Nouvelle datation de lettres de Flaubert – 1

Les Amis de Flaubert – Année 1965 – Bulletin n° 26  – Page 24

 

Nouvelle datation de lettres de Flaubert – 1

Nous avons publié, dans le Bulletin du Bibliophile (juillet, août-septembre, octobre 1947) un travail de Datation de lettres de Flaubert ; en voici un second, qui n’épuise certes pas la mine. Dans l’entre-deux, en 1955, le même Bulletin a donné une autre contribution au même objet de recherche et sous le même titre : Datation de lettres de Flaubert, d’A.F.J. Jacobs, qui cerne les années 1879 et 1880.

L’avant-propos de notre précédent travail vaut pour celui-ci. Rappelons seulement que les numéros placés en tête des lettres examinées renvoient à l’édition Conard de la Correspondance, en neuf volumes. Un Supplément de cette correspondance a été procuré en 1954 chez le même éditeur, en quatre volumes, par MM. René Dumesnil, Jean Pommier et Claude Digeon. Quand notre examen touchera l’une de ces « nouvelles » lettres, rarement d’ailleurs, nous l’indiquerons par le mot Supplément, suivi de son numéro.

Une édition générale des Lettres se prépare. Travail de très longue haleine. C’est M. Jean Bruneau qui en assume le soin immense, et ce sera une œuvre des plus acribiques. Le présent travail, qui ne touche pas au texte de Flaubert et n’a donc rien de philologique, n’est qu’un apport historique, puisqu’il ne touche qu’à la chronologie.

Je prends une précaution : d’avouer comme possible, voire comme probable, que j’ai moi-même commis plus d’une erreur en en corrigeant un aussi grand nombre. Ceci, j’imagine, ne va pas sans cela. Et je remercie les Amis de Flaubert qui m’en avertiront.

GÉRARD-GAILLY, 35, rue Vineuse, Paris (XVIe).

N° 223 –  À PARAIN.

Croisset, samedi soir (mai 1849).

Synchronisme évident de cette lettre avec le n° 222, qui est daté ; et même exorde. On précise donc :

  (Croisset, samedi soir (5 mai 1849).

N° 224  – À PARAIN.

Croisset, samedi soir (été 1849).

« Je vous remercie, mon brave père Parain, de la célérité que vous avez mise dans l’affaire Leclerc… » dont il était question dans le n° 223. Il s’agissait de trouver un compagnon-serviteur de Flaubert pour son voyage en Orient. L’oncle Parain habitait Nogen-sur-Seine. Sa « célérité » permet de croire que la réponse de son neveu est du premier samedi suivant :

   (Croisset, samedi soir (12 mai 1849).

N° 225 –  À PARAIN.

Croisset, vendredi soir (été 1849).

Suite immédiate de la précédente, ce qui permet de préciser à peu près :   (Croisset, vendredi soir (18 ou 25 mai 1849).

N° 589  – À ERNEST FEYDEAU.

(Croisset, seconde quinzaine d’octobre 1858).

Flaubert ira à Paris dans « quinze jours » pour les dernières répétitions d’Hélène Peyron, la nouvelle pièce de Bouilhet. Et dans la lettre suivante du 31 octobre à Mlle de Chantepie, il annonce son départ pour la fin de la huitaine, environ le 6 novembre. On peut donc, pour celle-ci à Feydeau, préciser à peu près :

   (Croisset, vers le 24 octobre 1858).

N° 591-  À ERNEST FEYDEAU.

(Croisset, seconde quinzaine de novembre 1858).

Flaubert est rentré à Croisset peu après la représentation d’Hélène Peyron, qui eut lieu le 13 ; il parle ici des critiques qui ont été faites à ce sujet. C’est aussi une réponse à une lettre de Feydeau, qui contient des nouvelles mauvaises de sa femme. On peut dire, sans grand risque d’erreur :

(Croisset, (entre le 20 et le 25 novembre 1858).

N° 592  – À ERNEST FEYDEAU.

(Croisset, début de décembre 1858).

Erreur de quatre mois dans la position de cette lettre.

« L’article de Rigault que je viens de lire m’a fait rugir au commencement… ». Il s’agit d’un article d’Hippolyte Rigault sur Fanny, roman de Feydeau, article où Flaubert est constamment cité à côté de son ami, et qui parut dans les Débats du 5 août 1858. Or, il est sans exemple qu’on lise un article quatre mois (ici décembre) après sa publication… et sa disparition.

Flaubert ajoute : « Pioche le Daniel ». En décembre, Daniel, le nouveau roman de Feydeau, était terminé, à quelques pages près. Le mot « pioche » réclame un temps antérieur, où Feydeau se trouvait encore au milieu de son travail. Quant à Flaubert, il s’est mis résolument à Salammbô, qui « commence à marcher », et ceci ne cadre pas non plus avec décembre : un premier chapitre avait été terminé à la fin d’août.

Il est nécessaire de refouler cette lettre-ci au début d’août.

(Croisset, entre le 6 et le 10 août 1858).

N° 595 –  À ERNEST FEYDEAU.

(Placée dans une série décembre 1358).  Mardi soir.

Le 11 janvier 1859, n° 601, Flaubert annonce : « J’attends demain le sieur Bouilhet, qui doit rester ici une douzaine de jours ». Dans ce n° 595, nous voyons Bouilhet arrivé depuis plus de quatre jours, ce qui nous porte déjà vers le 17 janvier. De plus, Flaubert vient de recevoir la Revue contemporaine du 16 janvier 1859, qui publie le début de Daniel. Donc, dater :

(Croisset), mardi soir (18 janvier 1859).

