Flaubert, Bouilhet, Malot, Maupassant  – l’École de Rouen

Flaubert, Bouilhet, Malot, Maupassant – l’École de Rouen –

Journée d’étude organisée par les associations des Amis d’Hector Malot et des Amis de Flaubert et de Maupassant

Samedi 23 mars 2019 – Hôtel des Sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine, Rouen

Entrée libre et gratuite

L’École de Rouen : si cette dénomination s’applique généralement à un groupe de peintres impressionnistes rouennais, elle a également été utilisée, tantôt sérieusement, tantôt ironiquement, pour désigner les nombreux jeunes écrivains et publicistes ralliés autour de Flaubert mais aussi de Bouilhet, dont Hector Malot fut très proche. Au même moment, Eugène Noël, ami de Michelet, Levallois et Malot, parlait également d’École de Rouen à propos des hommes de science groupés autour du Dr Pouchet, dont tous les Rouennais, littérateurs en tête, prirent le parti dans sa mémorable controverse avec Pasteur autour de la question de la « génération spontanée ». C’est cette ambition rouennaise de concurrencer la capitale dans le domaine des lettres et des sciences qui sera envisagée lors de cette journée.

Matinée

9h30. Accueil et présentation de la journée, par Francis Marcoin et Yvan Leclerc

10h. Francis Marcoin, L’École de Rouen : une chimère à deux visages

11h. Joëlle Robert, L’École de Rouen dans la Revue de Rouen, à partir de 1833 : une École de Rouen avant l’École de Rouen

11h30. Christa Delahaye, Madame de Montarcy de Louis Bouilhet (1856): Bouilhet, Flaubert et les quarante Rouennais

Après-midi

14h30. Yvan Leclerc, La notion d’École de Rouen dans la réception critique des œuvres de Flaubert

15h. Agnès Thomas-Vidal, « Être de la même coterie » –  Les mémoires d’un critique du « petit » Levallois (1895)

Avec l’aide de la Ville de Rouen, du département de Seine-Maritime et du CNL

Résumés

Francis Marcoin, L’École de Rouen : une chimère à deux visages

Cette intervention vise à donner une idée générale de la question, en insistant sur la réputation de dynamisme, voire d’activisme, des jeunes Normands et Rouennais au moment de la parution de Madame Bovary. Cette idée revient constamment dans la presse, qui se plaît à parler d’école rouennaise, dont le chef de file pour le roman serait Gustave Flaubert et pour le théâtre et la poésie Louis Bouilhet. De son côté, l’écrivain rouennais Eugène Noël parle aussi d’école de Rouen, en l’étendant au domaine scientifique. Sur ce terrain, c’est le docteur Félix Pouchet qui est considéré comme le maître. Les deux domaines, littéraires et scientifiques, sont très liés dans cette prétention à faire de Rouen une sorte de capitale pouvant rivaliser avec Paris. La plupart de ces jeunes littérateurs se retrouvent dans L’Opinion nationale, lancé en 1859, où Hector Malot tiendra une rubrique littéraire avant de se cantonner dans le compte rendu de courses hippiques ! Son ami Jules Levallois, quant à lui, y donnera avec persévérance de longues chroniques marquées par l’ambition de prendre les choses de très haut.

Joëlle Robert, L’École de Rouen dans la Revue de Rouen, à partir de 1833 : une École de Rouen avant l’École de Rouen

Dans cette première moitié du xixe siècle, où le nombre de lecteurs s’accroît considérablement, l’effervescence littéraire favorise le développement de l’édition et la naissance de nombreuses revues. La Revue de Rouen naît en 1833 d’un désir de « décentralisation littéraire ». Ce mensuel, dont l’ambition est de rivaliser avec la capitale, publie des articles sur le patrimoine monumental ou folklorique local, mais sait élargir son intérêt à tous les domaines, littéraires, poétiques, historiques ou scientifiques. Le jeune Flaubert, qui admire deux prestigieux collaborateurs de cette revue, E.-H. Langlois et A. Chéruel, est influencé dans ses œuvres de jeunesse par ces publications de la vie intellectuelle.

Christa Delahaye, Madame de Montarcy de Louis Bouilhet (1856): Bouilhet, Flaubert et les quarante Rouennais

La pièce de Louis Bouilhet, Madame de Montarcy, fut l’occasion d’une nouvelle bataille d’Hernani, selon les humoristes de l’époque. Flaubert s’y impliqua beaucoup et fut un fervent « montarcyste ». Il est également intéressant de comparer Madame Bovary et Madame de Montarcy, deux titres qui consonnent tout en portant des esthétiques diamétralement opposées.

