Nouveaux aperçus sur Marie-Sophie Leroyer de Chantepie

Les Amis de Flaubert – Année 1982 – Bulletin n° 61 – Page 4

 

Nouveaux aperçus sur
Marie-Sophie Leroyer de Chantepie

 

Après Louise Colet et avant George Sand, il est incontestable que la principale correspondante de Gustave Flaubert a été Marie-Sophie Leroyer de Chantepie (appelée plus brièvement dans cet article Marie-Sophie). Sa lettre du 18 décembre 1856, qui ouvre la correspondance, exprime non seulement son admiration pour Madame Bovary, alors que Flaubert était en procès à Paris, accusé d’immoralité, affirmant qu’elle est également écrivain comme étant « l’auteur des Duranti, de Cécile et d’Angélique Lagier ».  Bien sûr, Flaubert ne connaissait pas ses travaux et ne savait pas qu’ils avaient été publiés à compte d’auteur. Peut-être lui est-elle apparue comme quelqu’un pouvant remplacer « La Muse » en tant que confidente littéraire, lui permettant l’étalage de ses croyances et de ses idées les plus profondes ? Dans celle du 30 mars 1857, elle est qualifiée par Flaubert de « cher confrère », et lui propose le signe de reconnaissance du clan : « Nous causerons ensemble comme deux hommes ». C’est à partir de ce moment-là qu’elle devint la récipiendaire de quelques jugements d’une importance critique pour la meilleure connaissance de Flaubert ; parmi ceux-ci la célèbre affirmation sur l’impersonnalité de Madame Bovary (provoquée par l’identification de M.-S., comme étant Emma), son récit du premier projet du roman et sa confession : « La vie est une chose tellement hideuse que le seul moyen de la supporter, c’est de l’éviter en vivant dans l’art » (18 mai 1857). C’est aussi à M.-S. qu’il confessa avoir « considérablement aimé », avoir souffert d’hallucinations et aussi avoir été attiré par-dessus tout par les autres religions : « Je vous dis toutes les religions, pas plus l’une que l’autre ». Et elle reçut deux lettres (30 mars et 18 mai 1857) contenant l’essentiel de ses idées politiques. D’abord : « Je suis un libéral enragé. C’est pourquoi le socialisme me semble une horreur pédantesque… ». Ensuite ce passage qui ressemble de près à une prophétie de Bakounine (tout à fait inconnu de Flaubert) sur les conséquences du socialisme : « J’exècre tout ce qui est obligatoire, toute loi, tout gouvernement, toute règle. Qui êtes-vous donc, ô société, pour me forcer à quoi que ce soit ? Quel Dieu vous a fait mon maître ? Remarquez que vous retombez dans les vieilles injustices du passé… ». Ce fut elle également qui, donnant son propre point de vue, provoqua la fameuse phrase (6 juin 1857) : « Et tout cela parce qu’on veut une solution »… Une solution ! Le but, la cause ! Mais nous serions Dieu si nous tenions la cause ! Et tout comme Louise Colet, elle fut la confidente de ses buts et de ses difficultés pendant la composition de Salammbô ainsi que de la quintessence de son idéal d’écrivain : « Vous me dites que je fais trop attention à la forme. Hélas ! C’est comme le corps et l’âme ; la forme et l’idée, pour moi, c’est tout un… » (12 décembre 1857).

L’importance de ces lettres pour les flaubertistes rend étrange le fait que la seule étude biographique sur M.-S. n’ait été publiée que tardivement, en 1911, par Daniel Brizemur (1). Ce n’était pas un portrait très attrayant. Dès le commencement, Brizemur fait preuve d’irrespect en la traitant de « vieille fille », portrait très différent de la description qu’elle fit d’elle-même. Il croit que ses tourments à propos de la confession obligatoire sont une manifestation d’hystérie et il la dénigre pour avoir voulu créer une religion qui la satisfait, car « elle ne peut admettre que les peines d’enfer ». C’était aussi une malade imaginaire. « Elle vit comme une malade, elle se croit malade, elle se rend malade ». Elle est capable de « prétensions (sic) littéraires ». Il dénigre aussi ses goûts littéraires, y compris sa préférence pour Terre et ciel, de Jean Reynaud, que lui avait recommandé George Sand (2), plutôt que pour La vie de Jésus, de Strauss. Par-dessus tout, il l’accuse de socialisme « assez vague, un rêve de noble dame ». On pourrait multiplier ces exemples. Il la résume ainsi comme appartenant à « la génération romantique par les tempêtes réelles ou imaginaires de sa vie, par les tendances de son esprit », aussi bien que par ses prétentions littéraires ; elle était « un monument de confessions, de mémoires, de confidences et d’effusions ». C’est difficile de concilier ce portrait avec celui de Georges Lubin, le sandiste très averti, qui la décrit comme « lettrée, intelligente d’idées avancées pour son milieu d’origine… » (3). Ce portrait de Brizemur a-t-il besoin de retouches ?

Sur quelques points, au moins, cela est clair, car Brizemur n’était pas en possession de tous les faits et documents et, en plus, son point de vue est loin d’être impartial.