N° 596 –  À ERNEST FEYDEAU.

(Placée sans date à la fin de décembre 1858).

Flaubert, qui a reçu une copie de Daniel, vient d’en lire deux cents pages et formule sa première impression. Il achèvera le lendemain et composera un minutieux rapport, deuxième lettre et rapport qui sont du 4 janvier : voir ci-après n° 597 et 599.

 (Croisset, lundi 3 janvier 1859).

N° 597  – À ERNEST FEYDEAU.

(Fin décembre 1858).

Cette lettre, du 4 janvier 1859, est la « longue note générale sur l’ensemble » de Daniel. Donc à joindre en appendice au n° 599.

N° 599 –  À ERNEST FEYDEAU.

Croisset, mardi matin 1859.

Bouilhet arrivera à Croisset le 8 janvier. (En réalité, ce fut le 12). Donc :

  Croisset, mardi matin (4 janvier) 1859.

N° 603  – À ERNEST FEYDEAU.

Croisset, jeudi soir (20 ou 27 janvier 1859).

Bouilhet a quitté Croisset lundi : il y était arrivé le 12 pour une douzaine de jours. Le lundi de son retour à Mantes fut le 24. Il convient donc de s’en tenir au 27 pour cette lettre-ci.

  Croisset, jeudi soir (27 janvier 1859).

N° 604  – À ERNEST FEYDEAU.

(Croisset, début de février 1859).

La seconde partie de Daniel vient de paraître dans la Revue contemporaine, n° du 1er février. On peut à peu près préciser :

   (Croisset, 2 ou 3 février 1859).

N° 606  – À ERNEST FEYDEAU.

(Croisset, mai 1859).

Erreur de deux mois.

Flaubert a commencé son sixième chapitre de Salammbô. Ce ne peut donc être en mai, puisqu’il n’a même pas terminé son quatrième en juin (.v. n° 608 et 609). Quant au sixième, il ne parviendra en son milieu que le 21 août (v. n° 612). Il convient donc de postposer ce numéro-ci de deux mois.

 ( Croisset, seconde quinzaine de juillet 1859. )

N° 608 – À ERNEST FEYDEAU.

Croisset, jeudi (début de juin 1859).

Allusion à un article de Barbey d’Aurevilly, paru le 8 juin, au sujet duquel Feydeau semble avoir écrit à Flaubert. Celui-ci lui répond, et ce ne peut être que le jeudi 16 — le jeudi 9 étant trop court.

  Croisset, jeudi (16 juin 1859).

N° 610 – À ERNEST FEYDEAU.

(Placée entre juin et août 1859).   Mercredi soir.

Erreur d’un à deux mois.

Flaubert a fait une excursion en pays de Caux : c’est certainement avec Hamilton Aidé (v. lettres des 23 et 30 août, no 613 et 614). De plus, il a présentement des hôtes qui ne l’amusent pas : ce sont les cousins champenois Bonenfant, dont il avait annoncé, le 30 août, l’arrivée imminente (v. n° 614). Enfin, il lui faudra encore un mois pour achever le chapitre VI de Salammbô ; et dans une lettre ultérieure de septembre (n° 615) il avoue n’en être toujours qu’au milieu. Ces raisons obligent de transporter ce n° 610 au mercredi 7 septembre.

  (Croisset) mercredi soir (7 septembre 1859).

N° 615 –  À ERNEST FEYDEAU.

(Croisset, milieu de septembre 1859).

« Je suis toujours au milieu de mon chapitre VI » de Salammbô. Il y était « presque » le 21 août, ce qui nous porte au début de septembre.

« Demain, il nous arrive, pour un mois, des parents de Champagne ». Ce sont les cousins Bonenfant, de Nogent-sur-Seine. Dans sa lettre du 30 août,

n° 614, il avait déjà annoncé cette arrivée pour « dans huit jours », donc vers le 6 septembre ; et la lettre du 7 septembre (n° 610) montre les dits cousins arrivés à Croisset. Ces divers recoupements commandent de dater le n° 615 du 5 septembre, et non du milieu du mois.

  (Croisset, 5 septembre 1859).

N° 628  – À SA NIÈCE CAROLINE.

Croisset, samedi matin {17 décembre 1859).

Après un bref arrêt à Mantes chez Bouilhet, le jeudi, Flaubert sera à Paris le vendredi. Donc les 22 et 23 décembre ? Mais, dans la lettre 638, il dit être arrivé « à l’époque du jour de l’an », ceci coïncidant avec un passage du n° 629, qui suit. Il convient donc de retarder de huit jours ce no 628.

  Croisset, samedi matin (24 décembre 1859).

N° 629 – À MADEMOISELLE LEROYER DE CHANTEPIE.

Croisset, dimanche matin (18 décembre 1859).

Lettre soudée à la précédente : « Voici l’époque des souhaits de nouvelle année » ; et un 18 décembre semble un peu prématuré pour ce faire. Retarder aussi d’une semaine.

  Croisset, dimanche matin (25 décembre 1859).

N°- 630. À MAURICE SCHLESINGER.

Décembre (1859, vers le 20).

« Voici venir le jour de l’an… Dans deux jours, je m’en retourne au boulevard du Temple… » Même thème et mêmes expressions que dans les deux lettres précédentes. Lettre écrite le même jour que le n° 628 ou que le n° 629.

   (Croisset, 24 ou 25) décembre (1859).

N° 634. À BAUDELAIRE.

(Placée sans date, en avril 1860).