Yvan Leclerc, La notion d’École de Rouen dans la réception critique des œuvres de Flaubert

Flaubert se tient à distance de toutes les écoles et de la ville de Rouen. Pourtant, c’est peut-être à lui que l’on doit l’expression « École de Rouen ». On la trouve ensuite dans un article de réception de Madame Bovary, pris dans un sens péjoratif. Flaubert et Bouilhet ne pratiquent pas les mêmes genres littéraires, ils n’écrivent pas la même littérature, mais ils sont liés par une solide amitié, qui justifie cette commune appartenance, résumée par l’origine géographique qui les réunit.

Agnès Thomas-Vidal, « Être de la même coterie » ‒Les mémoires d’un critique du « petit » Levallois (1895)

Le nom de Jules Levallois est oublié, y compris à Rouen, sa ville natale, où l’on ne trouve aucune rue ni établissement scolaire portant son nom, encore moins de statue. Pour quelques érudits seulement il est le « secrétaire de Sainte-Beuve » ou « l’ami d’Hector Malot ». Dans son ouvrage Mémoires d’un critique, milieu de siècle, publié à la fin de sa vie, Jules Levallois évoque son parcours dans le paysage littéraire du xixe siècle. À sa lecture, on réalise que le « petit Levallois »*, comme l’avait baptisé Sainte-Beuve, a côtoyé les plus grands : Hugo, Taine, Sainte-Beuve, Sand, Barbey… et parmi eux, de nombreux Rouennais : Flaubert, Bouilhet, Malot, Chesneau, Noël, Michelet, Pouchet, Heuzey… L’importance et le rôle essentiel qu’a joué ce discret personnage dans l’avènement de ses compatriotes est incontestable et l’on peut aujourd’hui sans conteste le placer à l’épicentre de l’École de Rouen.

* « Le petit Levallois » dont parlait Sainte-Beuve. Article nécrologique de Jules Claretie (1840-1913) en première page du Figaro, le 18 septembre 1903.

Assemblée générale du 19 janvier 2019 : bilan moral de 2018

Assemblée générale de l’association des Amis de Flaubert et de Maupassant,
19 janvier 2019

Rapport moral

Vie de l’association des Amis de Flaubert et de Maupassant pour l’année 2018

Un nouveau conseil d’administration

Lors de l’assemblée générale du 27 janvier 2018, un nouveau conseil d’administration a été élu. On en trouvera la composition au verso de la page de titre de ces Cahiers : quelques arrivants, quelques partants, mais une équipe reconduite pour la majorité de ses membres. Cette assemblée générale a été précédée par une assemblée extraordinaire consacrée à l’adoption de statuts actualisés. Ils sont publiés à la fin de ce volume, tels qu’ils ont été enregistrés en Préfecture de la Seine-Maritime, le 14 mars 2018 : les précédents dataient de la refondation de l’Association, en 1991. Huit jours plus tard, le 3 février, le conseil d’administration fraîchement élu a choisi un nouveau président. Après deux mandats de trois années chacun, Joëlle Robert avait souhaité ne pas se représenter. Yvan Leclerc, désormais à la retraite de l’enseignement, peut consacrer plus de temps à l’Association des Amis de Flaubert et de Maupassant. Il mesure la responsabilité qui sera la sienne pendant les trois années à venir, dans la continuité du travail accompli par Daniel Fauvel, premier président, pendant vingt-et-un ans, de l’Association qu’il a refondée en 1991, et par Joëlle Robert, à partir de 2012. Pendant deux mandats consécutifs, elle a consacré beaucoup de temps à l’Association, en étroite collaboration avec Michèle Santo, pour la faire vivre, lui donner un rayonnement local, national et international, et la diversifier en engageant de nouvelles actions. Le président récemment élu sait qu’il pourra compter sur le soutien de tous les membres du conseil d’administration, dont chacun remplit une mission bien précise, et sur l’attachement des fidèles adhérents. Le mandat de trois années qui s’ouvre est d’autant plus important que l’Association devra préparer la commémoration du bicentenaire de la naissance de Flaubert, en 2021. Mais que les lecteurs de Maupassant se rassurent : nous n’oublierons pas celui que le calendrier nous a donné l’occasion d’honorer en 1993 et en 2000.