Le trait qui domine dans la vie de M.-S. est sa dévotion envers sa mère catholique, Marie Catherine Aimée Dupont, dont le mariage avec son père Robert Pierre Leroyer de Chantepie (membre pauvre de la petite noblesse des bords de la Loire), était son second mariage (4). Le premier avait été un mariage forcé, à l’âge de dix-sept ans, avec un homme âgé qualifié par Brizemur de « méchant, débauché et ladre » et dont elle eut un garçon et deux filles ; par la suite, elle le quitta pour se réfugier dans un couvent.

Son nouveau mari était veuf avec deux filles adultes. Ce fut en 1792 que la loi sur le divorce fut instituée en France par la Convention, ce qui permit à Mme Dupont de divorcer et de se remarier. Brizemur fait remarquer que ce second mariage « alarmait sa conscience chrétienne », mais il ne fait pas mention du décret du 15 thermidor an il (1794), stipulant les conditions qui auraient mis Mme Dupont dans l’impossibilité de divorcer d’avec son premier mari (5). Il n’est pas besoin d’être catholique pour comprendre que la mère de M.-S. ait cru avoir commis un péché mortel en se remariant. L’enseignement de la doctrine catholique d’alors insistait sur l’enfer et la damnation, culpabilisant ceux qui avaient commis un péché mortel et qui étaient ainsi privés à jamais de l’amour de Dieu. Les fautifs avaient à endurer la peine de la soumission à la punition terrestre (à travers les adversités, la maladie, etc.) et à moins qu’ils ne se repentent, sincèrement, ils avaient à affronter la punition dans leur vie future et même s’ils se repentaient, leurs souffrances au Purgatoire seraient prolongées.

Le couvent d’Angers, très rétrograde d’esprit, où M.-S. reçut une éducation fort stricte a dû lui apprendre, en tant que seule enfant du second mariage, qu’elle ne pouvait pas être indifférente aux terribles angoisses de sa mère. C’est sûrement la cause de sa maladie mentale et physique, qu’elle eut à l’âge de treize ans, maladie dont elle ne s’est jamais complètement remise, comme elle l’écrivit à Michelet (2 septembre 1859). Entre les mains d’un prêtre fanatique et ignorant ce n’est pas étonnant que, pendant deux ans, elle fût « presque folle de scrupules religieux ». À la même époque, un « médecin incapable » lui prescrivit des doses excessives de purgatifs (c’était le traitement habituel des maladies mentales), ce qui eut pour premier résultat que « l’estomac n’exerce pas ses fonctions », comme elle l’écrivit à Michelet dans la même lettre (6). Elle eut alors de véritables troubles digestifs ; plus tard, elle souffrit de conjonctivite progressive (7). Elle n’était donc pas totalement une malade imaginaire.

Bien qu’à l’âge de quinze ans, elle ait rencontré un « prêtre éclairé qui me rendit le calme », ce ne fut pour elle qu’un répit temporaire. Pour comprendre le tourment de ses hallucinations, qui lui faisaient croire qu’elle avait commis elle-même les péchés dont elle avait entendu parler, y compris ceux « qui blessent ma délicatesse de femme et que je ne puis m’expliquer ou comprendre sans horreurs ». Il faut se souvenir de l’importance que ce couvent rétrograde a pu instiller dans sa conception du péché et de l’enfer. Ainsi les hallucinations de M.-S. ne sont pas exactement une crise d’hystérie et les crises lors de ses confessions obligatoires n’étaient pas des « tempêtes… imaginaires ». Plus pénible encore était, pour elle, le fait que l’on savait qu’elle souffrait d’hallucinations : « Je crains que l’on me croye folle » écrit-elle encore à Michelet le 12 août 1859. À cette date, elle eût dû être placée dans une maison de santé. C’est pourquoi elle avait soin de ne décrire ses symptômes qu’à des personnes vivant assez loin d’Angers.

Le moment critique de la vie de M.-S. fut le voyage qu’elle fit à Nantes, soit juste avant ou juste après la mort de son père en août 1821. Il avait été nommé « contrôleur des impôts indirects » pour la circonscription d’Angers en 1807 et sa famille était venue y habiter, exactement dans une ferme surnommée Tertre-Saint-Laurent sur la rive du Maine opposée au centre de la ville d’Angers. Lorsqu’elle fit son voyage à Nantes en 1821, elle demeura probablement chez son parent Charles Besnard de la Giraudie, bâtonnier du barreau de Nantes : « qui n’a ni mes idées, ni mes opinions » comme elle l’écrivit à Michelet le 15 septembre 1859. Dans la notice nécrologique que lui consacra à sa mort le Phare de la Loire, le 20 octobre 1888, il est indiqué que ce voyage à Nantes avait été fait : « à l’âge où les impressions sont les plus charmantes et les plus durables à la fois ». Elle devint alors, toute sa vie durant, passionnée de théâtre et d’opéra, mais aussi « animée des sentiments dont le libéralisme ne s’est jamais démenti ». C’est alors qu’elle devint l’amie de la famille Mangin, libérale d’esprit, et aussi imprimeur et éditeur, et qui devait fonder plus tard, en 1852, l’important journal le Phare de la Loire (lequel donna des articles politiques et sur les événements nationaux, également des articles littéraires avec une participation parisienne d’auteurs comme Maupassant ou Jules Claretie). Un autre ami nantais fut le docteur Ange Marie François Guépin, ophtalmologiste, réformateur socialiste et plus tard écrivain (parmi ses livres, un sur les victimes de la Révolution de 1830 et un autre sur les véritables intérêts de la bourgeoisie en 1848). Bien qu’il ait été préfet du Morbihan en 1848, il avait conduit une procession qui rebaptisait la place royale de Nantes (11). Ainsi la conversion de M.-S. au socialisme fut authentique et elle apparut dès sa lettre à George Sand en 1848, quand elle lui écrivit sur les pauvres : « Six pieds de terre pour leur dernière demeure, voilà ce que le riche accorde au pauvre » (12). Elle voulait déjà démontrer que son socialisme n’était pas « assez vague, le rêve d’une noble dame ».

