Célébration du centenaire de la mort de Flaubert

Les Amis de Flaubert – Année 1981 – Bulletin n° 58 – Page 3

 

Célébration du centenaire de la mort de Flaubert :
un bilan satisfaisant

Éditorial

 

On aura beaucoup parlé de Flaubert, au cours de l’année 1880 aussi bien dans les revues que dans les journaux quotidiens. Le centenaire de sa mort n’aura pas été négligé un peu partout, aussi bien en France que dans le monde francophone ou non : colloques, expositions, représentations théâtrales, revues, journaux. Quelques-uns nous ont envoyé leurs programmes et nous les remercions. Nous aurions aimé en faire la recension complète. Notons cependant que la municipalité de Rouen, avec l’aide du Conservatoire, de ses élèves et de quelques acteurs amateurs chevronnés, ont donné plusieurs représentations du Candidat, ce qui n’avait jamais été réalisé à Rouen. Il en fut de même à Milan où le cercle français n’a pas craint de le produire. On sait que Flaubert, homme des détails, n’était pas un homme de théâtre comme le fut Feydeau. Souhaitons que les colloques organisés en France et à l’étranger puissent faire paraître dans un temps relativement court les communications et discussions qui ont eu lieu à son sujet et de la manière dont on envisage son œuvre, un siècle après sa mort,

Aux littérateurs et critiques d’aujourd’hui, Flaubert demeure un cas. Voici un homme qui, malgré toutes les embûches de sa vie, de sa maladie jugée presque honteuse, des embarras causés par le comportement financier de ses proches, n’a toujours eu en tête que la littérature, que le goût du mot précis, du mouvement harmonieux de la phrase et de la ressemblance avec la réalité humaine et quotidienne. D’autres auteurs bien doués de son temps, plus soucieux d’en tirer profit, ont publié beaucoup plus que lui. Sur les rayons d’une bibliothèque, ses ouvrages tiennent peu de place, beaucoup moins que celle d’un Baudelaire, pourtant mort jeune. On peut se demander si cette abnégation résolue n’est pas à la base de l’admiration que tous lui accordent aujourd’hui : la ténacité absolue de l’homme, la précision de son œuvre littéraire. Nous avons tous besoin de modèles et d’exemples pour diriger nos travaux, et Flaubert dans ses romans, comme Littré dans son dictionnaire demeuré prestigieux, sont de ceux-là.

Maintenant, tournons-nous vers notre proche avenir. Contrairement à ce que nous supposions, nous avons reçu de nombreux articles pour notre bulletin, si bien que quelques auteurs devront attendre. Rappelons-leur que les articles courts se placent plus aisément dans la composition d’un bulletin que nous pourrions aisément publier sur une soixantaine de pages s’il n’y avait pas d’autres impératifs qui freinent nos ambitions : la montée insidieuse et permanente de l’impression, que nous devons régler dans le mois qui suit, dès la réception de la facture. Pour vivre, comme il le faudrait, à cause de notre bulletin, il nous faudrait 20.000 francs de recettes par an, produites aux neuf dixièmes par la rentrée des cotisations de nos membres. Nous vivons actuellement avec 15.000 francs et nos deux bulletins annuels sont réglés par nos possibilités certaines. Que chacun d’entre vous songe à nous l’adresser bientôt et nous manifeste ainsi leur satisfaction. Nous ne l’avons pas augmenté cette année, mais deviendra une nécessité l’an prochain, hélas !

Pour terminer, disons que nous avons fait éditer deux nouvelles cartes postales, à l’intention des nouveaux touristes qui passent chaque année au pavillon de Croisset : l’une est la reproduction d’une photographie de Flaubert, inédite, et que le romancier avait donnée à Collange, son dernier domestique. Elle nous paraît la plus vraisemblable. L’autre est une photographie du pavillon vu du jardin. Maintes fois, il nous a été demandé de la faire paraître en couleurs. Naturellement, nous y sommes favorables. Seulement, pour obtenir un prix raisonnable, nous devons en faire un gros tirage et nos finances ne sont pas assez florissantes pour l’instant.

André Dubuc