Flaubert à Pont-l’Évêque

Les Amis de Flaubert – Année 1976 – Bulletin n° 49 – Page 5

Flaubert à Pont-l’Évêque

En marge du centenaire d’Un cœur simple

 

En mai dernier, pour notre réunion annuelle à Croisset, nous avions cru nécessaire de faire appel au Dr Jean Bureau, maire de Pont-l’Évêque. Malgré ses fonctions professionnelles, ses charges municipales, il trouve encore le temps, et il faut s’en réjouir, de s’intéresser de fort près au passé de la région du pays d’Auge qu’il a volontairement choisie, au début de sa carrière médicale, pour la professer, dans un milieu environnant qui l’avait séduit lors d’une visite de Caen à Pont-l’Évêque. Souvent, il donne des articles d’histoire locale dans la revue régionaliste Le Pays d’Auge qui d’ailleurs, publie simultanément cet article avec notre bulletin. Le docteur Jean Bureau a donc eu à s’intéresser à Gustave Flaubert et en particulier aux sources d’Un cœur simple.

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Par une nuit d’été 1876 (le 17 août) à une heure du matin Flaubert terminait Un cœur simple.

Pour la première fois il laissait entrevoir ses facultés de tendresse ; plongé dans l’arrière-plan familial, il avait tenu à revoir les lieux quelques mois auparavant, non pas tant pour se documenter, ce qu’il fit toute sa vie, mais par nostalgie, et ce voyage l’avait bouleversé ; les êtres chers disparus, tous les biens dispersés, le paysage lui-même transformé. Que restait-il de son enfance insouciante, de ses promenades à Geffosses, de ses compagnons de vacances, des familiers qui avaient participé aux affaires publiques ?

Il se rappelait surtout l’année 1836 : il n’avait pas quinze ans, était timide et sentimental. L’apparition d’une jeune femme « brune avec de magnifiques cheveux noirs », sur la plage de Trouville, l’immobilisait de stupeur (1). Il reprenait espoir, l’adolescent qui se sentait déjà vieux : il oubliait le vue des cadavres de la morgue avoisinant l’appartement de Rouen et ne pensait plus aux vexations et aux brutalités de ses condisciples du Collège royal…

Pont-l’Évêque, l’ancienne capitale administrative et judiciaire de la Vicomté d’Auge, devenue sous-préfecture, est le centre incontesté d’une région agricole, essentiellement vouée à l’élevage et au pommier à cidre ; le nouveau règne industriel ne s’est pas encore implanté ; la société bourgeoise se rend compte de la valeur de la propriété rurale. Depuis 1829, le docteur Flaubert est propriétaire de la ferme de Geffosses dont sa femme possédait déjà quelques arpents. Il reste dans la tradition du bourgeois qui met son « plaisir dans l’épargne et l’enrichissement, et ne désire qu’asseoir sa dignité personnelle et assurer l’ascension familiale ».

La Révolution de juillet 1830 n’a guère modifié la physionomie de la cité. La procédure et les plaisirs font bon ménage ainsi qu’en témoigne ce couplet d’une chanson du Président de la Compagnie des Avoués de Pont-I’Évêque éditée en 1840) :

Procureur et célibataire,

J’aime l’Etude et le plaisir ;

Entre le palais et Cythère

Je ne trouve pas de loisir ;

Donnant mes nuits à ma maîtresse,

À mes clients donnant mes jours,

Je sais concilier sans cesse

La procédure et les amours.

En parcourant les rues de la petite sous-préfecture, Flaubert retrouve dans la Grande-Rue, près du Pont Bréban, la maison de l’arrière-grand-père Nicolas Cambremer de Croixmare, où sa mère est venue au monde le 8 septembre 1793 (2).

Derrière la halle au blé, dans une ruelle à laquelle un procès récent a donné une publicité fâcheuse, Madame Allais, une grand-tante, fille de l’apothicaire Thierry et de Rose Fouet, veuve d’un greffier au Tribunal, écoule ses jours en compagnie d’une fidèle servante, Félicité Lasseray.