Comme Brizemur l’a noté, quoique M.-S. compare son éducation semblable à celle imaginée par Balzac pour Eugénie Grandet, autre facteur d’isolement. Son père très parcimonieux avait acquis plusieurs petites propriétés agricoles dans la région d’Angers qui formaient au total « un assez vaste domaine ». Cependant, après la mort de son père, elle n’était pas la seule héritière. Les autres cohéritiers étaient les survivants du premier mariage. Ainsi elle n’hérita pas, comme l’affirme Brizemur, de la propriété connue sous le nom de la Licorne (nom d’une ancienne auberge). Elle continua à soigner sa mère au Tertre Saint-Martin, qui était devenue invalide et survécut jusqu’en 1835. Ce fut sûrement la scène vécue à son lit de mort qui lui fit déclarer à Michelet (2 septembre 1859) qu’elle ne craignait pas la mort, mais seulement « le prêtre et les cérémonies funèbres ». Il n’est donc pas étonnant après cela, qu’elle se révoltât à nouveau contre la doctrine des « peines éternelles » comme elle l’écrivit à Flaubert le 10 avril 1857. Elle était maintenant tout à fait seule, sans ascendants et considérée comme fille unique, n’ayant plus près d’elle, témoin de son passé, que sa dévouée servante. Elle avait cependant un grand besoin d’affection et désirait aussi, comme socialiste convertie, se montrer capable de donner « aux autres un peu de ce bonheur qui m’a toujours manqué » (13). À partir de là, elle constitue son phalanstère en adoptant le fils et la fille de sa vieille servante, laquelle, jusqu’en 1859, est restée près d’elle quarante années durant. Elle fait de son fils Edouard, son filleul.

Fut-ce simplement son « romantisme » qui l’empêcha de se marier ? Comme elle l’écrivit, de Tours à Flaubert le 21 mars 1857, où elle put se rendre seulement après la mort de sa mère, elle aima et fut aimée. Mais elle s’interrogea d’abord et elle fut certainement influencée par l’avis sollicité à George Sand, transmis en temps utile, dans une lettre du 21 août 1836 et adressée au Tertre Saint-Laurent « l’amour est une mauvaise chose et tout au moins une tentative dangereuse », et George Sand ajoutait « et le mariage est odieux » (14). De nouveau en 1842, elle envisagea de se marier avec le tuteur de son filleul et quémanda de nouveau des avis. Alors George Sand se montra encore plus emphatique que la première fois (28 août 1842) : « je ne puis conseiller à personne un mariage sanctionné par une loi civile qui consacre la dépendance, l’infériorité et la nullité sociale de la femme ». Elle  lui recommandait la philosophie de Pierre Leroux et abjurant le bonheur personnel pour le « devoir », « je me place dans les conditions où ma vie serait plus utile au plus grand nombre possible de mes semblables » (15). D’ailleurs le tuteur de son filleul, était un ivrogne. Ce fut une chance que M.-S. ait pris conseil, communiqué plus tard à Flaubert à la fois sur les conditions injustes du mariage et sur les fragments qu’elle avait lus de Pierre Leroux (28 mars 1858 et 23 mai 1859).

À cette époque, elle acheta la propriété de la Licorne, au 30, chemin de la Barre, plus loin d’Angers que du Tertre Saint-Laurent, mais sur la même rive du Maine et sur la route de Nantes. Son phalanstère s’était encore accru en accueillant à son domicile un réfugié polonais, une « ancienne artiste, tête folle ». Vers 1850, une dame de 35 ans qui était une amie avec son fils âgé de quatre ans et un garçon orphelin qu’elle avait élevé depuis l’âge de trois ans, espérant lui faire apprendre le métier de « passementier ». Elle lui donna le surnom original d’Agamemnon. II y avait aussi chez elle Agathe, fille de l’un de ses demi-frères, élevée par sa mère, et qui fut déformée à l’âge de seize ans (sa triste histoire et sa mort ont été longuement racontées dans la lettre à Flaubert du 17 juillet 1858). Tout ceci n’était pas le socialisme d’une « grande dame » distribuant la soupe et le réconfort aux pauvres. Comme elle l’écrivit à Flaubert (11 août 1857), son père lui avait laissé un revenu annuel de 10.000 francs qui ne suffisait pas pour « tout ce monde qui consomme et ne gagne rien » et elle avait déjà dû vendre une partie de ses biens. Les archives locales ont enregistré la vente de deux propriétés (24 novembre 1845 et 8 octobre 1855) (18). Elle raconta aussi à Flaubert (10 novembre 1851) que s’il lui rendait visite, il serait surpris de la trouver « mal vêtue, plus mal qu’une servante, habitant une ferme sale en désordre » avec « ma communauté toujours en guerre ».