Quatre journées d’études

Chaque année, l’Association consacre plusieurs journées entières à un sujet d’études, avec cinq ou six intervenants. Nous aimons mélanger les voix et les statuts, placer de jeunes chercheurs et chercheuses à côté de personnes expérimentées, inviter des intervenants étrangers, faire alterner des historiens et des littéraires, des spécialistes « pointus » et des connaisseurs des archives locales. Il nous semble que toutes les approches sont bonnes pour parler de nos deux écrivains, normands par leur biographie et universels par leur plume. Nous avons déjà traité de nombreux sujets ; nous tentons de nous renouveler, en saisissant les opportunités des rencontres personnelles, des publications récentes, des événements ou des idées qui sont proposées par les adhérents ou par les membres du conseil d’administration. Chacune de ces journées est placée sous la responsabilité d’un organisateur différent, membre du conseil d’administration ou non. Ainsi, Guy Pessiot s’est chargé, avec un collectionneur et connaisseur passionné, Jean-Christophe Coulot, de la journée consacrée à Eustache-Hyacinthe Langlois (le 24 mars), personnalité attachante, peintre, dessinateur, graveur, archéologue, auteur, ami et portraitiste de la famille Flaubert, de Gustave en particulier, qu’il dessine à l’âge de 9 ans. Le jeune homme ne l’a pas connu longtemps, puisqu’il meurt quand il avait 16 ans, mais il a compté pour lui, par son tempérament et par ses livres sur La Danse des morts, sur les vitraux et sur les Énervés de Jumièges, au point qu’il parle de « la place du père Langlois », dans une lettre à sa mère. Françoise Mobihan a pris la barre de la deuxième journée (le 16 juin), consacrée à Maupassant navigateur, en eau douce mais surtout en pleine mer, à bord de ses deux yachts Bel-Ami. Pour cette rencontre qui a louvoyé entre histoire de la navigation de plaisance, reconstitution virtuelle des sorties en mer, grâce aux techniques informatiques les plus modernes, étude littéraire de Sur l’eau, peinture et musique (un opéra sur ce thème est en cours de préparation), l’auditoire s’était délocalisé dans un lieu approprié : la « Péniche », posée au sec à côté du Musée Maritime de Rouen. Nous sommes attachés au siège historique des Sociétés savantes, l’Hôtel situé rue Beauvoisine, d’autant que nous l’avons inauguré début janvier 2018 après restauration par la Métropole (fauteuils confortables, rideaux neufs qu’on peut enfin ouvrir sur les maisons à colombages, de l’autre côté de la rue…), mais il nous plaît parfois de sortir de ces murs vénérables pour respirer un autre air et transporter nos auteurs dans des lieux inhabituels, à la rencontre possible d’autres publics. La troisième journée a été proposée par Yannick Marec, son groupe de recherche d’histoire à l’université de Rouen, le GRHis, étant en relation avec l’université et le Musée Tourguéniev d’Orel, la ville natale du « Moscove », comme l’appelait Flaubert. 2018 est en effet l’année Tourguéniev, né en 1818. L’occasion était trop belle de réunir les spécialiste de l’auteur (le 6 octobre), dont Alexandre Zviguilsky, président de l’Association des Amis d’Ivan Tourguéniev Pauline Viardot et Maria Malibran, ainsi que deux intervenantes venues de Russie, pour parler de celui qui fut l’ami de Flaubert et de Maupassant, traducteur du premier et introducteur du second dans son pays d’origine. Le 29 juin, une délégation de notre association s’était rendue à Bougival, à l’invitation d’Alexandre Zviguilsky, pour l’inauguration d’une plaque apposée à l’entrée de la villa « La Garenne », où Flaubert a séjourné les 26 et 27 août 1874. La quatrième et dernière journée (le 17 novembre) remplit la fonction indispensable des « Varia » dans toutes les (bonnes) revues, dont la nôtre : offrir aux auditeurs, puis aux lecteurs, le meilleur de la recherche actuelle, des projets et des publications récentes. Entre tous les livres consacrés à nos deux auteurs, nous nous réjouissons de la sortie de l’ouvrage dû à Daniel Fauvel et Hubert Hangard, Fortune et Infortune des Flaubert – Répertoire (Wooz Éditions, 2018), résultat d’une dizaine d’années de recherches dans les fonds d’archives de la Seine-Maritime et d’ailleurs. On y trouve, par ordre chronologique, depuis la naissance d’Achille Cléophas Flobert [sic] en 1784 jusqu’au décès d’Achille Flaubert en 1882, des centaines de références aux documents d’état civil, notariés, judiciaires, fiscaux, qui permettent de suivre par ce fil rouge les événements et les aléas d’une grande famille.

