Les Amis de Flaubert – Année 1982 – Bulletin n° 61 – Page 33
Une description de paysage supprimée
dans Un cœur simple
L’étude des manuscrits est le meilleur moyen de connaître l’art d’un écrivain. À travers ses ratures, ses modifications, ses adjonctions, nous pouvons découvrir le secret de son métier, suivre les procédés de son travail, voir comment il corrige, arrondit ses phrases.
Grâce aux manuscrits, l’élaboration de l’œuvre a lieu sous nos yeux et nous permet de comprendre en quoi consiste le travail du style, la recherche des mots, l’originalité des idées, enfin, tout l’effort qu’une œuvre écrite exige de son auteur.
Dans les manuscrits, nous trouvons souvent des corrections plus longues et plus éloquentes que les simples ratures d’un mot ou d’une phrase : ce sont les rédactions successives d’un même passage, qui nous permettent de suivre l’élaboration, lente et progressive, d’un morceau tout entier de l’œuvre.
Nous nous proposons de reconstruire, en transcrivant les brouillons, l’élaboration d’un passage tiré d’Un cœur simple, exemple significatif pour mieux comprendre l’art de Flaubert.
Arrêtons notre regard sur le deuxième chapitre du conte, quand l’auteur fait allusion aux promenades à la ferme de Geffosses. Dans le texte définitif, la description du paysage est résumée en moins de deux lignes :
« Quand le temps était clair, on s’en allait de bonne heure à la ferme de Geffosses.
La cour est en pente, la maison dans le milieu et la mer au loin apparaît comme une tache grise ».
L’examen des brouillons révèle que ce paragraphe est, en réalité, le reste d’un passage plus substantiel, qui a coûté à Flaubert beaucoup plus d’efforts qu’on ne l’imagine et qui appartient à l’un de ces morceaux retranchés sans pitié. (1)
Les manuscrits en conservent trois rédactions, et de la première version à la troisième, chaque fois, le même travail d’épuration s’affirme. Flaubert supprime les détails exagérés, les explications inutiles, tout ce qui n’est pas essentiel ; méthode qu’il emploie d’ailleurs, dans tout le conte. « Là où l’on perçoit, dans le texte final, évidemment du sens, travail de l’implicite, synthèse et raccourci, on trouve, dans les manuscrits, de l’explicite, de l’analytique d’une part, d’autre part de remarquables développements libres, censurés ensuite sans pitié » a justement remarqué Mme R. Debray-Genette. (2)
Flaubert procède par surcharges et juxtapositions. Il écrit d’abord en quelques mots des ébauches, de simples notations d’idées, souvent imprécises, et ce n’est qu’après avoir passé par de nombreuses étapes et subi différentes transformations que les simples notations se développent en un paragraphe complet.
Transcriptions des trois rédactions
Pour mieux suivre l’itinéraire créatif de l’auteur, il nous semble indispensable de transcrire les trois rédactions du passage. (3)
La première rédaction est la plus travaillée, elle est pleine de ratures, de variantes, de renvois (4). Il n’y a aucune image dont le contour soit fixé, peu de phrases sont définies, ce sont plutôt de simples notations qui expriment les principales idées descriptives.
La deuxième rédaction est le résultat d’un patient travail d’épuration. Les expressions sont plus précises, les idées descriptives deviennent plus claires.
Flaubert peint le paysage comme un tableau, il met en relief les couleurs, la lumière et les ombres, cherche des effets de contraste, de mouvement, de bruit, transforme les choses en image et en sensations. Il montre une plaine traversée par une petite rivière et riche de végétation, un spectacle d’où se dégage un sentiment de tranquillité et de bien-être.
Deuxième rédaction, folio 286
Examinons, maintenant, quelques exemples de ratures, de changements de phrases et d’expressions, pour suivre de plus près le travail de l’écrivain.
Au début de la première rédaction, nous lisons :
– « Quand il faisait beau temps on s’en allait passer tout l’après-midi ». Lors de la seconde campagne, l’auteur ajoute « la journée » et « dès le matin ». Dans la deuxième rédaction, Flaubert reprend les deux variantes : « on s’en allait dès le matin » et « on s’en allait passer toute la journée ». Il choisit la dernière expression, dans laquelle l’idée de partir dès le matin est implicite.
– En décrivant le parcours de l’eau d’Ivie, Flaubert ajoute : « Court dans sa longueur », remplacée aussitôt par « court avec douceur », qui a la même terminaison, mais qui présente, surtout, une image s’harmonisant avec le paysage.