Erreur de trois ans.

1° Flaubert a reçu de Baudelaire trois poèmes détachés, évidemment manuscrits parmi lesquels l‘Albatros, un « vrai diamant » ; 2° lui-même est « attelé à Carthage : c’est un travail de deux ou trois ans au moins » ; 3° il attend à Paris Bouilhet, qui doit venir pour son volume de vers sous presse.

Mais 1° pourquoi Baudelaire lui enverrait-il en 1860 trois poèmes détachés et manuscrits, alors que Flaubert possède depuis 1857 le volume des Fleurs du mal ? 2° Pourquoi « Carthage » quand déjà, depuis longtemps, en 1860, c’est « Salammbô » ; et pourquoi « trois ans au moins » quand il espère, en 1860, en avoir fini l’année d’après ? Enfin 3° Bouilhet n’a publié aucun volume de vers en 1860.

En vérité, cette lettre n° 634, écrite de Paris, est antérieure à juillet 1857 et même antérieure à mai, puisque Flaubert se trouve alors réinstallé à Croisset. Après le procès de Madame Bovary, Baudelaire a dû solliciter du romancier son opinion, en lui soumettant quelques échantillons des prochaines Fleurs du mal. Notons que, le 13 juillet 1857 Flaubert, remerciant le poète de son volume paru l’avant-veille, en cite diverses pièces, notamment La Géante, « que je connaissais déjà ». Ce devait être une des trois dont parle notre n° 634.

La première mention jusqu’ici connue du projet de « Carthage » est du 30 mars 1857 (v. n° 526). Autres mentions dans les lettres suivantes (n° 528-536). Et à ce moment-là, Flaubert pouvait dire qu’il en aurait au moins pour trois ans.

Quant à Bouilhet, il publia Mélaenis en 1857, chez Michel Lévy. Notre n° 634 semble donc devoir se placer en avril de cette année.

(Paris, avril 1857).

N° 639 – À ALFRED BAUDRY.

(Paris, début avril 1860).

« Je vais bientôt m’en retourner à Rouen pour le mariage de ma nièce », laquelle nièce, Juliette, fille de son frère Achille, se maria en effet le 18 avril. Le billet se termine par ces mots, qui permettent de le dater : « Mardi soir ; vel elegantius : mardi au soir ».

(Paris, mardi 10 avril 1850).

N° 640 –  À LOUIS BOUILHET.

(Croisset, 20 avril 1860).

Flaubert se dit accroché à son infinissable chapitre VII, de Salammbô, qu’il compte terminer « avant une quinzaine » ; puis huit jours de polissage. Or. le 20 avril, il n’y travaillait pas ; il se trouvait encore à Rouen, dans les repas de noces, à quoi il ne fait ici aucune allusion, chose tout à fait invraisemblable. ( Voir là-dessus le n° 641).

On peut supposer qu’il commença son chapitre VIII  vers le début de juin, puisque la moitié s’en trouva faite le 4 juillet (v. le n° 647). Selon ce calendrier : « avant une quinzaine » et puis huit jours de révision, le n° 640 pourrait se dater approximativement du 10 mai.

(Croisset, environ le 10 mai 1860).

N° 641 –  À ERNEST FEYDEAU.

Croisset, samedi soir (21 avril 1860).

La nièce Juliette s’est mariée le 18 avril. Flaubert y a passé quarante heures dans les ripailles. Depuis lors, il travaille avec « une telle exaltation » à Salammbô qu’il n’a pu dormir deux jours ». On ne peut accorder et additionner tout cela que si on retarde cette lettre de huit jours.

Croisset, samedi soir (28 avril 1860).

N° 642  – À ERNEST FEYDEAU.

(Croisset) dimanche soir (22 avril 1860).

Erreur de quatre ans.

Cette lettre est donnée ici comme la dernière ayant trait au mariage de sa nièce Juliette. « La cérémonie nuptiale de ma nièce s’est faite mercredi… Je viens de passer une semaine peu gaie ». Non, il ne fut touché d’aucune tristesse pendant ces journées de festins. Il ajoute qu’il sera de retour à Paris « dans une quinzaine », et il y restera tout le mois de mai. Non il n’est pas retourné à Paris au début de mai ; c’est à Croisset qu’il passa mai, juin, juillet et la première moitié d’août.

Mais il est question du Secret du bonheur, le nouveau roman de Feydeau, qui paraît en revue en avril 1864. Question aussi de Jacqueline de Vardon, dAmélie Bosquet, présenté à une revue à la même époque. Et Flaubert retourna bien vers la fin d’avril 1864, à Paris.

En réalité, le mariage de nièce signalé dans cette lettre et qui fit passer une semaine peu gaie à Flaubert est celui de son autre nièce, de sa trop chère Caroline, avec Ernest Philippe, dit Commanville. Il se fit le mercredi 6 avril 1864 ; et cette lettre-ci est du dimanche suivant.

(Croisset) dimanche soir (10 avril 1864).

N° 644  – À ERNEST FEYDEAU.

(Placée sans date, devant le 3 juillet 1860).

« Je recale enfin mon interminable chapitre VII. De plus, je prépare le VIII… » Cette lettre est donc postérieure d’une quinzaine au n° 640, dont nous avons parlé plus haut.

(Croisset, environ le 25 mai 1860).

N° 656  – À ERNEST FEYDEAU.

(Croisset, début de septembre 1860).

Au début de sa lettre, Flaubert dit qu’il ira à Paris vers la fin d’octobre, et, en terminant : « dans six semaines ». On se trouve donc ici au milieu de septembre.