Voyages d’étude

Tantôt en terres flaubertiennes, tantôt en terres maupassantiennes, une année l’autre. L’année dernière, c’était le Palais de Compiègne, où Flaubert fut l’hôte de Napoléon III. Cette année, place à Maupassant. Nous n’avions pas pris le car pour Étretat depuis longtemps. Le voyage (le 14 avril), organisé par Arlette Dubois et Bénédicte Duthion, a été rendu possible par Benoit Reverdy, qui ouvre de nouveau les portes de « La Guillette » aux visiteurs (enchantement du lieu : sa longue allée, la maison cachée par les arbres, le balcon, le vitrail de l’escalier, la caloge à l’arrière…). Grâce à son entremise, les voyageurs en littérature ont pu assister à un spectacle-lecture « Maupassant en toute intimité », par David Delanou, de la compagnie « Maupassant se met en scène », et entrer dans les jardins des Verguies, propriété privée exceptionnellement ouverte pour nous ce jour-là. Émotion de se trouver dans ce jardin où le petit Maupassant a dû gambader. Cet arbre- là, l’a-t-il connu ? Merci à Benoit Reverdy de nous faire toucher au plus près ces lieux de vie et d’inspiration. Autre lieu d’inspiration, et d’écriture : la falaise de Bénouville, à rude pente (on était prévenu : 50 m de montée raide sur le bord de la valleuse ; prière de laisser les escarpins à la maison pour s’équiper de bonnes chaussures de marche), mais la récompense attend tout là-haut : Guy Lemonnier lit par étapes, le long de quatre kilomètres sur fond de mer, l’intégralité de la nouvelle Miss Harriet, dont l’action se passe précisément ici. « Donc, en errant ainsi par ce pays même où nous sommes cette année, j’arrivai un soir au petit village de Bénouville, sur la Falaise, entre Yport et Étretat. » Lecture in situ, comme disent les performeurs des installations artistiques. Et ça fonctionne. On est submergé par la pitié : « pauvres êtres solitaires, errants et tristes des tables d’hôte, pauvres êtres ridicules et lamentables ». On a beau connaître la fin, on la redoute, on la sent venir, on verse une larme, laquelle se confond heureusement avec les gouttes de pluie qui commencent à tomber. Personne n’a vu qu’on est toujours victime de l’illusion créée par la fiction, surtout si le lecteur a cette voix profonde et naturelle qui semble sortir du livre lui-même.

Autre voyage, en plus petit comité : Ouville-la-Rivière (30 juin), où nous accueille la propriétaire du château où Flaubert a passé une dizaine de jours en six séjours, entre 1861 et 1878, chez sa nièce Julie, dite Juliette, la fille de son frère Achille, laquelle avait fait construire la villa « Salammbô », dont le propriétaire nous a également ouvert les portes. Visite à la dernière demeure, avant de repartir : grâce au maire de la commune et à la secrétaire de mairie, nous retrouvons la tombe de Julie Roquigny (1840-1927) et celle de son fils Ernest (1861-1934). Il manque le mari, Adolphe Ernest (1832-1865), qui s’est suicidé dans le château, et leur fille Jenny Louise, morte en bas-âge (1865-1868). Commence alors une petite enquête. Adolphe Ernest résidant à Rouen au moment de son décès, l’idée nous est venue de consulter les registres des cimetières, et d’abord celui du Monumental. La tombe du père et de la fille s’y trouve en effet, juste en dessous de celle de la famille Flaubert, complètement envahie par une végétation qui cachait la pierre. Avec l’aide du jardinier du cimetière, nous avons coupé le saule marceau (dixit le jardinier), le laurier et les buis, qu’on aurait voulu conserver, mais ils étaient malades… C’est aussi notre rôle, dans l’Association, que d’entretenir les tombes de Flaubert, de Maupassant, de leurs proches et de leurs amis, en l’absence d’héritiers…

Lectures

Des lectures comme celle de Miss Harriet, l’Association a pris ce goût, cultivé depuis longtemps déjà pendant la période des journées « Lire en fête », qui ont existé entre 1998 et 2008. Nous maintenons la tradition grâce à plusieurs membres du conseil d’administration, en particulier Gilles Cléroux et Joël Dupressoir, celui-ci participant par ailleurs au cercle de lecture à voix haute de Canteleu, « Le Lire et le Dire ». En prêtant leur voix à Flaubert et à Tourguéniev, ils ont ponctué la journée d’étude du 6 octobre par des lectures d’extraits de la correspondance. Faire entendre les textes dont on ne se lasse pas, voilà aussi l’une de nos missions. Au début de l’année, pour la « Nuit de la lecture » (20 janvier), nos deux lecteurs avaient revêtu la robe blanche du voyageur d’Orient pour lire en alternance des extraits des lettres d’Égypte de Flaubert. Quelques séquences de leur lecture sont disponibles sur la chaîne Youtube de l’Association, par la requête « Association des Amis de Flaubert et de Maupassant ». Des contes et des nouvelles de Maupassant ont été lus lors d’une après-midi (le 18 mai) organisée à l’auditorium des Beaux-Arts par Joëlle Robert, en partenariat avec le GIHP (Groupement pour l’Insertion des personnes handicapées physiques de Normandie). Salle pleine d’adhérents, de parents et d’amis des lecteurs et des lectrices, ferveur, paroles et musique. La lecture aide à vivre, à être ensemble. Belle expérience humaine et littéraire, que nous rééditerons en 2019.