– Entre les adjectifs « longues » et « hautes », attribués aux fusées blanches, Flaubert, après beaucoup d’hésitation, préfère la sonorité de « longues ».
– « Sur le toit de paille » est modifié en « à la crête des chaumières », expression plus sonore.
– « Mais dans l’été », est corrigé en « mais l’été » qui est plus concis.
– La longue phrase : « on marche sous une /allée/ berceau épais formé par les arbres qui dominent les deux côtés de la route » est remplacée par l’expression plus concise : « tous les arbres du chemin forment une voûte obscure ».
– Pour qualifier la « voûte », Flaubert emploie d’abord « sombre », puis « obscure », pour revenir ensuite à « sombre ».
– Pour exprimer l’idée de la montée et, en même temps, de la direction vers la droite, Flaubert a besoin de plusieurs essais : « on remonte encore un peu », « on incline à droite », puis il trouve l’expression satisfaisante : « on monte sur la droite ». La phrase « la mer faisant une tache grise » est remplacée par une comparaison représentant la même image : « la mer apparaît comme une tache grise ».
Flaubert ne tolérait pas la répétition du même mot dans la même page.
– « Entre les haies des ronces » est supprimé car la même image sera reprise plus tard : « par les trous des haies ».
– Dans la phrase : « Puis elle descend et contourne une petite rivière » Flaubert efface « contourne », car, quelques lignes plus haut, il avait écrit : « en tournant une colline ». « Elle descend » disparaît aussi et, au lieu de deux coordonnées, il préfère une seule proposition, toujours au profit de la concision : « en tournant une petite rivière ».
– « L’eau est plus grosse » est supprimé, pour éviter la répétition de l’adjectif « grosse ».
– L’auteur transforme « de place en place » en « çà et là » pour ne pas répéter le même terme.
– « On découvre la mer » est modifié en « la mer apparaît », sans doute pour éviter la répétition du pronom indéfini « on », employé deux lignes plus haut.
Flaubert avait en horreur les assonances.
– « Au printemps, quand les feuilles ne sont pas ouvertes » est modifié en « Au printemps avant que les feuilles ne soient ouvertes », probablement à cause de l’assonance entre « temps » et « quand ».
– « Les poiriers fleuris dressent… de hautes fusées blanches ».
Au lieu du verbe « dresser », qui fait assonance avec « fusées », Flaubert emploie le verbe « faire ».
– « Les pommiers (font) des /clairs/ bouquets roses ». L’auteur supprime « clairs » qui est inutile pour le sens et qui produit une répétition de la gutturale.
– Entre « une bordure bleue » et « des lignes bleues » l’auteur choisit la dernière expression, probablement à cause de l’assonance des deux « b ».
On sait que Flaubert évite, autant qu’il peut, tout mot peu connu, comme les termes techniques, nouveaux, rares.
Aussi le mot « têtards » est supprimé en tant que terme technique.
Dans la première rédaction nous trouvons quelques notations d’idées, ensuite développées.
– De grosses pierres de place en place pour poser les pieds » deviendra « les grosses pierres mises exprès dans son courant pour servir de trottoir ».
– De même « Murmure de l’eau contre les cailloux et fraîcheur » se développera en : « dont la fraîcheur est augmentée par l’eau qui /murmure/ frissonne contre les grosses pierres ». Le verbe « murmurer » exprimant le bruit de l’eau contre les pierres est substitué par le verbe « frissonner », qui est lié à l’idée de la fraîcheur.
Souvent les corrections sont faites au profit de l’indétermination, en accord avec le principe esthétique du vague.
– Au milieu de la grande-rue » devient « dans la grande-rue », indication plus générale.
– L’expression « tout en tournant la croupe d’une colline », sans doute trop prosaïque et réaliste, est raccourcie en « en tournant une colline ».
– Autre indication réaliste supprimée semble être la proposition : « on pousse une barrière ».
– La phrase : « la maison est à mi-hauteur d’une colline » est remplacée par une expression plus générale : « La cour est en pente, la maison dans le milieu ».
Troisième rédaction, folio 289 v
Il n’y a pas grande différence entre la deuxième et la troisième rédaction. Flaubert souligne les mots dont il n’est pas sûr, apporte encore quelques corrections, condense son texte à l’extrême.