(Croisset, vers le 15 septembre 1860).

N° 670  – À ERNEST FEYDEAU.

(Croisset, janvier 1861).

« Est-ce beau, le tapage que l’on fait autour des deux ineptes vomissages des sieurs Lacordaire et Guizot ! » Guizot avait reçu Lacordaire à l’Académie Française, le 24 janvier : cette lettre-ci ne peut donc être antérieure au 26. De plus, Flaubert envoie ses souhaits à Feydeau qui se remarie le 30 ; et la lettre ne peut être postérieure au 28.

(Croisset, entre le 26 et le 28 janvier 1861).

N° 675  – À ERNEST FEYDEAU.

(Croisset, fin février 1861).

« Tu me verras dans trois semaines environ ». Or, dans le n° 674, il annonce à sa nièce Caroline qu’il sera à Paris vers le 10 mars, si du moins ce n° 674 est bien daté : 27 février. La lettre à Feydeau serait donc environ du 18 février. En y mettant quelque souplesse.

  (Croisset, du 15 au 20 février 1861).

N° 682. À ERNEST FEYDEAU.

Croisset, mercredi soir (deuxième quinzaine de juin 1861).

« Après avoir passé sept jours à Trouville, je suis rentré ici vendredi soir ». Il est allé à Trouville avec sa mère le jeudi 6 juin (v. le n° 681). Il en est donc revenu le vendredi 14 ; et cette lettre-ci doit se dater du mercredi suivant.

Croisset, mercredi soir (19 juin 1861).

N° 694. À ERNEST FEYDEAU.

Croisset, samedi soir (début d’octobre 1851).

Erreur d’un bon mois.

Flaubert a écrit 22 pages du XIIIe chapitre de Salammbô : Moloch, commencé le 15 juillet (v. n° 686) et qui en comprendra une quarantaine. Il serait étrange qu’il eût mis deux mois et demi, jusqu’au début d’octobre, malgré sa lenteur habituelle, pour n’écrire que 22 pages. D’autre part, la fin du chapitre le « mènera jusqu’à la fin d’octobre ». Il eût dit, selon sa coutume : « jusqu’à la fin de ce mois », s’il avait écrit cette lettre en octobre même.

On y trouve cette mention : « As-tu vu que le sieur Enault était décoré ? » Louis Enault avait été décoré le 15 août. Comme il en est également parlé dans une lettre du 1er septembre à Mme Sandeau, nous reportons ce n° 694 au même moment.

Croisset, samedi soir (31 août 1861).

N° 741  – À SA NIÈCE CAROLINE.

Vendredi, 2 heures (25 septembre 1862).

Lapsus. Ce vendredi était un 27.

  (Paris) vendredi 2 heures (27 septembre 1862).

N° 749 –  À MADAME GUSTAVE DE MAUPASSANT.

Paris (janvier 1863).

La seconde édition de Salammbô paraîtra « vendredi prochain », qui fut le 9 janvier. La lettre a donc été écrite à

  Paris (vers le 5 janvier 1863).

N° 756-  À EDMOND ET JULES DE GONCOURT.

Croisset, mercredi (mai 1863).

« Je compte vous voir à la fin du mois », c’est-à-dire du mois de juin, où il se rendit à Vichy. Lettre écrite le même jour que le n° 730, à Feydeau. (v. Bulletin du Bibliophile, juillet 1947).

   Croisset, mercredi (3 juin 1863).

N° 760 –  À MADEMOISELLE AMÉLIE BOSQUET.

Vichy, mercredi soir (fin juin  début juillet 1863).

« Je serai à Croisset vers le milieu du mois prochain ». Et ce fut vers la mi-août. Cette lettre-ci est donc de juillet, non de juin.

D’autre part : « J’ai avalé… les deux derniers volumes du sieur Feydeau », c’est-à-dire son roman en trois parties : Un début à l’Opéra, Monsieur de Saint-Bertrand, Le mari de la danseuse. Or, il en a écrit à l’auteur une longue lettre le jeudi 2 juillet, de Vichy. Celle-ci, à Amélie Bosquet, lui est donc légèrement postérieure. On ne peut mieux la dater que :

 Vichy, mercredi soir (8 juillet 1863).

N° 772 –  À JULES SANDEAU.

Lundi matin (Paris, décembre 1863).

Flaubert demande à Bandeau si sa première aura lieu « demain ou après-demain ». Il s’agit de la Maison de Pénarvan, qui fut représentée le mardi 15 décembre, sur la scène du Théâtre Français. Cette lettre-ci est par conséquent de la veille.

  (Paris) lundi matin (14 décembre 1863).

N° 773 –  À SA NIÈCE CAROLINE.

Paris, mercredi matin 10 heures.

(Milieu de décembre 1863).

Pas tout à fait du milieu de décembre, qui serait le mercredi 16. En effet, dans une lettre du samedi 5, à sa nièce, il annonçait que le mercredi suivant c’est-à-dire le 9, il lirait sa féerie le Château des cœurs à un « aréopage » de bourgeois. Et précisément, dans cette lettre-ci, de mercredi matin, il confirme que la lecture aura lieu l’après-midi même.

On ne peut supposer un retard de huit jours, jusqu’au mercredi 16. Car Flaubert a passé la soirée de la veille, mardi, chez Mme d’Osmoy ; et ce ne peut être le mardi 15, puisqu’il assistait ce soir-là à la « première » de Sandeau. La soirée chez Mme d’Osmoy fut donc le 8. Cette lettre-ci est de :

Paris, mercredi matin 10 heures (9 décembre 1863).