Rencontres à l’Hôtel littéraire Flaubert

La lecture des extraits de lettres du voyage d’Orient a eu lieu à l’Hôtel littéraire Flaubert, situé au 33, rue du Vieux-Palais, à Rouen. Il appartient à la Société des Hôtels littéraires, présidée par Jacques Letertre, lequel a ouvert quatre hôtels littéraires, au gré de ses passions de lecteur et de collectionneur : deux à Paris, consacrés à Proust et à Marcel Aymé, un à Alexandre Vialatte dans la ville de Clermont-Ferrand, et donc un Hôtel littéraire Flaubert, le deuxième du groupe dans l’ordre des ouvertures, en 2015. Nous savons gré à Jacques Letertre, à Delphine Quétel, directrice de cet hôtel et à Hélène Montjean, conseillère littéraire, de nous accueillir régulièrement pour des rencontres avec des auteurs. Dans notre comité d’administration, c’est Joëlle Robert qui est chargée de cette programmation et qui anime les rencontres avec les auteurs. Cette année, ont été invités pour le Dictionnaire Flaubert (Champion, 2017), sa directrice Gisèle Séginger ainsi que des membres du comité scientifique et des auteurs d’articles, dont Norioki Sugaya, Joëlle Robert, Yannick Marec et Yvan Leclerc (le 16 mars) ; Jeanne Bem pour son essai Flaubert, un regard contemporain, Éditions universitaires de Dijon, 2016 (le 23 mars) ; la romancière Catherine Vigourt pour Le Retour de Gustav Flötberg, Gallimard, 2018 (26 mai) et Françoise Mobihan pour Le Paris de Maupassant, Éditions Alexandrines, 2018 (le 15 juin). Dans un décor très littéraire, devant une bibliothèque flaubertienne, entre des murs couverts de reproductions de manuscrits et de dessins représentant des amis du romancier, sous l’œil attentif d’un perroquet empaillé, nous vivons là des moments de grâce, dont certains ont pu être enregistrés par une caméra bénévole, et sont en ligne sur notre chaîne YouTube.

Invitations à la Bibliothèque municipale de Rouen

Parmi nos partenaires fidèles, nous avons plaisir à mentionner la Bibliothèque municipale de Rouen et sa directrice adjointe en charge des fonds patrimoniaux, Anne-Bénédicte Levollant, ainsi que tout le personnel attaché à la conservation. Les participants à la journée Langlois ont pu se pencher sur des documents conservés à la Bibliothèque-Villon, lors d’une exposition organisée à notre intention. Et Virginie Beaunier a su trouver un fil rouge flaubertien pour faire découvrir (le 6 avril), à l’occasion d’une visite réservée à nos membres, l’exposition « Curieux mélange », inventive, ludique et savante.

Rencontres avec le public

Nous avons ainsi de nombreuses occasions de rencontrer nos adhérents. Mais aussi un public plus large lors du Forum des associations de la ville de Rouen (8 septembre), au Quai des livres (16 septembre) ou au Salon des sociétés savantes (13 octobre). Nous y tenons des stands, avec des programmes, nos Cahiers récents et d’anciens bulletins, dont certains remontent à la première association des Amis Flaubert, créée en 1951. Nous discutons à bâtons rompus avec des lecteurs et des non-lecteurs, des lecteurs occasionnels ou compulsifs, d’anciens élèves que l’école a dégoûtés des auteurs classiques, d’autres qui se sont mis à relire sur le tard, et à découvrir ce qu’ils croyaient connaître. Certains détestent Flaubert et adorent Maupassant, ou l’inverse. Il arrive qu’on aime les deux. Alors, on prend un programme, un bulletin d’adhésion. Il arrive même qu’on parte en laissant un chèque d’adhésion.
Bref, autant d’histoires, parfois romanesques, avec les livres. C’est par et pour ce public, curieux, avide, jamais blasé, que nous continuons à exister.