À Saint-Julien-sur-Calonne, à une lieue de la ville, la veuve du Conseiller honoraire à la Cour des Comptes, Aides et Finances de Normandie, Charles Fouet de Crémanville, achève son existence en compagnie de sa fille Aglaë, Marquise le Gouëslier d’Argence.

À Geffosses, les fermiers du docteur Flaubert réservent toujours au jeune Gustave et à sa sœur un appartement inoccupé près de la laiterie.

Voici bien des souvenirs qui doivent entretenir la nostalgie, sans méconnaître les plaisirs de la plage voisine et les rencontres qui serviront plus tard de prétextes à de très belles et énigmatiques aventures…

Après la première crise nerveuse de janvier 1844, à la Porte Rouge, sur la route de Pont-l’Évêque, Flaubert s’était senti libéré de la tutelle paternelle. Deux ans plus tard, il perdait son père, puis sa confidente, sa sœur Caroline (morte d’une fièvre puerpérale).

Inconsolable, il entreprend un voyage en Bretagne, prend des notes qui lui serviront à écrire Par les champs et par les grèves.

Il échafaude une première ébauche de La Tentation de Saint-Antoine.

Il rédige son Voyage en Orient en 1850, à son retour d’Égypte où il a rencontré sur le Nil un compatriote qui le fascine, mais qu’il oubliera vite : le colonel Langlois, de Beaumont-en-Auge, le peintre de batailles.

Puis vient la grande période littéraire :

Madame Bovary, le roman longtemps élaboré, si inquiétant et si parfait.

Une deuxième version de La Tentation de Saint-Antoine, nouvel exercice de style, Salammbô, « résurgence des larges, des sombres, des sonores mythologies septentrionales », écrira La Varende.

La grande Éducation sentimentale (en 1869),le roman implacable alors que la première Éducation sentimentale n’était qu’une esquisse de jeunesse.

À Pont-l’Évêque, Gustave Flaubert reste un inconnu, si ce n’est un garçon « qui a mal tourné » (sic !) (3), alors que son frère Achille est devenu le médecin réputé qu’on appelle en consultation.

Lorsqu’au printemps de 1876, Flaubert entreprend son voyage à Pont-l’Évêque, sa mère est morte depuis quatre ans (le 6 avril 1872) ; il est arrivé au sommet de la misanthropie ; il dédaigne les éloges ; il s’éloigne de tous « ces témoins endimanchés qui semblent avoir élu domicile sur les bords fangeux d’un triste mordouet », comme vociférait un avocat de la défense au procès de Lefèvre en 1829. Cette ruelle, près des halles, il la parcourait à nouveau en songeant à « la tante qu’il n’aimait pas de son vivant », et à sa servante qui allait bientôt terminer ses jours à l’hôpital. Il ne sait plus être gai : mais l’a-t-il jamais été ? Pour sauver de la ruine sa nièce, Caroline Commanville, il a vendu tous ses biens augerons (la ferme de Deauville) (4).

Il n’écrira plus rien avant ses propres mémoires ; plus rien d’anonyme. Dès les premiers mots d’Un cœur simple, il se livre et annonce : Pont-l’Évêque.

Qu’on ne cherche plus…  Mais les critiques s’acharnent, les éditions se succèdent, et voici que la collection des Œuvres complètes du Club de l’Honnête Homme publie vingt-quatre scénarios d’Un cœur simple et que l’on tente d’expliquer l’élaboration du récit.

Mais, comme dans les dernières éditions de la correspondance, toujours plus abondante, les mêmes clichés se retrouvent et les mêmes erreurs se renouvellent : erreurs d’interprétations, de dates par ignorance des lieux et des événements locaux ; les illustrations mêmes participent à la confusion.

Il faut avoir parcouru le pays, relu les journaux locaux, interrogé les contemporains des dernières années, pour se faire une autre image de Flaubert. Trop de familles ont été mêlées aux événements et aux scandales qui bouleversèrent la cité au 19e siècle sous tous les régimes ; il fallait effacer la moindre trace des turpitudes, des lâchetés, des trahisons… Qu’on ne s’étonne pas de la disparition de bien des lettres…

Un cœur simple reste le récit où l’émotion déborde et où surgissent tous les souvenirs d’enfance. La présence maternelle, on la retrouve dès la première moitié du 18e siècle. En janvier 1746, Geffosses entrait dans la famille Cambremer. Les Cambremer étaient des gens de robe ; l’arrière-grand-père Nicolas Guillaume Justin Cambremer de Croixmare, avocat au Grand Conseil du Roi, avait épousé sa propre nièce, la fille de sa sœur Anne Françoise Fouet (et l’on ne saurait laisser dans l’ombre cette consanguinité inquiétante).

