Correspondance entre Flaubert et George Sand

Les Amis de Flaubert – Année 1982 – Bulletin n° 60 – Page 3

 

Correspondance entre Flaubert et George Sand

Éditorial

 

D’abord, un sincère merci à tous ceux qui nous ont adressé un mandat de cent francs pour leurs cotisations de l’année 1982. Leur nombre est plus élevé que nous nous y attendions. Les cotisations régulièrement versées sont l’aliment nécessaire à la publication des bulletins de nos sociétés : question de survie ou de disparition. Elles nous aident à nous maintenir dans ces temps monétaires constamment troublés.

En général, nous tenons à publier les articles que nous recevons, sans regarder de trop près si leurs auteurs sont membres ou non de notre société. Il nous semble que leur contribution ou plus simplement leur quote-part est de devenir membre cotisant des Amis de Flaubert. Nous leur faisons plaisir en les publiant, qu’en échange ils nous rendent notre gentillesse.

Ceci dit, constatons qu’à la fin de l’année dernière a paru un numéro spécial de la Revue d’Histoire Littéraire de la France, bien cotée sur le plan international et concernant Gustave Flaubert. Il s’agit en fait des communications données au colloque organisé par elle à Paris en novembre 1980. Nous aimerions que les sociétés françaises et étrangères qui ont publié des numéros spéciaux pour le centenaire de sa mort nous fassent connaître leur sommaire, s’ils ne peuvent nous les adresser.

Un grand nombre de nos membres ont dû acheter l’excellent ouvrage publié chez Flammarion concernant la double correspondance échangée entre Flaubert et George Sand, les deux troubadours. L’auteur, M. Alphonse Jacobs, est de nationalité hollandaise. Il est venu à Rouen il y a une vingtaine d’années. Il travaillait déjà méticuleusement à cet excellent ouvrage et appartenait à notre société. Cet ouvrage d’un amateur doit marquer le couronnement de ses recherches littéraires.

Il a pu, avec quelques manques qu’il signale, publier toutes les lettres conservées de chacun d’eux et qui sont aujourd’hui dans des mains bien diverses. À cette époque devenue lointaine pour nous tous, le téléphone heureusement n’était pas encore inventé. La correspondance à l’aide de la poste était le seul moyen de s’entretenir régulièrement avec sa famille ou des amis, éloignés par la distance et les conditions de vie.

Il nous semble que la précision apportée est un modèle de patience. En plus, c’est une tranche de vie sociale qui apparaît au fil des pages : c’est important pour l’histoire littéraire, branche active des sciences humaines. Ils s’écrivaient pour le plaisir d’eux-mêmes, pour manifester leur amitié et ressemblance réciproque. Nous sommes, nous, des lecteurs indiscrets bien ravis, maintenant que la terre les a repris depuis plus d’un siècle et que les passions humaines et sociales qu’ils ont connues ou interprétées se sont évanouies. Merci à M. Jacobs d’avoir tenté et réalisé cette noble entreprise.

André DUBUC