Samedi 17 novembre 2018 Actualité de Flaubert et de Maupassant : nouveautés et projets

Samedi 17 novembre 2018
Actualité de Flaubert et de Maupassant : nouveautés et projets

Amis de Flaubert et de Maupassant
Hôtel des Sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine, 76000 Rouen

 9h30 Louis Forestier, « À chacun son Christ : l’évolution d’un sujet de tableau de Goncourt à Maupassant, via Flaubert »

10h Hans Färnloff, « Classique et numérique : Maupassant en Suède au XXIe siècle »

10h45 Claude Leibenson, « La Comtesse Potocka (d’après son livre publié chez Monbel en 2016) »

11h15 David Michon, « 1921-1980-2021, retour sur les éléments-clés d’une appropriation patrimoniale »

11h45 Échange d’idées sur la commémoration de la naissance de Flaubert en 2021

14h30 Daniel Fauvel et Hubert Hangard, présentation de Fortune et Infortune des Flaubert – Répertoire, Wooz Éditions, 2018.

15h 30 Sonia Anton, « GéoSeine : un fleuve entre art et littérature »
Le projet « GéoSeine » a pour objectif de rassembler et d’analyser les représentations que les écrivains de langue française ont livrées de la Seine, entre Paris et Le Havre, toutes époques confondues.

Autour de l’amitié entre Tourguéniev, Flaubert et Maupassant, 6 octobre 2018

Autour de l’amitié entre Tourguéniev, Flaubert et Maupassant

 Journée d’étude organisée par Yannick MAREC

Samedi 6 octobre 2018

Hôtel des Sociétés Savantes, 190, rue Beauvoisine, Rouen (9h30-17h)

 9h30 Yvan Leclerc : Accueil
9h40 Yannick Marec : Présentation de la journée
10h Alexandre Zviguilsky : Tourguéniev, traducteur et éditeur de Flaubert et de Maupassant

Pause

10h45 Gilles Cléroux : Tourguéniev et l’Allemagne : une autre patrie possible
11h15 Olga Kafanova : Gustave Flaubert dans la vie et l’œuvre de Tourguéniev

12h Déjeuner

14h Olga Kazakova : Le jeu des portraits d’Ivan Tourguéniev et le Dictionnaires des idées reçues de Gustave Flaubert : points communs de leur vision de la société contemporaine
Présentation du Musée Tourguéniev d’Orel

15h Catherine Botterel : La représentation de la jeune fille chez Tourguéniev et Maupassant, plus particulièrement dans Premier amour et Yvette

 Pause

15h45 Svetlana Hailliot : Tourguéniev et son disciple le prince Alexandre Ouroussov. Inédits autour des Archives Ouroussov à la Bibliothèque d’État de Russie et de la publication de la revue Novoie Obozrenie à Saint-Petersbourg

16h15 Alexandre Zviguilsky : Bilan et conclusion

Tout au long de la journée, Gilles Cléroux et Joël Dupressoir liront des extraits de la Correspondance Flaubert-Tourguéniev, éditée par Alexandre Zviguilsky, Flammarion, 1989

 

Les rendez-vous de l’automne 2018

C’est la « rentrée littéraire » : 567 romans à lire d’urgence, de la première à la dernière ligne…
C’est aussi la rentrée littéraire pour notre Association, avec plusieurs rendez-vous importants :
— le samedi 8 septembre, nous serons présents au Forum des Associations de Rouen, avenue Pasteur, de 10h à 18h, stand 116. Nous pourrons vous remettre le programme provisoire de l’année 2019.

— le dimanche 16 septembre, nous tiendrons également un stand sur le Quai des livres, à Rouen, rive droite.

— le samedi 6 octobre aura lieu la journée d’étude sur Tourguéniev, dont on fête cette année le bicentenaire de la naissance. Elle est organisée par Yannick Marec, en présence d’Alexandre Zviguilsky, président de l’Association des Amis d’Ivan Tourguéniev, Pauline Viardot et Maria Malibran.

— le vendredi 12 octobre, Daniel Fauvel et Hubert Hangard présenteront aux Archives départementales de la Seine-Maritime, Pôle Culturel Grammont, à Rouen, à partir de 17h30, le résultat de nombreuses années de recherches, consigné dans un répertoire : Fortune et infortune des Flaubert, Wooz-Editions.

— le samedi 13 octobre, notre association sera présente au Salon des Sociétés savantes, organisé au siège des Sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine, de 9h30 à 18h.

— le samedi 17 novembre aura lieu notre dernière séance de l’année : une journée bilan des recherches, des découvertes et des publications sur nos deux auteurs.

Nous espérons vous retrouver nombreux et nombreuses lors de toutes ces rencontres.

Maupassant navigateur, 16 juin 2018

L’Association des Amis de Flaubert et de Maupassant met à l’honneur Guy de Maupassant à la mi-juin, et plutôt deux fois qu’une, deux jours de suite. Pour ces deux occasions, c’est Françoise Mobihan qui prend la barre.