– « Masure » est écrit « mazure ». (5)
– Dans la phrase : « Quand il faisait beau temps, on s’en allait passer toute la journée ». Flaubert souligne les verbes « faisait » et « passer » dont il ne semble pas satisfait.
– L’écrivain s’interdisait l’emploi de verbes ordinaires comme « faire », d’autant plus qu’ici « faisait » produit une assonance avec « passer ». Il essaie d’autres variantes : « Quelquefois on allait passer tous l’après-midi », « Quand le temps était clair on partait de bonne heure » et « On s’en allait de bonne heure ».
– Dans le texte final on trouve : « Quand le temps était clair on s’en allait de bonne heure à la ferme de Geffosses ».
– « Elle monte un peu en tournant une colline » devient « elle tourne une colline ». La suppression du gérondif allège la phrase.
– « Avant que les feuilles ne soient ouvertes » est remplacé par « lorsque les feuilles ne sont pas ouvertes », puis l’auteur revient presque au premier jet qui devait le satisfaire davantage : « quand les feuilles ne sont pas ouvertes ».
– Le verbe « frissonner » est remplacé par le verbe « bouillonner » qui a la même terminaison, mais qui à notre avis, s’adapte moins à une petite rivière telle que l’Yvie.
– Flaubert hésite encore entre « une voûte obscure » et « une voûte sombre ». Dans la deuxième rédaction il avait choisi l’adjectif « sombre », dans la troisième, après avoir effacé deux fois les deux variantes, il écrit « obscure ».
– Pour l’image de la mer l’auteur reprend toutes les variantes de la première et de la deuxième rédaction : « tout au fond de la vallée sous le bord du ciel », « au loin de la vallée », « au loin », « à l’horizon », « au fond de la vallée ». Il choisit enfin l’expression la plus vague : « au loin ».
– Dans la troisième rédaction, tout le passage, à partir de « Il y a deux routes » jusqu’à « et l’on arrive à Geffosses », est mis entre crochets ; il disparaît dans la rédaction définitive. On se demande, alors, quelle peut être la raison qui a amené l’auteur à supprimer une page pour laquelle il s’était donné tant de peine.
La raison nous est expliquée par Flaubert lui-même, dans une lettre à sa nièce : « Je travaille beaucoup, cependant je n’avance guère. Crois-tu que depuis trois semaines, j’ai fait sept pages… Mais dans le commencement, je m’étais emballé dans trop de descriptions, j’en enlève de charmantes » (6).
Décidé à ne laisser subsister, dans son conte, qu’une seule description de paysage, Flaubert a choisi le paysage vu de la corniche de Trouville (7), qu’il a sans doute jugé plus satisfaisant et plus nécessaire pour l’intérêt général du conte.
Cependant quelques images de la description supprimée seront reprises dans la description de Trouville (8).
– Tout en faisant des courbes entre des haies de ronces » devient « dans les fouillis de ronces, des houx se dressent ».
– « Au loin la mer apparaît comme une tache grise » est modifié en « en face la pleine mer ».
– Le murmure de la petite rivière : « murmure de l’eau contre les cailloux » est remplacé par le murmure de la mer : « on entendait à peine son murmure ».
– L’image de la voûte est aussi reprise ; ce n’est plus la voûte formée par les arbres : « tous les arbres du chemin forment une voûte », mais « la voûte immense du ciel ».
– La pente de la colline : « les deux pentes de chaque colline, laisse sa place à « la pente du coteau ».
– On retrouve, aussi, la même sensation de tranquillité, renforcée ici par le silence : « le silence épandu augmentait la tranquillité des choses ».
**
Nous ne saurions terminer sans nous demander si la description supprimée représentait ou non la réalité du paysage bas-normand.
L’histoire d’Un cœur simple se situe dans le pays d’Auge, où Flaubert avait passé des vacances de son enfance. L’inspiration réaliste du milieu normand semble donc indiscutable ; d’autant plus que l’auteur, lui-même, exprime, dans une lettre à George Sand, le désir de faire une excursion à Pont-L’Evêque et à Honfleur, avant de continuer son conte (9).
Afin de vérifier si vraiment l’auteur s’inspire, dans son conte, de la réalité, ou bien si le principe d’indétermination l’emporte, nous avons parcouru les alentours de Pont-L’Evêque à la recherche de cette fameuse « ferme de Geffosses » (10).
