Une lettre de Caroline Franklin-Grout.

Les Amis de Flaubert – Année 1985 – Bulletin n° 67 – Page 31

 

Une lettre de Caroline Franklin-Grout.

 

Georges Le Roy, chimiste, directeur du laboratoire municipal de la ville, a toujours été un admirateur de Gustave Flaubert. Son père, également rouennais, était médecin. Il avait fort bien connu Flaubert et Bouilhet. Il a même écrit des Souvenirs de sa vie et l’on ne sait, à l’heure actuelle ce qu’ils sont devenus après la mort du fils, demeuré célibataire. Georges Le Roy avait été au côté de Paul Toutain, pour le rachat du Pavillon en 1905. Il devait en devenir le conservateur jusqu’à sa mort en 1925. Il demanda des renseignements à sa nièce concernant la maison des Flaubert à Croisset.

Villa Tanit, Antibes, 22 février 1924.

Monsieur,

Je réponds par ordre à vos deux lettres.

Dans la première au sujet du locataire qui habitait la maison attenant à la propriété de Croisset, je crois qu’il doit s’agir d’Édouard Lebarbier, élève de l’École d’Athènes, ayant collaboré à l’histoire de Jules César de Napoléon III. Il venait souvent chez sa tante madame Lebret et était très lié avec mon oncle. Je n’ai jamais entendu dire qu’il avait écrit pour le théâtre.

Ensuite, pendant un an ou deux, il se peut que la maison ait été louée à Eugène Crépet, un homme de lettres, un ami aussi de mon oncle.

Pour ce qui est de la demande contenue dans votre seconde lettre reçue ce matin, je vous donne, ainsi que l’a fait mon cousin Ernest Roquigny, mon assentiment aux démarches que vous faites en vue de savoir comment des pièces qui devraient être dans la possession des Flaubert ont pu tomber dans des mains étrangères.

Je vous trouve en effet Monsieur le plus zélé des conservateurs que pourra jamais avoir le musée Flaubert, très attaché même, une importance, certes plus grande que je ne ferais moi-même à bien des choses.

Il me semble que le portrait à l’huile de Bergerat ne doit pas être bien intéressant. Celui à la plume de Liphard, reproduit souvent, est loin de me satisfaire. Cependant il n’est pas sans intérêt sans doute et je souhaite, puisque vous en avez envie que vous ayez pu l’acquérir au mieux et l’obtenir de Mme de Bergerat.

Veuillez croire Monsieur à mes sentiments distingués.

Caroline Franklin-Grout.