Des vers de Louis Bouilhet

Les Amis de Flaubert – Année 1984 – Bulletin n° 64 – Page 37

 

Des vers de Louis Bouilhet

 

Le docteur Lecaplain, un Rouennais disparu depuis longtemps, avait bien connu les familles de Flaubert et Maupassant. Sa grand-mère, Mme de la Brosse, épouse d’un docteur de la ville, lui avait raconté enfant, les soirées amicales qui se déroulaient dans les appartements du père de Gustave Flaubert, dans l’appartement qu’il occupait à l’Hôtel-Dieu et dont une partie est devenue des salles pour le Musée de la médecine et pour le souvenir de Flaubert. Entre autres propos, elle lui avait dit sur Gustave jeune, c’est-à-dire avant 1844, qu’il était « un esprit inquiet, un liseur passionné, abandonnant brusquement la conversation pour aller chercher le renseignement ou le mot qui lui échappait dans la vaste bibliothèque paternelle, située à l’étage inférieur du pavillon ».

À la mort du docteur de la Brosse, Louis Bouilhet, ancien étudiant en médecine, avait adressé à sa veuve et à ses enfants des vers de circonstance, qui furent pieusement conservés par les descendants et qui sont sans doute demeurés inédits.

Vainement la tombe est fermée
Il n’est pas mort ton souvenir
Comme autrefois la femme aimée
T’attend quand le jour va finir.
Ouvre la porte accoutumée
Rien n’est changé, tu peux venir.

 

Longtemps, longtemps la ville entière
En esprit, suivra ton convoi !…
Par la neige et la poussière
La bienfaisance fut ta loi
Et le pauvre dans sa chaumière
Y songe en priant Dieu pour toi…

 

A. D.