Comme il est connu, M.-S. supportait son « devoir ». Son filleul était proscrit après le coup d’Etat de 1852 qui (comme elle le dit à Michelet le 12 août 1859) lui causait beaucoup de souffrances : « surtout pour l’exil de ceux que j’aimais » et « depuis cette époque la cruelle maladie des scrupules est revenue avec une force qui me prive (sic) de raison ». Ce fut aussi le début de ses troubles.

L’orphelin « qui sans moi n’existerait pas » (comme elle lui écrivit le 16 septembre 1859) l’a quittée pour Paris. Son filleul était devenu paresseux et égoïste et refusait d’apprendre un métier. Puis il se maria avec une femme illettrée de la classe ouvrière, et fut congédié après avoir eu brièvement du travail où il gagnait seulement 50 F par mois, de sorte qu’elle eut à entretenir le couple et son bébé. Son amie la bouleversa en retournant à Paris avec son bébé immédiatement après la mort d’Agathe. Elle eut d’autres déboires. En 1859 (comme elle l’écrivit à Flaubert le 14 octobre), elle avait acquis l’amère conviction que tout ce qu’elle essayait de faire pour aider les autres était voué à l’échec ; pire encore, c’était en partie à cause de ses illusions.

« À quoi m’a servi ma jeunesse, ma fortune, mon dévouement pour tous, à rien ; ceux qui m’ont aimée m’ont fait plus de mal que ceux qui m’ont haïe. Ceux que j’ai aimés, je ne les aime plus, car ce n’était pas eux que j’aimais, mais les créations de mon imagination… » (19). Cependant, comme le lui écrivit George Sand en juillet 1870 : « vous avez su faire le bien toute votre vie, vous saurez le faire jusqu’à la dernière heure » (20).

Dans la même lettre de 1859 à Flaubert, M.-S. faisait sûrement allusion à Victor Agamemnon (l’orphelin), quand elle dit de l’éducation d’un enfant : « s’attacher pour recueillir l’ingratitude, cela ne m’est que trop arrivé ! ». Grâce à M. Jean Agamemnon, son arrière-petit-fils, on peut apprendre quelque chose de plus sur l’histoire de Victor. Il était né en 1836 et quitta probablement Angers en 1858. Dans sa lettre à Flaubert du 11 août 1857,  M.-S.  dit : « il était chez moi » et était âgé de vingt-deux ans. Victor raconta plus tard à son fils que la séparation avait été causée par « une fâcherie provoquée par des allusions insidieuses de gens proches de Mlle de Chantepie, en particulier un personnage assez porté sur la boisson (le tuteur) ainsi que par d’anciens condisciples. »  Il reprochait à M.-S. d’avoir fait un mystère de sa naissance. À Paris, il se fit de nombreux amis « en raison de l’argent qu’il dépensait aisément » ; parmi eux, un individu assez peu recommandable qui lui présenta sa sœur que le naïf Victor épousa peu après. Il l’amena à Angers pour la présenter à M.-S. mais son tempérament était « assez odieux » car elle était hautaine, vaniteuse et pimbêche. Cette rencontre eut pour conséquence une rupture totale avec M.-S.

Il demeure une tradition familiale qu’Un Cœur simple renferme un passage qui n’est pas sans analogie avec cette rencontre d’Angers et M. Jean Agamemnon a  quelquefois pensé que le romancier avait pu s’inspirer d’une scène de visite par sa correspondante.  Indéniablement, la dernière histoire de Paul Aubain, surtout celle de son mariage  «  n’est pas sans analogie » avec celle de Victor Agamemnon . Quand Paul « ne pouvait suivre aucune carrière, étant absorbé par les estaminets » (22), il ressemble au jeune homme (même s’il ressemble au neveu de M.-S. qui ne voulait pas apprendre de métier). Il y a peut-être une ressemblance plus proche avec Victor quand, après avoir essayé de nombreux métiers, il « avait découvert une voie : l’enregistrement »  et avait fait si bien qu’un « vérificateur » lui avait offert sa fille « qu’il avait amenée à sa mère pour la lui présenter », « mais elle dénigra les usages de Pont-l’Evêque, fit la princesse » (23) Mais n’importe quelle Parisienne aurait pu dénigrer les « usages » provinciaux et jusqu’à présent aucune lettre à Flaubert décrivant le mariage de Victor n’a été retrouvée. Il est possible qu’une telle lettre ait existée, soit à Flaubert soit à George Sand qui aurait raconté le mariage. (En juin 1876, lorsqu’il parle à  M.-S. de la mort de George Sand, Flaubert dit qu’ils ont souvent parlé d’elle) (24). C’est aussi tentant de penser que le mariage de Paul, peut-être un de ses innombrables « tesselles » que Flaubert assemblait dans ce conte, comme beaucoup d’autres (25), ce qui n’est pas prouvé. M.-S. aurait été, en fin de compte, contente de savoir que l’arrière-petit-fils de Victor nous ait écrit : « Nous avons d’ailleurs toujours cultivé sa mémoire, en particulier en raison de ses options politiques et surtout sociales qui, par l’intermédiaire de Victor, sont venues jusqu’à nous ».