Cambremer de Croixmare, lui-même, était le fils d’un premier huissier audiencier au bailliage et à la Vicomté d’Auge et d’Anne Thouret, la sœur du Président de la Constituante, le célèbre avocat Guillaume Thouret, mort sur l’échafaud en 1793. Jamais Flaubert ne fera allusion à la mémoire de ce grand ancêtre (5). Il préférait se prévaloir, à tort, d’ancêtres iroquois !

Un Procureur en l’Élection, conseiller du Roi, Charles Fouet, fils d’un marchand installé à Pont-l’Évêque, avait épousé Anne Cambremer dont il eut trois enfants : 1° Rose qui épousa l’apothicaire Thierry dont une fille, la future Madame Aubain, épousa Pierre Joseph Allais, greffier au Tribunal civil. — 2° Anne Françoise que nous avons vu épouser Nicolas Cambremer. — 3° Charles François qui se maria trois fois et eut une existence exceptionnelle : veuf sans enfant d’un premier mariage, il épousa en secondes noces la fille du marquis d’Annebault, Marie Adélaïde Danycan qui descendait d’une famille de corsaires malouins, alliée aux Mortemart. Charles Fouet avait sur les entrefaites obtenu la charge de Conseiller auditeur à la Cour des Comptes, Aides et Finances de Normandie, office qui lui conférait les honneurs et prérogatives de la noblesse. De plus, il avait ajouté à son patronyme le nom d’un fief qu’il possédait dans la sergenterie de Honfleur : Crémanville.

Que nous sommes loin du personnage déchu d’Un cœur simple et des ancêtres armateurs… Marie-Adélaïde Danycan d’Annebault devait mourir en laissant Fouet de Crémanville sans enfant.

Il fallut un troisième mariage avec une riche héritière rouennaise, Marie-Madeleine Marais, pour que survînt une fille qui devait épouser Amand le Goueslier d’Argence, et héritier du manoir de Saint-Julien.

Flaubert ne pouvait non plus ignorer que l’oncle de Crémanville avait occupé une place de choix à Pont-l’Évêque : Président de l’Administration municipale du canton de Pont-l’Évêque, en 1797, il était Maire de la ville en 1800 et 1801. En janvier 1802, il figurait en qualité de grand-oncle paternel au Conseil de famille qui délibérait sur la réponse à donner au docteur Flaubert demandant la main de Caroline Fleuriot (il ne put assister au mariage célébré à Rouen le 10 février et mourut en septembre 1813).

Sa fille Aglaë, épouse d’Amand Le Goueslier d’Argence, mourait le 29 mars 1836, et sa mère, quinze mois plus tard (6).

Flaubert préférait-il à ce nouvel aristocrate à la réussite exceptionnelle la vie humble de Félicité terminant son existence de dévouement dans l’affection d’un perroquet confondu avec le Saint-Esprit ? Et il pensait à la maison de Madame Aubain. Il la connaissait bien cette maison à la façade essentée d’ardoises, derrière les halles, près de la rivière.

Lors du procès criminel qui avait secoué la torpeur de la ville en 1829, Félicité Lasseray avait été l’un des très nombreux témoins cités. Elle avait entendu les disputes éclatant sous les fenêtres de la maison de Madame Allais la nuit de septembre 1828 où le tenancier du Bras d’Or fut assassiné. Pourquoi chercher ailleurs une autre Félicité ? Ou tout au moins ne pas attribuer à celle-ci une grande part de la pensée de Flaubert dans la description de son portrait. Elle avait servi sa maîtresse jusqu’à sa mort ; (Madame Allais était morte en septembre 1833). La maison resta vide pendant une vingtaine d’années. En décembre 1852, une annonce paraissait dans le journal local : « À vendre ou à louer une maison ayant vue sur l’herbage des Hunières ; rez-de-chaussée : cuisine, petite salle, cellier ; premier étage : deux chambres, un cabinet. Deuxième étage : une chambre de domestique, deux beaux greniers ; jardin (en partie) et droit de puiser de l’eau à la rivière et droit aux lieux d’aisance. S’adresser pour voir la maison à Mademoiselle Félicité Lasseray à Pont-l’Évêque » (7).