Supplément N° 245 –  À SA NIÈCE CAROLINE.

Nogent, vendredi 10 heures et demie.

(Fin mai, début juin 1864 ?).

Il s’en faut de trois mois.

Dans la seconde quinzaine d’août 1864, Flaubert fera un voyage, Sens, Montereau, Nogent-sur-Seine, pour la documentation de l’Éducation sentimentale, chapitre I. À Nogent, terminus de son voyage, il logea chez les Bonenfant, ses cousins, dont il est d’ailleurs question dans la lettre. Il fut de retour à Paris le samedi, soit 27 août. Ce feuillet-ci, écrit la veille, doit donc se dater :

  Nogent, vendredi 10 heures et demie (26 août 1864).

798  – À CHARLES-EDMOND.

(Août 1864).

« Je regrette bien que vous ne puissiez faire avec moi ce petit voyage à Villeneuve ». À Villeneuve-Saint-Georges, Sens, Nogent, voir la lettre précédente. Nous avons dit que ce voyage eut lieu dans la seconde moitié d’août. On ne peut donc descendre plus bas que le 10 pour dater cette lettre-ci.

 (Croisset, vers le 10 août 1864).

N° 799 –  À JULES DUPLAN.

Sens, mercredi 9 heures et demie du soir (août 1864).

Le mardi 9 août, Flaubert était encore à Croisset. Le 1er septembre, à Croisset aussi, où il commençait d’écrire l’Éducation sentimentale (date du manuscrit). Il fit son voyage documentaire entre ces deux dates. Et l’étape de Sens postule le mercredi 17.

  Sens, mercredi 9 heures et demie du soir (17 août 1864).

N° 801 –  À MADAME ROGER DES GENETTES.

(Croisset, octobre ? 1864).

« Depuis sept semaines, j’ai écrit quinze pages », début de l’Éducation sentimentale, commencée le 1er septembre. Nous sommes donc ici aux environs du 20 octobre.

  Croisset,( vers le 20 octobre 1864).

N° 805  – À EDMOND ET JULES DE GONCOURT.

Lundi (deuxième quinzaine de janvier 1865).

Lettre sur Germinie Lacerteux. « Nous en recauserons dans quinze jours ». À Paris, évidemment, où Flaubert arriva vers le 1erfévrier. Donc, dater :

  (Croisset) lundi (16 janvier 1865).

N° 808  – À SA NIÈCE CAROLINE.

(Paris) mercredi (février 1865).

« Vous viendrez à Paris le 10 du mois prochain. Ainsi, dans une bonne quinzaine, je verrai donc ta bonne et gentille mine… ». Et par le n° suivant, bien daté du 10 mars, on voit que cette arrivée eut lieu « définitivement le 14 », vingt jours et non quinze après le mercredi du n° 808, lequel ne peut être que :

  (Paris) mercredi (22 février 1865).

N° 813  – À LA PRINCESSE MATHILDE.

Mardi (mai 1865).

Si cette lettre, écrite à Croisset, est de mai 1865 comme il semble, elle est sensiblement postérieure au jeudi 11, jour de son retour de Paris, vu qu’il s’excuse d’avoir bien tardé à donner de ses nouvelles, « parce qu’elles sont mauvaises ». La vraisemblance permet de dater :

  (Croisset) mardi (23 ou 30 mai 1865).

N° 817  – À SA NIÈCE CAROLINE.

Croisset, lundi 6 heures (août 1865).

« Ta grand-mère passe actuellement d’assez bonnes nuits… Elle va mieux, bien qu’elle souffre toujours dans le dos ». Dans la lettre précédente, du 12 août, adressée aux Goncourt, il est question de nuits affreuses : la malade « poussa de tels cris que j’ai été obligé d’abandonner ma chambre ». Elle a « un zona compliqué d’une névralgie générale ».

Le « lundi » de cette lettre-ci est probablement le 14, malgré la rapidité de l’amélioration, le lundi suivant, 21, semblant en revanche trop tardif.

Croisset, lundi 6 heures (14 août 1865).

Supplément N° 283 –  À JULES DUPLAN.

(Croisset) dimanche soir (septembre 1865).

Septembre doit être un lapsus.

« J’espère, dans les premiers jours de janvier, dit Flaubert, avant le 20, avoir fini ma sempiternelle première partie » de l’Éducation sentimentale. Il lui reste à faire « le dernier mouvement » du chapitre VI, et puis un petit chapitre de dix pages. Faut-il quatre mois, de septembre à janvier, pour accomplir si mince besogne ?

Et plus loin, il plaint Duplan de devoir aller à Versailles : « Ce doit être dur dans l’hiver ». L’hiver, en septembre ?

Nous substituons la mi-novembre à septembre. Flaubert alla d’ailleurs à Paris le 29 novembre, Duplan étant prié de venir l’attendre à la gare.

  (Croisset) dimanche soir (12 novembre ( ?) 1865).

N° 819 –  À EDMOND ET JULES DE GONCOURT.

(Croisset) mardi soir (fin septembre 1865).

Flaubert leur demanda des nouvelles d’Henriette Maréchal, qui se monte au Théâtre Français. Comme les Goncourt lui ont répondu, sans doute immédiatement, le 29 septembre, il n’est guère aventureux de proposer pour ce n° 819 :

(Croisset) mardi soir (26 septembre 1865).

N° 828 –  À EDMOND ET JULES DE GONCOURT.

Mardi (Paris, décembre 1865).

