Maupassant : Faire-part de décès

Les Amis de Flaubert – Année 1974 – Bulletin n° 45 – Page 42

 

Maupassant

Faire-part de décès

Guy de Maupassant est décédé le 6 juillet 1893, la déclaration à la mairie du 16e arrondissement de Paris fut faite le lendemain. L’acte porte qu’il est né à Sotteville près d’Yvetot dans la Seine-Inférieure, ce qui est une erreur puisqu’il est né au château de Miromesnil, sis sur la commune de Tourville-sur-Arques.

Le Journal de Rouen du 7 juillet indique dans sa chronique locale : « Nous avons le profond regret d’apprendre la mort de notre compatriote Guy de Maupassant qui a succombé hier matin au mal impitoyable qui l’avait saisi, il y a plus d’un an… »

Sur l’avis de faire-part, notons :

M. et Mme de Maupassant, ses père et mère ;

Mme Vve Hervé de Maupassant, sa belle-sœur ;

Mme Vve d’Harnois de Blanques, sa tante ;

M. Cordhomme, son oncle ;

Mlle Simone de Maupassant, sa nièce ;

M. et Mme Louis Le Poittevin,

M. Armand Cordhomme,

M. et Mme G. d’Harnois de Blanques et leur fille,

M. le Dr Huchard, médecin-major au 21e Régiment d’Artillerie, chevalier de la Légion d’Honneur à Angoulême, et Madame,

M. Raoul Jay, professeur à la Faculté de Droit de Grenoble et Madame, et leurs enfants, ses cousins et cousines.

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Une poésie de Maupassant

À l’occasion de son décès, le Journal de Rouen publia une de ses poésies que l’on pouvait encore voir écrite sur le papier peint d’un restaurant de Chatou, où allait Maupassant lorsqu’il faisait du canotage :

Sauve-toi de lui s’il aboie,

Ami, prends garde au chien qui mord.

Ami, prends garde à l’eau qui noie

Sois prudent, reste sur le bord !

Prends garde au vin d’où sort l’ivresse

On souffre trop le lendemain.

Prends garde à la caresse

Des filles qu’on trouve sur le chemin

Pourtant ici, tout ce que j’aime

Et que je fais avec ardeur,

Le croiras-tu ? C’est cela même

Dont je veux garder la candeur

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Le fil en six dans les Contes de Maupassant

Le fil, appellation purement normande non admise par la répression des fraudes, est une Eau-de-Vie, tirée du marc de raisin après le pressurage.

« Il y avait le fil en deux, fil en quatre et fil en six. Comme on ne connaissait pas les étiquettes, il y avait deux fils de noués au goulot, ou quatre, ou six, suivant simplement le degré d’alcool en principe, mais pas obligatoire : 28°, 35°, 40°. Je n’ai pas connu le fil en 10, c’était déjà, de mon temps, du cognac.

Pour la petite histoire, dans le pays de Caux, on buvait un peu de rhum et surtout de l’Eau-de-Vie de Cidre dite de la blanche. Les bourgeois et gros propriétaires demandaient de la rouge qui est le fil en deux, quatre ou six. »