Une opinion de Raoul Aubé sur la lettre à la Municipalité de Rouen

Les Amis de Flaubert – Année 1982 – Bulletin n° 60 – Page 43

 

 

Une opinion de Raoul Aubé
sur la lettre à la Municipalité de Rouen

 

Il s’agit de la lettre ouverte adressée par Gustave Flaubert au conseil municipal de Rouen, à propos de la fontaine Bouilhet qu’il sollicitait pour perpétuer son souvenir, à l’une des encoignures du nouveau musée-bibliothèque, laquelle fut édifiée rue Thiers et inaugurée après la mort de Flaubert. Cette lettre parut d’abord dans un journal parisien. Flaubert la fit imprimer chez Lapierre au Nouvelliste de Rouen en 200 exemplaires et on en retrouve parfois un chez les libraires d’occasion.

Raoul Aubé fut longtemps avec Pinchon, ami de jeunesse de Maupassant, sous-bibliothécaire à la bibliothèque municipale, mais en même temps il envoyait des articles à des journaux rouennais comme le Journal de Rouen et à des petits journaux hebdomadaires, vendus le plus souvent au Théâtre des Arts, pendant les entractes. Nous avons ainsi retrouvé dans le Tam-tam (6e année, n° 162) cet article fort court, mais bien évocatif de ce que pensait les « lettrés » rouennais de cette époque :

« Sous ce titre, Lettre de G. Flaubert à la municipalité de Rouen, l’auteur de Madame Bovary vient de publier un petit opuscule où il fustige de belle façon le vote si regrettable de notre conseil municipal relatif au projet concernant Louis Bouilhet. J’engage vivement tous mes lecteurs à se le procurer. Ils ne regretteront certainement pas le demi-franc que cela leur coûtera. »

Il faut saluer le courage littéraire de Raoul Aubé, fonctionnaire municipal, d’avoir manifesté aussi ouvertement son opinion !

A. D.