Elle est toujours là, en cette année 1852, la fidèle gardienne ; mais le perroquet est empaillé, et « pitoyable elle s’agenouille devant lui et dit sa prière en le regardant ».

Un scénario originel, retrouvé parmi les manuscrits de Rouen, est intitulé le Perroquet et ne comporte qu’un seul personnage : Félicité. Une anecdote, comme le remarque très justement Maurice Bardèche, qui pense que les souvenirs seraient venus après ?

Un nouveau sous-préfet était arrivé à Pont-l’Évêque le premier octobre 1830 : Louis Dunepveu (Flaubert l’appellera Baron de Larsonnière) ; sa mère, veuve, s’était remariée avec Louis Étienne de Pellegars-Colvé, ancien émigré ayant servi dans l’armée de Condé ; maire de Pont-l’Évêque sous la Restauration. En 1806, naissait une fille : Zénaïde ; c’est elle qui, en 1823, aura un perroquet, Arra ; son demi-frère Dunepveu l’aurait eu en pension pendant une absence de Zénaïde en janvier 1826 ; en 1828, il était empaillé (8).

Certes, il y a un décalage de date, là comme ailleurs, et qui n’exclut pas la présence chez Félicité d’un autre perroquet, celui qui laissa ses traces sur les marches de l’escalier. Dans les scénarios A et A II publiés par le Club de l’Honnête Homme (T. 4, pages 454 et 456), on peut lire l’arrivée d’un nouveau sous-préfet en 1830 « avec des dames du plus grand genre », elles ont « un hamac dans le jardin, sous un platane, un négrillon, un perroquet ».  … » Félicité souvent en passant devant la sous-préfecture s’était arrêtée à le regarder (le perroquet). L’idée qu’elle pourrait le posséder ne lui était pas venue ».

Et le rêve se réalisa, avec Loulou.

Les scénarios partiels publiés dans l’édition du Club de l’Honnête Homme, en appendice des Trois contes (T. 4, p. 462), sous les n° 20 et 22, donnent une description exacte de la maison de Mme Aubain, telle que nous l’avons connue avant 1944, sans aucun changement. De la Grande Rue (Saint-Michel), on pénétrait sous un porche couvert dans une cour parallèle à la rue des Halles (devenue place Robert-d’Aber) dont la séparait une alignée de constructions. La maison de Mme Aubain se trouvait au fond de la cour ; l’entrée se faisait par la ruelle des Halles ; un petit jardin la séparait de la Touques. La disposition des pièces, leur nombre, le sol avec ses différences de niveau, les planchers qui faisaient du bruit, l’escalier tournant, tout était resté miraculeusement intact, et on s’attendait à retrouver les meubles Directoire et les gravures d’Audran…L’odeur de moisi persistait, et, lorsque, la première fois que nous la visitions, il y a bientôt un demi-siècle, le propriétaire (pour qui Flaubert était un inconnu) nous faisait remarquer que les marches de l’escalier, du côté de la rampe, étaient rongées comme par un perroquet ! « Il appuyait sur les marches la courbe de son bec… », écrira Flaubert.

Ainsi, soixante-dix ans après la parution d’Un cœur simple, le décor était présent, intact : intactes aussi les verrières de l’abside de l’église Saint-Michel (disparues lors de la bataille en août 1944) où Flaubert ne pénétrait pas sans émotion ; il se rappelait que ses grands-parents, Prosper Fleuriot et Charlotte Cambremer de Croixmare, avaient été unis religieusement le 6 novembre 1792 avant de comparaître à nouveau 21 jours plus tard devant l’officier d’état civil pour respecter la loi nouvelle (ce qu’ignorait Clérembray). Se rappelait-il aussi ses oncles lointains : Guillaume Cambremer qui avait été prêtre à Pont-l’Évêque ; Jean-François Fouet, curé de Villers-sur-Mer ? Faisait-il acte de soumission ? Peut-être pas, mais sûrement d’attendrissement. Ce qui l’attirait : la vitrerie ; elle le fascinait et il attribuera à Félicité son émotion personnelle dans la contemplation de la colombe du Saint-Esprit qui, dans l’éclat de son rayonnement doré, devenait l’objet « psychique » : le perroquet.