Le vendredi 15 juin, elle présentera son livre Le Paris de Maupassant (Éditions Alexandrines, 2018), à l’Hôtel littéraire Flaubert, 33 Rue du Vieux Palais (Rouen), à 18h.

Le lendemain, samedi 16 juin, sous son « commandement », comme on dit dans la Marine, elle vous invite au voyage, sur la Grande Bleue, en compagnie du plus sportif des écrivains normands. Canotier tapageur, Guy de Maupassant fut aussi un navigateur passionné. Pour mieux le connaître, suivons-le à bord de son yacht le Bel-Ami, avec ses deux matelots. Jetons un œil sur la voilure et la coque, descendons dans la cabine et traçons ses routes sur une carte. Rappelons tous les bateaux, yoles et canots dont il fut le capitaine. Relisons Sur l’eau, vrai-faux journal d’une croisière en Méditerranée, qui fête tout juste ses 130 ans. Et découvrons les débuts de la navigation de plaisance en cette fin de XIXe siècle.

En bonus: une exposition de toiles consacrées aux yachts de Maupassant. Et la visite du Musée maritime de Rouen.

Embarquement : samedi 16 juin, à 9h30 (jusqu’à 17h30), Musée maritime de Rouen, à bord de la péniche « Pompon rouge », quai Émile Duchemin, Hangar 13, à Rouen.

Site internet : http://www1.musee-maritime-rouen.asso.fr/

Pour le déjeuner : possibilité de déjeuner dans la Péniche d’un repas « tiré du sac », comme on dit chez les randonneurs, pour les amateurs de pique-nique. Ou bien, repas avec les conférenciers au restaurant « Le Paradis du fruit », dans les Docks 76, à 5 min à pied de la Péniche. Pour 20 euros, le restaurant propose en entrée un cocktail de fruits (kiwi, fraise ou fruit de la passion au choix), en plat une marmite de poulet ou de poisson et un café gourmand. Boisson non comprise.
Si vous êtes intéressé.e.s par ce repas, merci de me le signaler par retour de message, afin que je réserve. (Inutile d’indiquer le choix des plats maintenant, le restaurant ne le demandant pas par avance.)

Programme détaillé du 16 juin.

Maupassant navigateur
Journée organisée par Françoise Mobihan

Samedi 16 juin 2018. Musée Maritime de Rouen, Hangar 13, quai Émile Duchemin.
À proximité du pont Flaubert et du centre commercial Docks 76.
Transports en commun : TEOR 1, 2, 3, arrêt Mont-Riboudet.

9h30 Françoise Mobihan, Présentation de la journée

9h45 François Janvier, « Les deux Bel-Ami »

10h45 Jean-Michel Philippe et Christophe Sigognault,
« Maupassant sur l’eau, naissance d’un opéra en voyage sur l’eau »

Pause

11h20 Philippe Rouyer, « Les débuts de la navigation de plaisance »

11h50 Marlo Johnston, « Canots, yoles et yachts :  la flotte de Maupassant, de la Manche à la Méditerranée »

12h30 Déjeuner

14h30 Benoît Reverdy, « La collection marine de la Guillette »

15h Françoise Mobihan, « Sur l’eau, ou l’éloge de l’apesanteur »

15h30 Philippe Conrad, peintre de marines : présentation de tableaux dans le sillage de Maupassant

16h15 Visite du Musée Maritime par Didier Gozard

L’entrée de la journée est gratuite. La visite du Musée à 16h15 est payante : 5 euros.

Site du Musée Maritime : http://www1.musee-maritime-rouen.asso.fr/le-musee/acces/

 

Parenthèse avec Maupassant, 18 mai 2018

Parenthèse avec MAUPASSANT
Vendredi 18 mai 2018, 13h45-17h
Auditorium Musée des Beaux Arts (entrée rue Jean-Lecanuet)

Le pôle loisirs culture handicap du GIHP (Groupement pour l’Insertion des personnes handicapées physiques de Normandie) s’est rapproché de l’association des Amis de Flaubert et de Maupassant pour organiser ensemble quelques événements. L’association a d’abord décidé de commencer l’enregistrement de la correspondance de Flaubert pour la Bibliothèque sonore. La rencontre du 18 mai est un moment de partage et d’échanges autour de lectures à voix haute de contes de Maupassant. Elle réunit des jeunes et des adultes déficients visuels avec des donneurs de voix, des membres du groupe de lecture Lire et Dire et des adhérents de l’association des Amis de Flaubert et de Maupassant.

