Lettres à Madame Brainne (4)

Les Amis de Flaubert – Année 1955 – Bulletin n° 7 – Page 54

 

Lettres à Madame Brainne (4)

 

Les lettres à Léonie Brainne ont paru dans les bulletins :

n° 4 : 1871-1872 — n° 5 : 1872-1876 — n° 6 : 1876-1877 — n° 7 : 1877-1878

— n° 8 : 1878 — n° 9 : 1879 — n° 10 : 1879-1880

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Croisset, 27 Juillet (Samedi 1877).

Anniversaire des Glorieuses !

Eh bien ! on oublie complètement « ce bon M. Flaubert ! » pas de lettre, pas un mot depuis plus d’un mois ! je sais que vous n’êtes pas vous malade (Lapierre qui voit souvent Commanville le lui aurait dit). D’où vient donc votre silence, ma très chère belle ! — et le fils ? comment va-t-il et son examen ? mais vous, d’abord ? vite des nouvelles.

Que ferez-vous cet été ? où irez-vous ? car on doit aller quelque part.

Moi, j’irai peut-être à la fin d’août passer une semaine à St Gratien, puis au mois de septembre je ferai dans les environs de Falaise et de Caen un petit voyage géologique et archéologique, pour « mes deux bonshommes », ce sera tout !

Je travaille comme un bœuf, mais l’affaire de Commanville, qui ne se remonte pas (les derniers 175 mille francs sont durs à décrocher !) m’énerve d’une façon indicible. St Polycarpe se sent vieillir, et n’est pas gai tous les jours.

Avez-vous pensé quelques fois au peu de distraction qu’il a, ce pauvre St Polycarpe. L’élément plaisir tient trop peu de place dans son existence ! c’est comme ça, hélas !

Je mène une vie de moine et d’ouvrier. Tous les jours se ressemblent et se passent à casser mes cailloux en haletant. J’en ai fini avec la médecine, je suis maintenant dans la géologie, et je vais même, de ce pas, écrire au bon Georges pour lui poser des questions.

Ma nièce se livre à une peinture frénétique. Elle fait le portrait du sieur Dujardin, le protégé de la rue de la Ferme « l’homme le plus distingué de Rouen ». Savez-vous qu’il se vante de ses bonnes fortunes près de nos bonnes ! (historique). Elles en sont même scandalisées,

À propos d’histoires féminines, celle de Me Gras m’a épouvanté. Quel abominable être ! Pour moi, c’est un criminel plus grand que Lacenaire et que Tropman. Bonne histoire à faire lire aux jeunes gens pour les mettre en garde contre les liaisons dangereuses.

Le seul épisode de mon existence depuis notre dîner de St-Etienne a été hier un cadeau de Tourgueneff, une robe de chambre de Boukhara — telle que n’en a pas le Schah de Perse ! quelque chose de splendide. J’attends l’hiver avec impatience pour pouvoir m’en revêtir impunément, car elle est très chaude et j’étouffe dessous — Malgré cela je la porte. Quand je me vois au moment de crever, je la retire, puis je la re-mets. Elle me fait venir une foule d’idées… gracieuses, des imaginations orientales, enfin des tableaux comme on n’en trouve pas au Comité Taillet ! ce supplice de mon existence.

Je ne sais pas, mais j’imagine que vous êtes triste et que vous vous ennuyez ? Alors écrivez longuement à votre vieil ami qui vous aime et vous bécotte des pieds à la tête.

 

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Croisset, Jeudi soir minuit.

3e quinzaine d’Août 1877.

Ma chère Belle,

Voilà de la sympathie ! au moment où vous m’écrivez, je vous écrivais, réclamez près de votre portier, une lettre de votre Polycarpe qui doit être chez vous depuis cet après-midi.

Pauvre chère amie, comme vous êtes triste ! que puis-je faire pour remonter un peu le moral ? Quant à moi, personne ne me le remonte, beaucoup même le démontent ; ma vie est un perpétuel effort ! ceux même qui m’entourent n’en savent rien, on ne connait personne, puisqu’on ne se connait pas soi-même.

Vous avez raison. L’étude (dont vous m’envoyez une description effrayante) me ferait crever. Je ne sais plus supporter les grandes chaleurs. Pourquoi me soumet-on à un pareil traitement ? MM. les médecins sont d’un comique lugubre et quel aplomb ! je n’ai pas pour les gens de lettres une grande estime — mais j’en ai encore moins pour la caste médicale ! ! ! « Nourri dans le sérail, j’en connais les détours ».

