Les romans du XIXe siècle à la télévision

Les Amis de Flaubert – Année 1972 – Bulletin n° 41 – Page 3
 

Les romans du XIXe siècle à la télévision

Éditorial

 

De plus en plus, la télévision utilise les chefs-d’œuvre du passé et en particulier les romans du XIXe siècle pour ses programmes afin de retenir et attirer une clientèle qui, devant la pauvreté intellectuelle de certaines émissions, a une tendance naturelle à s’en écarter ou à l’abandonner.

On devrait donc se réjouir de cet essai pour en relever la valeur morale ou éducative. Bien entendu, il est presque toujours fait appel aux sociétés comme la nôtre, afin d’indiquer aux équipes de prises de vue ce qui est intéressant d’être relevé ou connu. Nous donnons volontiers tout notre temps à cette action qui entre dans le cadre de nos buts. Nous devons reconnaître que ceux-ci sont généralement fort compréhensifs et prennent ce qui est dans la logique même des choses.

Nous n’avons pas la même opinion à l’égard des monteurs de films qui éliminent ce qui n’est pas conforme à leurs vues personnelles, si bien que le jour de l’émission, nous sommes surpris de ne reconnaître que faiblement ce qui a été filmé en notre présence. Si bien que notre rôle bénévole apparaît comme celui d’un jobard ou d’un pantin. Et il nous déplaît d’avoir été joués.

Mais aussi certains producteurs prennent des licences avec la vérité, en ajoutant ou en retranchant selon leurs fantaisies. Le cinéma comme la télévision agissent librement et leurs montages ne sont pas toujours conformes à la réalité, si bien qu’une désaffection semble naturelle.

Et pourtant, la radio et la télévision pourraient être un excellent moyen de culture générale si les auditeurs et spectateurs de la télévision reconnaissaient davantage les romans qu’ils ont lus et qu’on est toujours heureux de voir projeter.

André Dubuc