Précisions : Traduction en LSF pour les déficients auditifs

Maupassant, Contes et nouvelles

  • 13 h45 Entrée musicale par le groupe de Jazz «Kwartet Balzamik»
    3 guitaristes et un accordéoniste.
  • Accueil des participants par Muriel Homo
  • Guy de Maupassant par Yvan Leclerc professeur d’Université

Deux textes :
«Les Vingt-cinq francs de la supérieure» : Muriel Homo, Frédéric Doré, Mireille Teule
«Première neige» : Colette Prévost, Marie Gabrielle Dupire, Bachir Benhamou

  • Intermède Musical «Kwartet Balzamik»

Deux textes :
«Le Vieux» : Yvonne Aubin Vasselin, Nathalie Carpentier
«Boitelle» : Martine Caillé, Joël Dupressoir, Annie Malbaux, Joëlle Robert

  • Intermède Musical «Kwartet Balzamik»
  • Goûter normand

 

Jeanne Bem à Rouen le 23 mars 2018

Vendredi 23 mars 2018, 18 h, Hôtel littéraire Flaubert, 33 rue du Vieux Palais, 76000 Rouen

Rencontre: Joëlle Robert s’entretient avec Jeanne Bem pour son livre Flaubert, un regard contemporain, Éditions universitaires de Dijon, 2016.

 

Eustache Hyacinthe Langlois (1777-1837) – 24 mars 2018

Samedi 24 mars, 9 h 30 – 17 h 30

Eustache Hyacinthe Langlois (1777-1837)

Journée organisée par Guy Pessiot
Peintre, dessinateur, graveur, archéologue, auteur, E.-H. Langlois a enseigné le dessin au Collège de Rouen. Flaubert reconnaît son influence, quand il parle de « la place du père Langlois », dans une lettre à sa mère (24 novembre 1850).

9h30. Yvan Leclerc : Accueil
9h40. Guy Pessiot : Présentation de la journée

Langlois dans son temps
Présidence : Guy Pessiot

10h. Jean-Christophe Coulot : Langlois, repères biographiques

11h. Pause

11h15. Daniel Fauvel : Langlois et la Société d’émulation de Rouen (aujourd’hui Société libre d’émulation de la Seine-Maritime)

11h45. Stéphane Rioland : La fortune posthume de Langlois

 

 

12h30. Déjeuner au restaurant In situ (pour les personnes inscrites), 35 rue Lecanuet

14h15. Exposition à la Bibliothèque Villon : œuvres de Langlois, son portrait par Delacluze, son masque mortuaire…

Langlois et Flaubert
Présidence : Marie-Françoise Rose

15h. Jean-Christophe Coulot : L’influence de Langlois sur Flaubert

16h. Joëlle Robert : Les Énervés de Jumièges

16h30. Guy Pessiot : Les Danses des morts de Langlois et de Flaubert

17h15. Jean-Christophe Coulot : Conclusion

Itinéraire de Maupassant en Normandie

Itinéraire Maupassant en Normandie

par Marlo Johnston (2018)

Le château de Miromesnil, lieu de sa naissance en 1850, but d’une visite agréable.

L’Auberge du Cygne à Tôtes (qui s’appelait je crois Hôtel du Commerce à l’époque), lieu de l’action de Boule de suif.

Goderville et son marché, lieu de plusieurs contes, dont La Ficelle.

Fécamp, où Maupassant passait les vacances régulièrement chez sa grand-mère. La maison des Le Poittevin existe toujours mais ne se visite pas. Le Musée vaut une visite.

Étretat : Maupassant y passait son enfance dans la maison construite par ses parents, Les Verguies, rue Notre Dame. La Guillette est la maison que Maupassant a fait construire pour lui-même en 1883. Elle existe toujours, et la visite est possible en prenant rendez-vous par « Les Amis de la Guillette ».

Le château de Grainville-Ymauville, domicile de la famille avant Étretat, est décrit dans Une Vie, mais ne se visite pas.

L’auberge de la Belle Ernestine (Aubourg) à Saint-Jouin, que Maupassant fréquentait beaucoup (elle existe toujours, mais c’est une maison privé).

Gonneville-la-Mallet et l’auberge des Vieux Plats, tenu par le frère d’Ernestine, où Maupassant dînait souvent. Depuis le décès de Mlle Lucette Aubourg tout l’intérieur du restaurant et de la belle cuisine ont été vendu.

« La Chaumière de Dolmancé », chemin des Haules, où Maupassant avait été invité plusieurs fois par George Powell et son ami le poète anglais Swinburne. Le site existe toujours mais de la maison il ne reste que quelques pierres cachées par l’herbe.

Yport, ville de pêcheurs près d’Étretat, bien connue de Maupassant. Toute la côte autour d’Étretat est très agréable à visiter.