En dépit de son continuel sentiment d’amertume que « j’ai été cruellement rappelée (sic) à la réalité par les peines fondées sur la désaffection et l’ingratitude », comme elle l’écrivit à Flaubert le 1er septembre 1860 jusqu’à aussi tard qu’en 1868, lorsque Flaubert lui conseillait (15 juillet) « de laisser votre hôpital, c’est-à-dire tous les gens dont vous vous êtes chargée » (27). Elle se rendit au moins quatre fois à Nantes entre 1860 et 1865, et en 1862, elle allait de nouveau à Tours, faisant une excursion dans la vallée de l’Indre. Selon Brizemur, ces sorties avaient pour but de dissiper ses hallucinations, mais à l’invitation de Flaubert elle avait essayé de se confesser depuis 1858 (28) et en octobre 1863, il la félicita d’y être parvenue. Ce qui semble être le but plus vraisemblablement que la cause.

En décembre 1865, le théâtre d’Angers fut détruit par un incendie. Après avoir organisé une souscription et avoir envoyé deux pétitions fructueuses à Napoléon III, elle demanda à Flaubert d’intervenir en 1868. Il répondit (15 juillet 1868) avec bon sens : « On ne peut forcer une ville à avoir un théâtre malgré elle » (30). Mais, heureusement pour elle, celui-ci fut enfin reconstruit et en 1877 sa vie fut transformée par l’inauguration de l’Association Artistique des Concerts populaires pour laquelle elle fut membre fondateur, unique exemple d’initiative culturelle dans la France provinciale de cette époque. Chaque hiver, les meilleurs musiciens tels que Paul Viardot vinrent jouer des œuvres non populaires mais classiques comme Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert et même de la musique contemporaine (31). Le fondateur de cette association était sûrement le père de la filleule de M.-S., Marie Michel. Ces concerts donnèrent à M.S. d’autres occasions de faire le bien, car les places coûtaient seulement 50 centimes, avec des prix spéciaux pour les enfants des écoles et les étudiants. II y a un léger doute pour savoir si le produit de la vente de la ferme du Tertre Saint-Laurent, le 25 mars 1878, a servi à le financer. En 1881, elle vendit la Licorne, son adresse étant désormais Boulevard des Lices (32). C’est à cette époque que Brizemur, au commencement de son article, la décrit se promenant dans sa calèche, habillée à la mode de 1830 ; il mentionne que « les concerts classiques sont encore le charme et l’honneur de la cité angevine ». Mais il ne parle pas de l’Association d’Alfred Michel, du rôle que M.-S. joua dans la promotion de ces concerts. Il décrit également ces soirées musicales qui, à son âge et parce qu’elle accueillait des protestants, des juifs et des libres-penseurs, choquaient les bourgeois angevins. Enfin, un journal féministe anglais, le Women’s Penny Paper de Londres, en relatant sa mort dans le numéro du 10 novembre 1888 souligne « qu’elle était remarquable de dévouement pour les artistes français ». (33)

II semble que M.-S. soit retournée au moins deux fois à Château-Gontier, sa ville natale, dans les années 1840 et qu’elle ait passé un grand nombre d’heures heureuses dans cette bibliothèque municipale, également en 1869, juste avant la publication en ville de ses Chroniques et Légendes (35). C’est par gratitude pour cette publication qu’elle donna à Château-Gontier le splendide portrait à l’huile, maintenant au musée de la ville, qui la représente comme une femme très attirante, avec ses yeux bleus, ses cheveux bruns et surtout son expression vive et intelligente. Elle mourut à Angers le 23 octobre 1888 (35) au n° 24 du boulevard des Lices (comme il est indiqué le 28 novembre dans le Petit Courrier d’Angers). L’adresse est confirmée par le dernier acte de vente. Les témoins pour l’acte de décès ont été A. Paviot, propriétaire et officier d’académie, probablement celui qui est venu à la mairie faire la déclaration du décès ; le second témoin, un employé de mairie, ce qui est fréquent, tous deux dits « amis de la décédée ». Dans son numéro du 27 octobre 1888, Le Women’s Penny Paper dit que les talents littéraires de M.-S. lui avaient valu de devenir membre honoraire de l’Académie des Sciences et Belles Lettres d’Angers.