Nous avons vu les petits moulins près des cours d’eau, les vieux ponts les pommiers, les poiriers, mais combien d’autres régions ne présentent-elles pas les mêmes caractéristiques ? Ainsi, les têtards, les chaumières aux toits fleuris d’iris se trouvent dans toute la Normandie et même ailleurs.
La description du paysage reste, dès le début, assez vague, ainsi que la description de la maison : une cour en pente, une petite mare à côté, une colline, ce sont les éléments communs à toutes les fermes près de Pont-L’Evêque et il serait impossible de reconnaître, à travers des indications si générales l’habitation des Flaubert.
Par ailleurs, les manuscrits prouvent que, quand Flaubert termina cette description, il n’avait pas encore réalisé son excursion à Pont-L’évêque et à Honfleur malgré ce qu’il souhaitait dans sa lettre à G. Sand. En fait, le voyage eut lieu les 17 et 18 avril 1876. Deux jours après, le 20 avril, Flaubert écrivait à Mme R. des Genettes : « mon histoire d’Un cœur simple avance très lentement, j’en ai écrit dix pages pas plus » (11).
Or puisque la description de Geffosses occupe la 7e page dans les manuscrits (12) et que l’auteur avait écrit sept pages en trois semaines, (13) il va de soi que le passage était déjà composé lors de l’excursion.
Des souvenirs de l’enfance, donc, et non pas de l’observation immédiate de la réalité, sont à l’origine de cette description. Nous ne pouvons donc partager l’opinion de M. Willenbrink (14), pour lequel le voyage de Flaubert à Pont-l’Evêque et à Honfleur, non seulement influença les pages successives du conte, mais aussi les précédentes.
Au contraire, les nombreuses suppressions, effectuées dans les brouillons, montrent l’intention de l’écrivain de s’éloigner de toute référence locale, au profit d’images plus générales et de visions plus vastes.
Le nom « Auge » est effacé, ainsi que l’élément typique de la région : « les saules têtards ». Des précisions topographiques sont supprimées : « faisant des courbes entre les haies des ronces », « à mi-hauteur d’une colline », cent pas plus loin », etc.
Chaque fois qu’il s’agit de préciser un détail du paysage, l’auteur hésite. L’image de I’« immense tapis de gazon » était d’abord placée « à droite », puis « à gauche », pour se situer enfin « d’un côté », expression dont la fonction essentielle consiste à détourner le regard d’un point défini, pour le faire perdre dans des horizons illimités.
La réduction des détails dépouille la description de son réalisme et nous permet d’affirmer, à notre tour, que tout paysage flaubertien est une composition imaginaire.
Cela a été confirmé par G. Bollème : « Flaubert quitte la description des choses données, particulières, pour aboutir à une sorte d’archétype de la description. Les paysages décrits peuvent être aussi bien n’importe quels paysages… ce qui se développe en lui, c’est cette faculté d’analyse, d’émotion, d’intuition, qui va prendre pour objet non plus un lieu ou quelques lieux mais l’univers » (15).
Et ailleurs : « La vérité en art est une composition, un jeu d’harmonie ; il n’est pas d’autre réel que le Beau, c’est-à-dire l’essentiel, ce qu’il faut extraire, choisir, le contraire de ce que fait l’école dite réaliste » (16).
Il a été même démontré que, souvent, les descriptions des Trois Contes s’inspirent des notes que Flaubert avait prises au cours de son voyage en Orient (17).
Nous sommes, donc, loin de la représentation fidèle d’un paysage normand, mais l’assemblage harmonieux de quelques éléments évoquant les lieux de sa jeunesse, avec d’autres admirés ailleurs, permet à l’auteur de donner l’illusion de la réalité.
Teresa Battaglie
(Reggio Calabre, Italie)
(1) Ces brouillons font partie du manuscrit NAF 23663, I, qui se trouve à la Bibliothèque Nationale de Paris. Ils présentent une double numération, l’une de Flaubert : le numéro 7, l’autre de la Bibliothèque : f.f. 285r, 286r. 289 v.
Notre travail n’aurait pu être mené à bien sans le déchiffrement de tous les manuscrits d’Un cœur simple, réalisé par M. Giovanni Bonaccorso, avec la collaboration d’une équipe, en vue de leur publication.
(2) R. Debray-Genette, La technique romanesque de Flaubert dans « Un cœur simple », dans Langage de Flaubert, Paris, Lettres Modernes, 1977, page 95.
