Georges Pérec et L’Éducation sentimentale

Les Amis de Flaubert – Année 1966 – Bulletin n° 29 – Page 44

Georges Pérec

et L’Éducation sentimentale

M. Robert Kanters (Figaro Littéraire, 25 novembre 1965) écrit à propos du roman « Les choses » de Georges Pérec : « À la première page de l’œuvre de M. Georges Pérec passe l’image d’un navire à aubes, celui-là même sur lequel, aux premières pages de l’Éducation sentimentale, le 15 novembre 1840, Frédéric Moreau rencontre Mme Arnoux, et quand bien même il n’y aurait pas d’autres allusions et un voyage au pays de Salammbô, cela suffirait pour nous faire comprendre que cette histoire est intérieurement dédiée à Flaubert. Avec respect et peut-être avec une secrète ironie qui se retourne d’ailleurs contre nos contemporains… »
Interrogeant Georges Pérec dans le même numéro, Jean Chalon lui pose la question :
— À votre sujet, Robert Kanters évoque Flaubert.
— C’est très juste. J’ai construit mon livre sur le modèle de l’Éducation sentimentale. Il y a toutes les choses nécessaires : le voyage en bateau, l’hôtel des ventes, le séjour en Tunisie.

Un pastiche ?
— Un art de la citation, dit-il modestement. J’ai mis trente ou quarante phrases de l’Éducation et tout le livre est construit sur le rythme ternaire cher à Flaubert.