Henriette Maréchal, représentée le mardi 5 décembre, fut retirée de l’affiche, par ordre, à la sixième représentation, donc le 10. Cette lettre, manifestement écrite à Croisset, et non à Paris, et aussitôt la chose annoncée par les journaux, ne peut être que du mardi 12.

   (Croisset) mardi (12 décembre 1865).

N° 829  – À LA PRINCESSE MATHILDE.

(Décembre 1865).

Erreur de deux mois.

« Vous m’avez écrit, il y a deux mois, lors du malheur survenu dans ma famille, une bien bonne lettre… » Il s’agit de la mort de Roquigny, mari de sa nièce Juliette Flaubert, survenu le 3 août. Ce n° 829 appelle donc comme date la première quinzaine d’octobre.

Il y a plus précis. « Ce que vous me dites relativement aux Goncourt, me fait bien du plaisir. En effet, ils sont gentils comme des anges et spirituels comme des diables… » Or, le 16 octobre (n° 822), il transmet aux Goncourt les éloges de la Princesse. Ce n° 829 doit donc être refoulé vers le 10 octobre.

  (Croisset, vers le 10 octobre 1865).

N° 830  – À LA PRINCESSE MATHILDE.

Croisset, mardi soir (1865).

« Comme vous avez été brave, mardi dernier ! » Mardi dernier, c’est-à-dire à la première d’Henriette Maréchal, le 5 décembre. Cette lettre-ci est donc du mardi suivant.

  Croisset, mardi soir (12 décembre 1865).

Supplément n° 284 bis –  À HIPPOLYTE TAINE.

Croisset, mardi (20 décembre 1865).

Dernier alinéa : « Le tapage de la « Jeunesse des Ecoles » contre Henriette Maréchal, me semble un signe des temps ». Ce tapage avait cessé le 10 décembre, où la pièce avait été retirée. Flaubert en a écrit le 12 décembre aux Goncourt, le 12 décembre aussi à la princesse Mathilde. Le 20 décembre (ce devrait être 19) de cette lettre à Taine paraît tardif. À avancer d’une semaine.

  Croisset, mardi (12 décembre 1865).

N° 836 –  À LA PRINCESSE MATHILDE.

Croisset, jeudi (février 1866).

Erreur de trois ans.

Flaubert annonce qu’il ira à Paris à la fin de mars. Or, en 1866, il s’y trouvait dès le 24 janvier, et il y resta jusqu’à la fin de mai.

La seule année (antérieure à la mort de Jules de Goncourt, lequel est cité vivant dans cette lettre) où Flaubert se trouvait à Croisset en février et où il alla à Paris vers la fin de mars, pour « Pâques ». en 1869.

À noter que cette lettre-ci fut écrite deux jours après une autre à la même. « J’ai été hier matin partagé entre l’attendrissement et l’amour-propre : ce croisement de nos deux lettres me donne la preuve, etc… ». On pourrait donc la placer après le n° 1018 (Vide infra).

  Croisset, jeudi (18 ou 25 février 1869).

N° 851  – À SA NIÈCE CAROLINE.

Londres, mardi 8 heures du soir (fin août 1866).

Flaubert a été à Londres à la mi-juillet et y est resté quinze jours. Il annonce ici qu’il sera à Croisset dans une quinzaine, après un séjour à Paris et dans les environs. Il y fut effectivement le 11 août, pour se rendre le lendemain à Dieppe, chez sa nièce.

La lettre londonienne n° 851 est donc du 24 juillet.

  Londres, mardi 8 heures du soir (24 Juillet 1866).

N° 854  – À LA PRINCESSE MATHILDE.

(Placée dans une série d’août).  Croisset, jeudi soir (1866).

Erreur d’un an.

« De retour ici, hier au soir, j’ai trouvé ma mère assez gravement malade : tout est grave à soixante-douze ans. Voilà l’unique raison qui m’empêche d’aller demain à Dieppe vous présenter mes respects ». Or, en août 1866, Flaubert, revenu à Croisset le 11, alla aussitôt passer quinze jours chez sa nièce Caroline, à Dieppe, où la princesse ne se trouvait point et ne se trouvera point, puisqu’elle s’en était allée en Italie. Pas trace non plus que Mme Flaubert fût malade en août 1866.

C’est en 1865 qu’elle eut soixante-douze ans, et c’est justement en août de cette année-là qu’on la trouve gravement malade. Ce n° 854 est donc de l’été 1865. D’autre part, comme Roquigny, mari de Juliette Flaubert, mourut le 3 août 1865, et que ce deuil n’est pas mentionné dans la présente lettre à la princesse, il faut au moins la refouler au dernier jeudi de juillet.

   Croisset, jeudi soir (27 juillet 1865).

N° 872  – À GEORGE SAND.

Croisset, début de novembre 1866).

Erreur de trois ans.

La mauvaise position de cette lettre se dénonce, ne fût-ce que par la phrase : « Sainte-Beuve me paraît très malade, je crois qu’il n’en a plus pour longtemps », — ce qui suppose la présence de Flaubert à Paris, sinon il eût écrit « m’a paru » ; et ce qui suppose d’autre part l’année 1869, où Sainte-Beuve mourut. Et puis, en ce « début de novembre 1866 », Flaubert ne pouvait écrire à George Sand, puisqu’elle et lui se trouvaient réunis à Croisset pour une huitaine de jours.

Le moment de 1869 où Flaubert, arrivé de Croisset pour « Pasques », et Tourgueneff, arrivé de Bade pour « Pasques », ont dîné ensemble à Paris deux jours de suite, comme il est dit ici, est la fin de mars.