Me Michelet vous distrait-elle un peu ? j’en doute, vous êtes aussi simple qu’elle est prétentieuse, n’importe ! étudiez-là, ce sera une occupation. Vous pouvez lui présenter mes respects, et lui dire que j’ai gardé de son mari un immense souvenir — ce qui est vrai —. Il était plus fort que Henri Martin, et même que M. Thiers.

Quand à votre fils, bah ! il sera reçu au mois d’octobre, qu’est-ce que ça fait. La destinée, puisque c’est un homme, lui réserve d’autres renfoncements, hélas !

Comme nous sommes loin l’un de l’autre, à défaut de caresses, je vais vous faire des compliments, manière froide de se caresser, mais on fait ce qu’on peut. Et bien ! je vous trouve belle, bonne, intelligente, spirituelle, sensible. J’aime vos yeux, vos sourcils, votre bon rire, vos jolies jambes, votre main, vos épaules, votre manière de causer, votre façon de vous habiller — vos cheveux noirs ont l’air toujours mouillés comme ceux d’une Naïade sortant du bain. Le bas de votre robe, le bout de votre pied — tout, excepté Nathalie, personne gênante pendant les visites.

Pauvre chère belle, votre petit père Loulou voudrait bien faire joujou avec tite amie ! na ! riez donc un peu.

Si j’étais un Monsieur comme tout le monde, si j’avais de l’argent et du loisir, j’irais vous tenir compagnie à Plombières. Quel traitement ! mais ! un infini d’embêtement est contenu dans ce petit mot là : mais. Tantôt à cinq heures, quand on m’a remis votre lettre, je venais de me réveiller — et je vous sentais sans doute, car j’étais dans un état… très possible à décrire. Me fais-je comprendre ?

Mes deux mains dans les vôtres, et un baiser, un vrai à vous.

Gve.

Bien que je sois éreinté d’écrire, puisque je ne fais que ça toute la journée, si ma prose vient vous donner de temps (en temps) un moment agréable dites-le, je vous en enverrai. J’ai pitié de vous là-bas ; je vois cette bonne mine devenue mélancolique, et mon vieux cœur s’en afflige.

 

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Croisset, Jeudi 23 Août 1877.

Ma chère belle,

Je sais par Lapierre, que j’ai vu hier, comment vous vous portez. Pas trop bien, il me semble ? puisque vous avez dû retarder votre traitement ? mon idée, à moi, est que les eaux dégraissantes de Carlsbad vous ont été funestes ? J’ai relativement au Banting des opinions arriérées, mais je crois rationnelles. Il faut vivre avec les défauts de son tempérament, on ne le change pas, on l’abîme. Voilà tout ce qui m’attriste dans votre état, c’est que vous devenez comme votre St Polycarpe, un être trop nerveux. Oh, je vous plains, ma pauvre chère belle puisqu’il se développe en vous une si grande faculté de souffrir ! C’est l’excès de la civilisation qui nous veut ça ! On est trop aiguisé, trop affiné, le moindre heurt vous ébrèche. Quand je médite sur mon honorable personne, je m’étonne qu’elle soit encore vivante ! tant elle a vibré et souffert, mais le « coffre » était bon comme on dit. Deux choses me soutiennent : l’amour de la littérature et la haine du Bourgeois, résumé, condensé, maintenant dans ce qu’on appelle le grand Parti de l’Ordre. Tout seul et dans le silence du cabinet je me monte le coco, en songeant à Mac Mahon, Fortou et Lizot, après cinq minutes de réflexion, j’en arrive au paroxysme de la Fureur, et ça me soulage. Je suis plus calme ensuite. Ne croyez pas que je plaisante le moins du monde, mais pourquoi cette indignation ? Je me le demande à moi-même. C’est sans doute que plus je vais, plus la sottise me blesse. Or, je ne connais rien dans l’histoire d’aussi inepte que les hommes du 16 mai. Leur stupidité me donne le vertige.

Le bon Georges qui a déjeuné chez moi ce matin m’a diverti avec le récit de la visite qu’a fait à l’Hôtel-Dieu de Paris, notre Bayard des temps modernes. Chaque parole émanée de cette mâchoire était une ânerie gigantesque et loyale, comme le héros. Croiriez-vous que le père Baudry tourne au Rouge ! Georges a été obligé de le calmer (historique) et l’autre Baudry, le jeune Alfred, est suspecté d’être communard par les cléricaux de Rouen.

