1974. La vie de la Société

Les Amis de Flaubert – Année 1974 – Bulletin n° 45 – Page 44

 

La vie de la Société

Quelques lettres de sympathie, accompagnées la plupart de chèques ont été la réponse au dernier éditorial exposant les difficultés grandissantes des sociétés comme la nôtre, éditant un bulletin régulièrement. Le papier a augmenté de 70 % depuis un an, les frais d’imprimerie de près de 30 %, l’affranchissement de 100 %. Conséquence il nous faut trouver en recettes 9.000 F par an, pour la vie normale et sans faste de notre société. Nos membres seuls nous aident vraiment à vivre. En mettant à 25 F la cotisation minimum, nous cherchons à nous rééquilibrer ou plutôt à conserver notre équilibre. Plusieurs de nos membres peuvent, s’ils le veulent, nous adresser 40, 50, 100 F qui seront toujours les bienvenus. Nous nous sommes développés depuis 1948 : c’est à tous nos membres de nous maintenir.

En plus de nos deux bulletins annuels, nous avons organisé cette année, trois excursions qui ont rencontré un vif succès. La preuve : nous avons dû refuser quelques personnes, ce qui nous fut désagréable. Plusieurs, en remerciements, ont adhéré à notre société. Si nous étions 500 membres cotisants, tous nos problèmes seraient résolus dans l’immédiat.

Nous pensons publier dans nos prochains bulletins un devoir de maîtrise sur Flaubert et la Normandie d’une jeune Rouennaise, mais nous manquerons d’articles pour le second bulletin de 1975. Tout nous intéresse en plus de Flaubert, Maupassant, Tourgueniev, George Sand, etc.

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Saluons un centenaire

Jusqu’à l’année dernière, M. Eugène Bobin participait allégrement à nos excursions avec ses deux filles, membres également de notre société. Cette année, à leur invitation, des membres du bureau ont assisté avec joie à la manifestation organisée le 9 novembre dernier par la municipalité de Rouen, pour son centenaire. Il était entouré par les membres de sa famille, au total cinq générations, son arrière arrière-petit-fils ayant deux ans. M. Lecanuet, maire de la ville, sur un ton amical et humoristique, a présenté les vœux de la ville et les compliments de toute la population, à ce Rouennais né et marié à Rouen qui, chaque matin, lit le journal quotidien et s’intéresse vivement aux émissions de télévision.

À notre membre le plus âgé et qui avait six ans à la mort de Flaubert, nous avons cru bon de lui offrir le premier volume de la Correspondance de la Pléiade et le récent album des anciennes cartes postales de Rouen comme témoignage de sa fidélité et de notre admiration, pour une vie modeste et fort bien remplie.

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Nos disparus

Avec beaucoup de peine, nous avons appris le décès, à l’âge de 92 ans, de M. Placide Alexandre, membre de notre société depuis 1948. Nous lui devons beaucoup : ancien maire de Mont-Cauvaire, conseiller général du canton de Clères, longtemps président de la commission départementale. À ce dernier titre, il fut notre défenseur, pour l’obtention d’une subvention départementale qui nous fut toujours accordée depuis. Sur le plan personnel, il était fort lettré et sensible à tout ce qui était normand : littérature, dialectes, traditions populaires. Il fut l’ami de Francis Yard, de Césaire Levillain et de bien d’autres. Saluons la mémoire de cet ancien instituteur et professeur au Collège de Normandie, qui fut toujours dévoué aux lettres, aux arts et aux grandes causes humaines. Une belle vie, un unanime regret.