Et lorsqu’il songe aux cérémonies de la première communion, n’éprouve-t-il pas la joie mystique qu’il ressentait lorsqu’il pénétrait dans une humble église de campagne, loin de l’hypocrisie des hommes. Qu’il nous paraît loin de son « nihilisme spirituel » (9).

Un cœur simple a-t-il été un simple accident dans l’itinéraire que Flaubert s’était tracé ?, un divertissement considéré comme une partie secondaire de son œuvre ?

Il marque, pour nous, dans une œuvre gigantesque, une pause au milieu d’une existence peuplée de lectures et de documentation historique.

Il ne s’agit plus de rechercher dans des époques lointaines le mode de vie d’empires détruits et de religions disparues.

Plus près de lui, Flaubert retrouve l’atmosphère de sa famille maternelle. Il travaille « dans la sincérité de » son « cœur », rassemblant tous ses souvenirs comme Félicité assemblait les siens, dans sa mansarde, autour d’un perroquet (10).

 

Dr Jean Bureau

Maire de Pont-l’Évêque

 

(1) Il se confessera dans Les mémoires d’un fou et dans Novembre.

(2) Charlotte Cambremer de Croixmare, épouse de l’officier de santé Jean-Baptiste François Fleuriot, est morte sept jours après l’accouchement. Son mari mourra le 11 pluviôse an XI (31 janvier 1803).

(3) Mme Massart se rappelait avoir été examinée par le docteur Achille Flaubert.

(4) La ferme de Geffosse a été attribuée exclusivement au docteur Achille Flaubert après le décès de Mme Flaubert le 6 avril 1872. Geffosse sera vendue le 11 juillet 1873 à M. Maudelonde. Il ne restait à Gustave Flaubert que la ferme de Deauville, amputée par les expropriations.

(5) La sœur du Constituant, Marie-Anne Sainte Thouret, avait épousé le chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Rouen, le docteur Laumonier. Par sa mère, Marie-Sainte Domin, elle descendait d’un bourgeois de Pont-l’Évêque, tanneur au faubourg Nival, dans le voisinage de l’hostellerie de la Licorne.

(6) Fouet de Crémanville, en achetant le fief de Saint-Julien relevant de la seigneurie des Authieux (au comte Buphile de Brancas, prenait le titre de seigneur et patron honoraire de Saint-Julien, et entendait avoir son banc seigneurial dans le chœur de l’église). Au cimetière du Manoir, parmi les dalles, on relève les inscriptions suivantes :

Comte Charles François Fouet de Crémanville, décédé le 22 septembre 1813.

Comtesse Fouet de Crémanville, décédée le 23 juin 1837.

Marquise Le Gouëslier d’Argence. née Aglaë Marie Fouet de Crémanville, décédée le 29 mars 1836.

(Voir : Jean Bureau. Le manoir de Saint-Julien, revue Lepays d’Auge, novembre 1965)

(7) Dans le scénario X (club de l’H. H., T. 4, page 449) : « le fils qui n’habite pas le pays l’affiche à vendre ou à louer ».

(8) Archives de Pellegars-Malhortie.

(9) Les descriptions et annotations de Flaubert ne peuvent être qu’antérieures à 1867, dates d une restauration malencontreuse.

(10) L’habituel souci de documentation de Flaubert lui vient en aide et ajoute aux confidences. Il n’y a rien d’inventé. Les passages de troupes avec le logement chez l’habitant, les concerts donnés sur la place de l’Église étaient fréquents surtout dans les années 1839-1841 : régiments venant du Havre ou de Rouen et se rendant à Caen ou à Cherbourg.