En revanche, « Les trois Contes » de « ce bon M. Flaubert » sont recommandés sur le catalogue d’une librairie catholique, comme pouvant circuler « dans les familles ». Quand je vous dis que je retourne au Père de l’Église !

Dans ces derniers temps, j’ai beaucoup fréquenté la bonne ville de Rouen où j’ai fait des séances au Muséum et à la Bibliothèque. Chaque fois, j’en suis revenu en déliquescence, résultat de la vue de mes compatriotes ! Tant de laideur physique recouvrant si peu de beautés morales est un spectacle trop pénible, et sur le bateau de La Bouille, la Société « l’élite » qu’on y trouve m’achève. Enfin, Dieu merci, c’est terminé.

Je m’en vais passer quelques jours à Paris, puis une quinzaine chez la bonne Princesse, après quoi, je repasserai par Croisset pour refaire ma malle et j’irai à Séez, Falaise, Bayeux, etc., me livrer aux mêmes courses généalogiques et archéologiques que feront les deux bonshommes de mon roman. Bref, je ne serai guère revenu ici avant la fin de septembre.

Ma nièce est arrivée ce soir aux Eaux-Bonnes, d’où elle vient de m’envoyer un télégramme.

Lapierre m’a dit que votre cher fieux allait bien, et vous, pauvre amie, quels sont vos plans ? Comment vivez-vous là-bas, y faites-vous les délices de la « Table d’hôte » ? Que ne faites-vous les miennes !

Embrassez l’autre ange pour moi et qu’elle vous le rende.

Du fond de l’âme tout à vous. Votre St Polycarpe.

Écrivez moi à Paris jusqu’au 12 septembre (f. St-Honoré, 240).

 

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Ma chère belle,

En arrivant dans mon domicile, je trouve une lettre de vous, renvoyée de Croisset. Elle m’apprend que vous devez être à Paris, depuis mercredi soir. Il faut que je fasse plusieurs courses, puis que je reparte pour St-Gratien.

Mais je reviendrai lundi matin probablement : je me présenterai chez vous de très bonne heure, vers dix heures et demie, ne m’attendez pas à déjeuner.

À la fin de la semaine prochaine, je prendrai mon vol vers la Basse-Normandie.

Ma nièce qui est aux Eaux-Bonnes, m’envoie d’excellentes nouvelles de votre fils.

Je vous embrasse bien tendrement.

Votre vieux Polycarpe.

Paris, Vendredi matin 31 Août 1877.

 

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5 Octobre 1877, Vendredi, Croisset.

Pauvre chère belle,

Comment allez-vous ? Votre splendide personne est-elle toujours souffrante ? Je suis ici depuis hier au soir et ma première action est de vous demander de vos nouvelles. Voilà plus de 15 jours que je me trimballe par les routes de la Basse-Normandie où j’ai eu un grand froid mais beau temps. J’y ai fait tout ce que j’avais à faire et maintenant, il s’agit de se remettre à une pioche frénétique. Je suis gêné par l’indignation que me procure l’Ordre moral, et moi qui me croyais un sceptique ! Comme je me flattais ! J’ai trouvé sur ma route toutes nos campagnes dans les mêmes dispositions. Notre sauveur, l’homme illustre par les piles qu’il a reçues, y est généralement détesté.

À Falaise, Me Lepic, que j’ai rencontrée dans une auberge, m’a enlevé (à mon âge c’est flatteur) oui — enlevé et j’ai passé vingt-quatre heures au château de Rabodanges, lequel est splendide. Ces deux dames paraissent vous chérir, est-ce sincère ? Ou était-ce un moyen de me plaire, en tout cas, elles ont réussi, car j’ai trouvé leur hospitalité charmante. Me Pérot donne au rouge ! Elle écume contre le Bayard des temps modernes ! C’est drôle, mais c’est réussi.

Un de ces jours, j’irai voir l’autre ange. Mais le bon Lapierre doit être maintenant dans tout le feu de la période électorale ? et je préfère le laisser tranquille.

Vite, une longue lettre !

Ne viendrez-vous pas à Rouen pour la foire Saint-Romain ? c’est sacré.