La notice funèbre dans le Phare du 10 novembre 1888 l’appelle « une de nos meilleures amies » et ajoute : « Nous ne serons pas les seuls à la déplorer. Les pauvres gens… »

Les héritiers de M.-S. selon la loi n’ont pas laissé de trace d’un testament, mais Brizemur déclare qu’elle distrayait de sa succession plusieurs billets… pour faire éditer ses différentes œuvres (comme cela fut réalisé sans aucun doute entre 1889 et 1893 sous la direction de Mlle Michel). La famille Agamemnon est à l’origine de l’idée répandue qu’elle a aussi laissé une forte somme d’argent à Victor. Après la mort de M –S., son épouse veuve vint habiter Angers. Elle avait encore trois enfants vivants à cette époque. En de pauvres circonstances en partie, à cause de son inconduite en rejoignant un ancien amant qu’elle épousa d’ailleurs après la mort de son mari. Bien que l’on ne puisse pas dire ce qui arriva ou qu’elle vécut à Angers à son retour, en tout cas la fortune de la famille s’améliora. Elle dut se tenir tranquille, car elle désirait favoriser deux de ses enfants au détriment du troisième. Ce qui restait des biens de M.-S. fut hérité par les descendants survivants des enfants du premier mariage de son père.

Il est nécessaire de discuter à la fois des « prétentions littéraires » alléguées de M.-S. et des raisons pour lesquelles elle échoua, notamment dans son ambition d’être la seconde « Muse » en tant que confidente littéraire de Flaubert. Incontestablement, Flaubert a dû être très fortement frappé lorsqu’il a lu sa lettre du 15 mars 1857, « Le travail, l’amour… et l’ennui ». C’est quelque chose de très différent que d’avoir des prétentions littéraires.  Tant de gens ont véritablement désiré écrire ou ont pu écrire des œuvres qui sont à juste titre oubliées. L’étude objective et sans complaisance de Mme Blot-Pautrel sur les œuvres de M.-S. donne le ton juste et l’évidence de quelqu’un de si peu cultivé ne pouvait pas juger les critiques du maître Flaubert. Mais rien ne montre plus clairement la distance entre M.-S. et l’artiste créateur, transformant toute expérience, que la réponse de Flaubert après la mort d’Agathe. Il lui conseilla « vous devriez écrire cela », tout comme il avait dit à son ami Le Poittevin le 2 avril 1845 : « Tout cela demanderait à être écrit ». Faite d’un métal tout différent, M.-S. aurait pu seulement dire qu’elle ne pouvait pas « prendre un sujet qui me touche de près » (12 septembre 1858).

Ce qui est le plus frappant dans les lettres adressées à Flaubert est qu’elle ignore totalement les perles qu’il a données avant elle. Les réponses sont presque toujours exclusivement autobiographiques (comme l’étaient d’ailleurs ses lettres à Michelet), donnant l’impression indélébile d’une personne entièrement plongée dans ses affaires financières ou familiales, repliée douloureusement sur elle-même, rabâchant sans cesse ses malheurs ; « pensez moins à vous », lui écrivit vainement Flaubert (18 mai 1857), alors que leurs relations se transformaient de celles de « confrères » en celles de docteur et de patient. Flaubert demeura plus que gentil à son égard qu’il ne l’avait été pour la « Muse ». En comparant ses commentaires sur son roman Cécile (36) avec les critiques acerbes des poèmes de Louise Colet. Mais alors qu’elle demandait son avis pour voyager, pour aller à Paris, pour améliorer son travail, pour lire les maîtres écrivains, par-dessus tout Montaigne, il paraissait à peine en avoir été ennuyé. Elle ne semble pas non plus avoir été suffisamment intelligente pour comprendre ce qu’il y avait d’« hénaurme » à demander à un écrivain de son talent de placer une de ses petites œuvres de vulgarisation : La légende de la pâquerette (37). Elle a des excuses, à la limite de son propre conseil de lui recommander des livres sur la Guerre de Trente Ans, méchamment décrite par Brizemur comme « elle veut aussi l’instruction gratuite et obligatoire ». C’est naturellement un repli sur elle-même qui la fait s’identifier totalement avec Emma : « mes chagrins, mes ennuis… furent celles que vous avez si bien dépeintes », comme elle lui écrivit le 28 mars 1857. Le fait qu’elle continua à lui écrire sur « cette œuvre impérissable » dans au moins onze lettres conséquentes doit avoir amené Flaubert à faire cette déclaration (16 février 1879) que ce livre « m’embête. On me scie avec ce livre-là ». Le fait patent est, parce qu’elle était l’une de ces Emma pleurant dans les provinces, elle était tombée pour ainsi dire dans des eaux dont elle ne pouvait mesurer la profondeur. Rien ne révèle plus clairement cette idée que sa réponse du 21 décembre 1857 sur la forme et l’idée : « Vous me dites que pour vous la forme et le fond ne sont qu’un en littérature, mais je préfère l’idée comme l’âme au corps ». L’abîme entre les deux n’aurait pu être plus profond. Bien que Flaubert ait continué à lui écrire, moins fréquemment jusqu’en juin 1876, ses lettres ne font plus allusion à ses dernières œuvres.