(3) Pour la transcription nous emploierons les signes diacritiques suivants :
Les ajouts en interligne sont en italiques. Les mots barrés sont barrés, Les mots soulignés sont soulignés. L’astérisque signale une lecture incertaine. Les illisibles sont indiqués par [illis.].
(4) Tout ce qui est barré est assez difficile à déchiffrer, car Flaubert tâche de le rendre illisible, parfois, sous de larges traits de plume, d’où émerge à peine l’extrémité des têtes ou des queues. Les corrections n’ont pas été faites toutes au même moment, mais à plusieurs reprises, peut-être à quelques jours de distance, car dans une même page on observe des caractères d’une écriture différente.
(5) S. E. Douyère explique l’orthographe de « mazures » écrit avec un « z » au lieu d’un « s » par un usage ancien venant des mots germaniques. (S. E. Douyère, Un cœur simple de Gustave Flaubert, nouvelle édition critique avec les variantes intégrales des manuscrits, Paris, La Pensée Universelle, 1974, page 83). Nous croyons qu’il s’agit plutôt d’une hésitation de l’auteur, car il écrit « masures », avec un « s », dans la 1ère rédaction, « mazures » avec un « z », dans la 2e et dans la 3e rédaction, mais dans celle-ci le mot est souligné, ce qui nous mène à supposer que l’auteur se proposait d’en vérifier l’orthographe.
(6) Lettre à sa nièce Caroline du 8 juillet 1976, dans Œuvres Complétes de G. Flaubert. Tome XV, Paris, Club de l’honnête homme 1975, page 463.
(7) Pour la transcription des manuscrits de ce passage voir : R. De Stefano, La descrizione di passaggio In « Un cœur simple », dans « Rivista di Letterature Moderne e Comparate », vol, XXXII, n° 3, sept. 1979, pages 181-194.
(8) Deuxième chapitre du Conte.
(9) Lettre à George Sand, 8 mars 1876, dans Les œuvres de G. Flaubert, tome XVI, Correspondance 1876-1877, société Éd. Rencontre, Lausanne, 1865.
(10) Flaubert écrit « Geffosses » avec un « s » final, alors que dans les cartes topographiques. Il n’existe pas. De même, « Yvie » est rapporté avec un « y » et non pas avec un « I ».
« La ferme de Geffosse était entrée dans la famille maternelle de Flaubert en 1746. C’était un ensemble de maisons, de terres labourables, de bois et herbages… assis en la paroisse de Saint-Michel de Pont-I’Evêque, aux écarts du village de la Lormérie… Pierre Cambremer, sieur des Aulnées, s’en était rendu acquéreur… En mars 1866, le neveu et héritier dudit sieur des Aulnées, Armand Bon Marie Cambremer de Croixmare (l’oncle de Caroline Fleuriot) avait vendu Geffosse, à droit de réméré, à un François Gosset, de Coquainvilliers. Sa femme, Marie Louise Victoire Sandret de Trianon, était rentrée en possession des biens en vertu d’un acte de rachat le 11 décembre de la même année. Elle était civilement séparée de son mari, lorsque, le 10 août 1829, à la suite d’un jugement du Tribunal de Première Instance de Pont-l’Evêque, elle vendait la terre de Geffosse au docteur Achille Cléophas Flaubert et à sa femme. Après le décès de la mère de Flaubert, survenu le 6 avril 1872, la ferme avait été attribuée exclusivement à son frère Achille, qui la vendait à un herbager de Coudray-Rabut, Ferdinand Maudelonde ». (J. Bureau, Le dernier voyage de Flaubert à Pont-l’Evêque, « Le pays d’Auge », mai 1973, n° 5. pages 24-26).
Ces dates ne correspondent pas aux dates que Flaubert avait notées dans le folio 387 (MS NAF 23663, 1) : « Me Aubain se marie en 1802… son premier enfant en 1803… son deuxième enfant en 1807… »
(11) Œuvres complètes de G. Flaubert, Tome XV, Paris, Club de l’honnête homme, 1975, page 448.
(12) Voir note à la page 3.
(13) Voir citation à la page 15.
(14) G. Willenbrink, The dossier of Flaubert’s Un cœur simple, Amsterdam, 1976.
(15) G. Bollème, La leçon de Flaubert, Paris, Union Générale d’Edition, 1972, page 177.
(16) Ibid. page 74.
(17) G. Bonaccorso, L’influence de l’Orient dans les « Trois Contes », dans « Les Amis de Flaubert », déc. 1978, n° 51, page 31.