Centenaire de l’Éducation sentimentale : colloque de Rouen

Les Amis de Flaubert – Année 1969 – Bulletin n° 34, page 3

 

Centenaire de l’Éducation sentimentale

Editorial

Avons-nous besoin d’écrire que le succès de notre colloque est aussi lié à la participation active et nombreuse de tous nos membres des régions rouennaise et parisienne ?

Ce sera d’ailleurs la première fois qu’une manifestation de cette importance se tiendra sur Flaubert à Rouen. Toutes les communications des spécialistes français et étrangers, nous les devons à notre vice-présidente, Mme M.Cl. Bancquart, professeur à la Faculté des Lettres de Rouen. La venue de ces érudits doit faire plaisir à tous ceux qui sont sensibles à la critique littéraire. En parfait accord, l’Université et notre société avons préparé un programme simple, mais le plus complet possible, de façon que nos hôtes soient satisfaits et conservent un agréable souvenir de leur passage dans la ville natale du romancier.

Une revue parisienne s’est proposée et engagée de publier toutes les communications et les interventions qui suivront, comme elle l’a déjà fait pour d’autres colloques du même genre.

Par nos prospectus, par nos communiqués dans les journaux et revues spécialisées, par la télévision régionale qui a réalisé deux émissions, nous avons essayé d’attirer l’attention du public cultivé, sur cette manifestation internationale. Nous souhaitons donc que les séances de travail soient suivies avec plaisir et intérêt.

En juillet 1874, cinq ans après sa parution, Flaubert écrivait avec amertume, à son ami Tourgueneff : « Le grand succès m’a quitté depuis Salammbô. Ce qui me reste sur le cœur, c’est l’échec de l’Éducation Sentimentale ; qu’on n’ait pas compris ce livre-là, voilà ce qui m’étonne ». Stendhal et Baudelaire ont eu aussi la même impression sur leur œuvre qui ne devait être admise qu’après leur mort.

Ce que nous voulons, en marquant par ce colloque rouennais le centenaire de sa publication, ce n’est pas réhabiliter ce roman : il n’en a plus besoin. De plus en plus, les spécialistes le placent avant Madame Bovary : il est une tranche d’histoire humaine et sociale.

Sans insister davantage, nous pensons que tous les Amis de Flaubert viendront nombreux à Rouen, pour confirmer notre initiative, ce qui sera pour tous une occasion unique de mieux nous connaître, de partager une même pensée, ce qui compte dans les années pleines de soubresauts que nous subissons.

 

A. Dubuc