Correspondance entre Gustave Flaubert et Michel Lévy

Les Amis de Flaubert – Année 1965 – Bulletin n° 27 – Page 38

(Paris, Calmann-Lévy, 1965), 239 pages.
M. Jacques Suffel, bien connu des flaubertistes, publie la correspondance échangée entre Gustave Flaubert et son éditeur Michel Lévy, demeurée inédite jusqu’à maintenant et conservée dans les archives de la maison d’édition Calmann-Lévy. Plusieurs de ces lettres ont été adressées à Noël Parfait, collaborateur de Michel Lévy. Malheureusement, toutes les réponses de l’éditeur à Flaubert n’ont pas été conservées, mais les huit lettres retrouvées à Chantilly, sont publiées, à leur date.

Michel Lévy est né à Phalsbourg en 1820. Il avait donc le même âge que Flaubert. À quinze ans, il ouvrit à Paris, sa première librairie et un cabinet de lecture. Puis, avec l’aide de ses deux frères aînés, il fonda la maison d’édition bien connue, qui se prolonge aujourd’hui avec la maison Calmann-Lévy.

[Ligne de texte perdue] Il réussit à publier les plus célèbres écrivains de son temps, diffusant dans sa célèbre collection à couverture verte à un franc, Balzac, George Sand, Stendhal, Eugène Sue, Alexandre Dumas père.

Il n’attendait pas qu’on vienne lui apporter des manuscrits, il allait rendre visite aux nouveaux écrivains : Renan admirait sa méthode. Ayant lu dans la Revue de Paris, les premiers chapitres de Madame Bovary, il chercha à rencontrer Flaubert pour publier son roman, flairant son succès. Il est vrai que Maxime du Camp et Bouilhet l’avaient déjà comme éditeur. Leur amitié dura jusqu’en 1872. Cette correspondance, si elle demeure commerciale est cependant teintée d’amitié. M. Jacques Suffel donne de nombreux commentaires sur chaque lettre. L’ensemble est rangé par roman publié. Le mérite de cette publication est de voir Flaubert aux prises avec les nécessités commerciales, défendant plus qu’on ne croyait ses intérêts et aussi de voir Michel Lévy, commerçant habile, soucieux de conserver la fidélité de Flaubert. Ainsi de part et d’autre, il nous est livré les rapports d’un écrivain avec son éditeur au siècle dernier, et qui doivent être un peu différents de ceux de notre siècle.

Remercions donc M. Jacques Suffel, avec la compétence qu’on lui reconnaît, d’avoir contribué à cette publication qui manquait et à la maison d’édition Calmann-Lévy d’avoir ouvert généreusement ses archives, ce qui réjouit tous les flaubertistes.

A. Dubuc.