1970. Appel aux auteurs

Les Amis de Flaubert – Année 1970 – Bulletin n° 36 – Page 3

 

Éditorial

Sans aucun doute, le colloque Flaubert tenu à Rouen l’an dernier, à l’occasion du centenaire de l’Éducation Sentimentale, avec la publication des communications dans la revue Europe, a considérablement tari pour quelques années les possibilités d’articles pouvant être publiés dans notre bulletin. Cette diminution était prévue. Elle met cependant dans l’embarras celui d’entre nous qui a pris la charge de publier nos deux bulletins annuels. Actuellement, ce sont les articles qui manquent le plus.

Aussi, serions-nous heureux que des membres familiarisés avec l’œuvre de Flaubert ou de Maupassant, nous adressent de temps à autre des articles — pas nécessairement longs — pour assurer la variété et maintenir l’intérêt et le niveau de notre bulletin.

Dans notre présente disette, nous sommes heureux d’avoir été mis au courant d’un mémoire intéressant sur Flaubert et la Presse. Nous le devons à l’initiative de M. Ricatte, professeur à la Sorbonne, dont nous avons vivement regretté l’absence à notre colloque, due malheureusement à son état de santé. Il a orienté une de ses étudiantes normandes vers ce sujet.

Mlle Nicole Frénois, fille de professeurs rouennais, ancienne élève du lycée Jeanne-d’Arc de la ville, puis Sévrienne, maintenant professeur de lettres dans un lycée, nous a confié son mémoire de maîtrise. Il a été préparé avec une ténacité et une rigueur scientifique dans la recherche, qui en font l’intérêt. Nous avions souhaité qu’elle en tire un article. À la lecture, nous avons pensé qu’il était préférable de le publier presque intégralement dans notre bulletin, en plusieurs fois. Sur cet exemple, nous aimerions que les professeurs de facultés nous fassent connaître leurs étudiants préparant une maîtrise sur l’œuvre de Flaubert ou de Maupassant, afin qu’ils puissent nous donner le résultat de leurs recherches et en faire bénéficier nos lecteurs.

Il faut reconnaître que Flaubert et la Presse était un sujet délicat et épineux. Flaubert n’a jamais été tendre à son égard, surtout pour la presse quotidienne et guère moins pour la presse hebdomadaire ou mensuelle. Il a plaint et honni les journalistes. Certains étaient ses amis. Il les plaignaient de devoir s’obliger à cette tâche rémunérée, qu’il jugeait dégradante. Avait-il raison ou tort ?

Les journaux sont éphémères : ils naissent le matin et paraissent vieux le soir. Les journalistes sont des gens pressés qui doivent négliger leur style, qualité majeure pour Flaubert. Ils ne peuvent exprimer leurs opinions personnelles, étant à gages. La presse lui apparaissait comme une caricature des Lettres. Toute sa vie, il l’a brocardée et malmenée. Aussi la publication de ce travail approfondi, intéressera vivement nos lecteurs.

A.Dubuc.