Il reste un point obscur à résoudre : l’énigme de la disparition de toutes les lettres autographes de Flaubert à M.-S. et de M.-S. à Flaubert sauf une de chacun des correspondants. En 1884, Ernest Commanville demanda ces autographes à M.-S., mais elle ne voulut lui prêter « qu’à la condition qu’après en avoir pris copie, vous me les rendiez » (38). Le premier paquet (qui devait contenir la lettre de Flaubert du 6 juin 1857) fut envoyé le 16 juillet 1884, et probablement retourné peu de temps après. Il semble que, soit par accident, soit volontairement, cette lettre ne fut pas renvoyée, mais que M.-S. presque aveugle ait été incapable de vérifier le paquet à son retour. Il est vraisemblable qu’elle a rejoint la grande collection de la villa Tanit à Antibes, où Caroline, remariée avec le Dr Franklin-Groult, donnait souvent des articles de valeur à leurs amis ou relations. Si c’était ainsi, on pourrait expliquer peut-être comment elle arriva entre les mains de Marc Loliée. Elle fut en partie publiée dans l’édition Conard de la correspondance, mais, comme M. Jean Bruneau le signale, avec deux paragraphes ajoutés qui peuvent provenir d’une autre lettre, elle n’a pas depuis été retrouvée. Descharmes, avant 1914, signala aussi des lettres qui ont été assemblées ou séparées par Caroline. Le mystère est donc de savoir ce que sont devenues ces vingt-deux lettres (la plupart d’entre elles n’avaient pas été publiées auparavant). Elles apparurent dans la Nouvelle Revue du 15 février 1897 et ne comprenant pas celle du 6 juin 1857. Bien que le texte de la Nouvelle Revue diffère légèrement de celui publié dans l’édition de la correspondance chez Charpentier, la Nouvelle Revue semble avoir reproduit les lettres autographes de Flaubert, malheureusement sans attribution ou remerciement. On peut seulement supposer que les héritiers naturels deM.-S., ou l’un d’entre eux, les a vendues. Mais à l’heure actuelle nul ne sait ce qu’elles sont devenues depuis 1897. En fait, Descharmes note en 1922 que « les autographes des lettres de Flaubert à Mlle Leroyer de Chantepie, n’étant plus dans les mains des héritiers n’ont pu être communiquées » (43). il semble donc bien qu’elles aient été détruites ou plutôt vendues à quelqu’un d’inconnu, dont les héritiers actuels ne se sont jamais manifestés.

Le sort des lettres de M.-S. à Flaubert est également mystérieux. Elles lui furent retournées évidemment quelque temps avant que Descharmes ait préparé l’édition du Centenaire, car il remercie Mlle Michel pour la « copie intégrale » des lettres de M.-S. à Flaubert (44). Il avait fait alors des « copies de copies » (45). Mais depuis que, vers 1918, Brizemur a remercié Caroline pour l’envoi de ces lettres, il semble que Caroline ait insisté pour les obtenir après que la copie en eut été faite. Il y a deux raisons pour lesquelles Caroline a voulu conserver la première lettre du 18 décembre 1856. Elle tenait cette première lettre de Brizemur et la seconde parce qu’elle permit à Antoine Albalat de la reproduire dans Gustave Flaubert et ses amis, paru en 1927. Albalat fut l’un des familiers accueilli à la villa Tanit. Il y a fait peut-être référence en notant « l’émotion profonde que Madame Bovary a causée dans certaines âmes féminines de province » (p. 123). On peut soupçonner que l’opinion de la nièce de Flaubert sur les lettres de M.-S. ont été très voisines de celles d’Albalat et de Brizemur. Dans ce cas, celles de M.-S. ont dû suivre le même chemin que toutes les autres pièces de valeur que Caroline a pu éliminer ou donner d’une manière ou d’une autre. Cependant, pour Marie Michel, toutes les autres lettres étaient inconnues sauf par les extraits et les descriptions de Brizemur. Souhaitons qu’avec la publication de cet article elles réapparaissent pour la joie des lettrés sur cette correspondante encore un peu énigmatique de Flaubert.

Hermia Oliver

Surrey (Angleterre)

N.B. — Je remercie toutes les personnes qui, dans plusieurs villes françaises, m’ont aidé avec tant de bonne volonté et de joie, au cours de mes semaines de vacances sur les bords de la Loire. En particulier, M. l’Adjoint délégué à la Culture de la ville d’Angers ; M. Jacques Sailot, généalogiste et membre de l’Académie d’Angers ; M. Nicolas, conservateur au service des hypothèques d’Angers ; M. le Bibliothécaire de l’Université catholique d’Angers ; les conservateurs et personnels des bibliothèques municipales d’Angers, de Tours et de Nantes qui m’ont grandement facilité mes recherches et entrouvert des possibilités de recherches. Également la direction du musée de Château-Gontier ; ceux qui, à Rouen, m’ont permis de me mettre en relations avec M. Jean Agamemnon et par-dessus tout à Katherine Duff qui m’accompagnait et a partagé avec moi tout le travail de recherche.