  Paris (31 mars 1869).

N° 874  – À LA PRINCESSE MATHILDE.

Croisset, mercredi soir (9 novembre 1866).

Erreur de deux mois.

Si cette lettre est de 1866, comme nous croyons (voyage de la Princesse au lac Majeur), elle ne peut être de novembre. La pluie tombe à seaux, et Flaubert est obligé de faire du feu : on ne signale jamais l’obligation de faire du feu un 9 novembre, la chose allant de soi.

Flaubert aura le bonheur de revoir la princesse « vers la fin du mois prochain » à Paris. Donc, vers le 31 décembre ? Il n’est pas allé à Paris en décembre 1866 ni au début de 1867. En revanche, il y est allé à la fin d’octobre, pour la représentation de la Conjuration d’Amboise de Bouilhet.

Il faut refouler cette lettre-ci en septembre, où faire du feu est assez anormal pour qu’on le signale. Il y a une lettre du 31 août à la princesse et une du 23 septembre, que nous avons datées, n°863 et 860 (v. Bulletin du bibliophile, juillet 1947). Il semble bien que le n° 874 doive se placer entre elles. Mais comme Flaubert se trouvait le 5 septembre à Paris pour quelques heures, il ne reste disponible que le mercredi 12.

  Croisset, mercredi soir (12 septembre 1866).

N° 881  – À LA PRINCESSE MATHILDE.

(Placée dans une série de décembre, en 1866).  Mardi.

Erreur de sept mois.

« Je compte toujours vous voir vers la fin de la semaine prochaine, et j’irais à Paris dès maintenant, si je n’attendais ma nièce, la fille de mon frère, qui vient exprès à Rouen pour l’anniversaire de la mort de son mari ». Ce mari. Roquigny, était mort le 3 août 1865.

Le début d’août 1866 est impossible. Cette année-là, Flaubert s’est trouvé du 25 juillet au 11 août à Paris (sauf un court moment à Chartres), et il y a vu la princesse.

La lettre doit se placer en 1867. Le 31 juillet, il écrit à Caroline qu’il attend Juliette Roquigny, avec ses mioches, le samedi 3 août, et qu’il se rendra le jeudi 8 août, à Paris, avec sa mère, pour visiter l’Exposition universelle. (En vérité, ce fut le 6 et non le 8 août). Ce 3 août, où Juliette doit arriver à Rouen indique bien l’anniversaire funèbre, le second ; et le « mardi » de ce 881 ne peut être que le 30 juillet.

Confirmation : « Je ne connais pas le roman de Cherbuliez, ne recevant pas la Revue des deux Mondes ». Une note de l’édition Conard cite ce roman : Entretiens sous un châtaignier. C’est faux. Mais, précisément le 15 juillet 1867, avait commencé de paraître Prosper Randoce, et c’est à coup sûr de ce roman qu’il s’agit.

  (Croisset) mardi (30 juillet 1867).

N° 884 –  À GEORGE SAND.

Croisset, nuit de samedi (22-23 décembre 1866).

George Sand a répondu le lundi 17 décembre à cette lettre-ci, qui doit être avancée d’une semaine au moins.

 Croisset, nuit de samedi (15-16 décembre 1866).

N° 885  – À AMÉLIE BOSQUET.

(Croisset, décembre 1866).

Cette lettre répond à une lettre d’Amélie Bosquet, du 25 décembre (publiée par Antoine Albalat : Flaubert et ses amis, pp. 282 sq.), où elle raconte une visite qu’elle a faite à George Sand. À un jour près, on peut dater cette réponse de Flaubert :

  Croisset (27 décembre 1866).

N° 886  – À MADAME ROGER DES GENETTES.

(Croisset, décembre 1866).

Erreur de deux ans.

Flaubert dit à son amie qu’il aura fait « à peu près trois chapitres » de l’Éducation sentimentale, quand elle le reverra (en février prochain). « Trois chapitres, pas plus ». Or, il a commencé ce roman le 1er septembre 1864. Il lui aurait donc fallu deux ans et quatre mois pour écrire une cinquantaine de pages ?

Dans une lettre du 8 décembre 1864 à Jules Duplan (Supplément, n° 255), il annonce : « À la fin de janvier, j’espère t’apporter trois chapitres, de 40 à 50 pages ».

La lettre à Mme Roger, qui renferme les mêmes données, est du même temps et du même mois, sans qu’on puisse évidemment préciser le jour.

  Croisset (mi-décembre 1864).

N° 897  – À GEORGE SAND.

(Croisset) mercredi (30 janvier 1867).

Flaubert sera à Paris « du 20 au 23 courant », et il y est arrivé le 19 février. Cette lettre est donc de février. Comme George Sand lui a répondu le 8, on ne peut dater ici que du 6.

  (Croisset) mercredi (6 février 1867).

N° 903 –  À GEORGE SAND.

Paris, fin février-début mars 1867).

Erreur d’un mois et demi.

Dans une lettre à sa nièce (n° 909) entièrement datée : « Paris, lundi matin 8 avril 1867 », Flaubert dit : « Demain, je fais mon expédition à Creil », pour l’étude des faïences. Et dans celle-ci à George Sand : « Il m’a fallu faire… différentes courses, à Sèvres, à Creil ». Les deux lettres sont contiguës, celle à George Sand étant un peu postérieure à l’autre. De plus, toutes deux renferment le même alinéa, ou presque, comme il arrive dans les séquences épistolaires : sur la danse de Saint Guy de la France au temps de Charles VI et l’actuelle paralysie du cerveau français. Enfin, ou d’abord, le premier alinéa de la lettre sur la santé de George Sand répond au premier alinéa de celle que George Sand lui avait envoyée le 11 avril.

