membres. Il faudrait être 500 : nous ne sommes que la moitié environ ; ce qui est fort regrettable pour notre équilibre. Il nous semble que dans la région rouennaise, sans abuser du chauvinisme local, nous pourrions être 300. Pourquoi ne sommes-nous pas davantage, alors que l’on convient que notre bulletin est convenable ?

Nos membres doivent savoir que nos deux derniers bulletins consacrés à Salammbô ont coûté avec l’envoi 2.534 et 2.178 F, ce qui représente, déduction des subventions spéciales que nous avons reçues, une contribution de 13 F par adhérent, alors que notre cotisation minimum ne fut que de 8 F. Heureusement, des membres nous adressent des cotisations supérieures de 15 F et même quelques uns, davantage.

Il nous semble que la publication normale annuelle de la critique flaubertienne représente entre 100 et 120 pages, c’est-à-dire deux bulletins de 60 pages. Pour la propagande et le recrutement, nous adressons ce bulletin à des Rouennais et à des Universités. Nous serions heureux qu’ils nous comprennent, comme nous aimerions que des sociétés bancaires, maritimes, industrielles nous fassent des dons, comme il est d’usage dans les pays anglo-saxons.

Il nous est donné de recevoir des bulletins d’autres sociétés littéraires : celles d’Alain et de Proust connaissent également une partie de nos difficultés. Par contre, la revue Stendhal Club paraît quatre fois par an, compte plus de 1.000 adhérents et demande 24 F de cotisation. Comme nous l’envions, mais ne prête-t-on qu’aux riches et aux puissants !

La cotisation minimum pour 1964 est fixée à 10 F. Nous souhaitons que les moins gênés financièrement puissent nous adresser 15 F et plus. Pour nous, c’est notre seule récompense, celle que nous préférons en compensation de nos efforts et des nombreuses heures bénévoles que les président, secrétaire et trésorier consacrent à la vie de notre société et de son bulletin : c’est en sorte le salaire de la foi et de l’espérance. Ce langage réaliste, comme l’école littéraire de Flaubert, ne déplaira sans doute pas. Les sociétés littéraires recherchent les cotisations pour vivre. Aucune société ne peut vivre autrement.

André Dubuc.