H. O.

(1) Une correspondance de Flaubert : Mlle Leroyer de Chantepie, voir Revue hebdomadaire 18 octobre 1919, également reproduite dans le bulletin des Amis de Flaubert numéros 16 et 17, année 1969. Dans cet article, nous avons employé les initiales de son prénom pour désigner Mlle Marie-Sophie Leroyer de Chantepie (M.-S.).

(2) Voir lettre de George Sand à Marie-Sophie (M.-S. du 22 février 1855 Sand Correspondance tome XII, p. 92-3.

(3) Ibid, t. III, index pp. 883-4.

(4) Arch. dép. de Maine-et-Loire. Enregistrement des actes, vol. 1.483 n° 14, le nom de famille apparaît comme étant Le Royer de Chantepie dans l’Armoriai de l’Anjou. Son prénom dans l’acte de décès (Angers 1888, n° 537 est bien Marie-Sophie.

(5) (G. Lapointe), Histoire des institutions et des faits sociaux (987-1875) Paris, 1956.

(6) Voir : trois lettres de Marie Leroyer de Chantepie, Bull. A. de Fl. n° 33, décembre 1968.

(7) Flaubert, édit. du Centenaire, t. XI, noté par René Descharmes, p. 162 n.

(8) Lettre à Michelet, 2 septembre 1859. A. de FI. N° 33, p. 30.

(9) Arch. dép. du Maine-et-Loire, enregistrement des actes, vol. 1.483, n  14.

(10) Flaubert, Correspondance, édit. de la Pléiade, note par J. Bruneau, t. 2, Grand Larousse du XIX* siècle.

(11) Bibl. mun. de Nantes, catalogue J. Maitron. Dict. bibliographique du Mouvement ouvrier français, (voir Vallès, Jules Louis)

(12) Cité par F. Blot-Pautrel. Marie-Sophie Leroyer de Chantepie. Une femme de lettres romantique en Anjou. (U.E.R. des lettres et sciences humaines d’Angers). Les Angevins de la littérature Angers 1979.

(13) Lettre à Flaubert. 28 septembre 1857,

(14) G. Sand, Corr. de la Pléiade, t. 3 pp 539-40.

(15) Ibid, t. 5, pp. 756-9.

(16) Elle l’acheta le 21 juillet 1842 (Enreg. des actes, vol. 268, n° 23.011).

(17) Voir les lettres à Flaubert du 11 août 1857 et à Michelet du 16 sept. 1859.

(18) Enreg. des actes, vol. 302, n  25.321 et vol. 398 n° 46.

(19) Edit. du Centenaire t. X p. 404 n, photocopie d’une lettre entière par le prof. Jean Bruneau.

(20) Sand, Corr. édit. Calmann-Levy, t. 5, pp 387-89

(21) Jean Agamemnon, conservateur du musée Luce à Mantes, m’a gentiment envoyé de nombreux renseignements sur sa famille.

(22) Œuvres complètes, édit. du Seuil, tomes 2 et 3, p. 173

(23) Ibid, tome 4, p. 176.

(24) La Nouvelle Revue (N.R.), 15 février 1897, p. 698-9.

(25) Voir G. Bonnaccorso : La Bretagne dans Un cœur simple. (Bull. A. de FI. n° 59. décembre 1981) et Alison Fairly : la contradiction créatrice : quelques remarques sur la genèse. D’un cœur simple dans Imagination and Langage (Cambridge, 1981), voir aussi G. Willenbrink : le dossier de Flaubert sur Un Cœur simple, Amsterdam, 1976.

(26) Photographie d’écriture donnée par J. Bruneau.

(27) Œuvres complètes, édit. du Centenaire t. 11, p. 164.

(28) Voir la lettre du 13 mars 1858.

(29) Nouvelle Revue, p. 693.

(30) Ibid. p. 696-7.

(31) (Louis de Roman), l’Association d’Angers et les concerts populaires, extrait de la Revue d’Angers, 1879.

(32) Arch. dép. Maine-et-Loire, vol. 1.170, n° 94 et vol. 1.283 n°741.

(33) Cette note a probablement été donnée par Mme de Belloc, d’origine anglaise  « dont les ouvrages sont bien connus des Angevins » (Revue de l’Anjou, 1891), elle note son ouvrage Les pays des pharaons.

(34) Abbé Foucault : documents sur Château-Gontier, Laval, 1883, pp. 266-7.

(35) Acte de décès, n° 535, photocopie de la mairie d’Angers, avec la date et le lieu de sa mort sur le boulevard du Roi René (sic). L’erreur vient probablement de ce que la statue du roi René est au coin du boulevard des Lices.

(36) Dans sa lettre du 18 mai 1857.

(37) Voir ses lettres des 5 et 12 septembre 1858.

(38) Flaubert, Corr. édit. de la Pléiade, t. 2, p. 730, note p. 1.333.

(39) Ibid, p. 1.384.

(40) Ibid p. 1.384.

(41) Edit. du Centenaire, note finale, t. 12, pp. 299-301.

(42) Voir la note de Jean Bruneau, corr. t. 2, p. 1.333.

(43) Edit. du Centenaire, t. 10, p. 270, n. i.

(44) Ibid.

(45) Notes communiquées par M. Jean Bruneau.