Le n° 903 doit donc être reporté vers la mi-avril.

 (Paris, vers le 15 avril 18S7).

N° 914  – À MADAME SANDEAU.

(Paris) mercredi 3 heures (3 mai 1867 ?).

Si cette lettre est vraiment de 1867, au printemps, il faudrait la dater du 17 avril. En effet, Caroline se trouvait rendue à Croisset le 25 ; et le samedi où Flaubert convie Mme Sandeau chez lui, à Paris, Caroline étant présente, ne pourrait être que le 20. Le mercredi immédiatement antérieur est le 17. Mais un doute demeure sur l’époque.

 (Paris) mercredi 3 heures (17 avril 1867 ?).

Supplément N° 349  – À SA NIÈCE CAROLINE.

(Paris) lundi 5 heures (13 mai 1867).

C’est justement le 13 mai que Flaubert rentra à Croisset : sa mère avait eu une petite attaque.

Il dit à sa nièce : « N’envoie pas de carte au père Cloquet, parce que sa nomination n’est pas encore officielle ». Cette nomination — de baron héréditaire — fut officielle le 8 mai ; et Caroline aurait fort bien pu envoyer ses félicitations… le 14.

Il convient de refouler cette lettre d’une semaine.

  (Paris) lundi 5 heures (6 mai 1867).

N° 915 –  À AMÉLIE BOSQUET.

Croisset, mardi 6 heures (mai 1867).

Après un séjour de trois mois à Paris, Flaubert est rentré à Croisset le lundi 13 mai. Il dit ici avoir été à Versailles « lundi dernier, il y a huit jours ». Ce numéro est par conséquent du mardi lendemain de son retour.

  Croisset, mardi 6 heures (14 mai 1867).

N° 916 –  À SA NIÈCE CAROLINE.

Croisset, mardi matin (Fin mai-début de juin 1867).

Cette lettre peut se dater par rapport et postérieurement à la lettre n° 920 (vide infra). Un long mal de dents est terminé. Mais lui a « succédé un rhumatisme du pied, qui m’empêche de me tenir debout ». Le premier mardi après la lettre n° 920 — du 30 ou 31 mai — est le 4 juin.

   Croisset, mardi matin (4 juin 1867).

N° 920 –  À LA PRINCESSE MATHILDE.

(Placée après le 11 juin, malgré la mention : (Fin mai 1867).

« Depuis mon retour dans ma patrie, je suis travaillé par un mal de dents qui me fait souffrir violemment ».

Il est rentré à Croisset le 13 mai, et s’excuse de n’avoir pas encore écrit, ce qui suppose une certaine durée depuis le 14 mai. Il annonce qu’il viendra à Parie « vers le milieu de juillet, c’est-à-dire dans six semaines ». Tout ceci nous place vers le 30 ou le 31 mai.

  (Croisset, 30 ou 31 mai 1867).

N° 921 –  À GEORGE SAND.

(Croisset, vers le 15 juin 1867).

Flaubert a été au bal des Tuileries le lundi 10 juin. Parti de Croisset le dimanche 9, il y est rentré le mardi 11.

Le début de cette lettre dit : « J’ai passé trente-six heures à Paris, au commencement de cette semaine », ce qui suppose un léger intervalle entre son retour et le moment où il écrit. Comme George Sand lui répond le 14, on ne peut dater ce n° 921 que de :

  (Croisset, jeudi 13 juin 1887).

N° 924  – À SA NIÈCE CAROLINE.

Mercredi 4 heures (juillet 1867).

« Nous attendons toujours Juliette avec ses mioches samedi prochain, et notre intention est toujours de partir jeudi, de demain en huit ». Pour visiter à Paris l’Exposition universelle.

Flaubert partit de Croisset avec sa mère non le jeudi 8, mais plus vraisemblablement le 6, comme semble l’attester une lettre de George Sand. La venue de Juliette Roquigny, l’autre nièce, aurait donc lieu le samedi 3 août, anniversaire de la mort de son mari (vide supra le n° 881) ; et cette lettre-ci ne peut être que du 31 juillet.

  (Croisset) mercredi 4 heures (31 juillet 1867).

N° 925  – À LA PRINCESSE MATHILDE.

Croisset, jeudi 22 (juillet 1867).

Lapsus. On a dû lire « jeudi » là où Flaubert avait certainement mais défectueusement écrit « lundi ». Ses l se confondaient aisément avec j. Voir un autre exemple de cette confusion (lundi et jeudi), des plus curieux et des plus démonstratifs, au n° 1099 (v. Bulletin du Bibliophile, août-septembre 1947).

Si l’on n’acceptait pas cette correction — et il en faut une à tout prix, puisque le 22 était un lundi — on devrait adopter 25 au lieu de 22. Mais la confusion d’un 2 avec un 5 est moins aisée à recevoir.

 Croisset, lundi 22 (juillet 1867).

N° 929  – À LA PRINCESSE MATHILDE.

Samedi matin (septembre 1867).

Revenu de Nogent-sur-Seine à Paris le 4 septembre, Flaubert comptait reculer son départ pour Croisset « jusqu’au lundi », le 9, et voir la Princesse la veille. « Mais une indisposition grotesque qui me tourmente depuis ces grandes chaleurs fait que je m’en retourne tout à l’heure vers Croisset ». La lettre se date donc :

  (Paris) samedi matin (7 septembre 1867).

suivre)