Les affaires de Commanville me semblent prendre une bonne tournure ! mais tout dépend de la politique ! quelle scie !

Je vous embrasse à pleins bras, sur les deux joues, sur les deux beaux yeux, sur… sur… etc…

Tout à vous

l’excessif

St Polycarpe

ce bon M. FLAUBERT,

 

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Croisset, Mardi soir 23 Octobre 1877.

Pauvre chère belle,

Votre dernière lettre n’est pas folâtre et je sais par les Lapierre (qui viennent dîner ici, après demain) que vous êtes toujours malade et alitée. Quand donc se passeront « vos délicatesses intérieures » comme vous dites ! Si j’étais à Paris, je vous ferais de longues visites, au pied de votre lit, et je tâcherais de vous remonter par de joyeux propos. Mais à distance, que puis-je faire ? rien, que vous plaindre et vous écrire ! Ah ! que ça m’embête de vous savoir perpétuellement souffrante ! c’est une mauvaise habitude qu’il faut perdre. Vous soigne-t-on bien, au moins ? Sait-on au juste ce que vous avez. Ce bon Georges va revenir dans quelques jours. J’ai la plus grande confiance en lui. Je vous prie de lui demander un médecin qui ne vous trompera pas et ne se trompera pas. L’état d’affaissement intellectuel dont vous vous plaignez me paraît une imagination de votre part, du moins à lire votre lettre on n’en croit rien.

Oui, ma Louloute, quand je serai de retour, j’irai dîner chez vous souvent, très souvent, et ne vous mettez pas d’avance en rêverie de cuisine, la meilleure chose que vous puissiez m’offrir c’est la vue de votre figure. Vos regards me sont des douceurs, toute votre personne est un régal.

Maudite phrase de la Préface ! m’est-elle assez reprochée, celle-là. Mais vous n’avez pas voulu comprendre ma vie, si austère et si farouche ! Les nécessités de la Littérature vont me forcer dans quelques jours à aller voir les falaises du Havre, vers le milieu de novembre ma nièce et son mari s’en retournent au faubourg St-Honoré, où j’irai les rejoindre à la fin décembre. Voilà le programme.

Présentement, nous avons vu la pauvre mère Heuzé. Je la trouve plus raisonnable que je ne l’aurais cru.

Eh bien, ce pauvre Duval est enfoncé ? Je le regrette car c’est un bien bon garçon. Depuis les élections « cet excellent M. Flaubert » se calme et il a tort de se calmer — car notre « loyal soldat » n’en a pas fini. J’ai peur que ce robuste imbécile ne nous prépare des troubles. Vous savez que je rêve d’envoyer Lizot en Californie, avec un Rabelais dans sa poche pour le punir d’avoir interdit des conférences sur ce bonhomme — demandez à votre fils s’il ne partage pas mon opinion. Mais vous me dites qu’il tourne au savant, ce ne sera donc pas un homme de lettres.

Je vous félicite de votre santé, chère amie

Depuis plus de six mois personne ne m’a donné la moindre nouvelle de Me Pasca ! Que devient-elle ? embrassez-la de ma part. Ce tableau me plaît et vous me dites « de penser à vous pendant deux minutes » il me faut plus de temps que ça pour faire le tour de cette idée. Je m’appuie dessus, au contraire ! et j’y reste, ruminant à part moi le souvenir de vos yeux, de vos épaules – et du bon rire si franc et de cet aimable esprit qu’on aime, pauvre chère malade, pauvre amie qui broie un noir infernal, toute seule dans sa couchette.

Votre St Polycarpe bûche comme un énergumène, étant perdu, présentement dans la géologie – qu’il s’agit de présenter au lecteur d’une manière farce ; dans une quinzaine, je serai arrivé au tiers de ce gigantesque bouquin ! Moi aussi, j’ai des défaillances ! et des accablements, pires que les vôtres, peut-être, et puis je me redresse et ainsi de suite. .

Allons, Adieu, écrivez-moi et aimez toujours.

Votre Gve

qui vous serre à pleins bras sur son cœur.

 

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(Croisset), Lundi 3 h. (12 Novembre 1877).

Mais ma chère amie, je ne croyais pas mal faire, en ne vous répondant pas immédiatement ?

Si vous saviez comme je travaille, vous auriez pitié de moi ! Votre excessif est engagé dans un livre abominable qui lui demandera encore trois mois pour le moins. Quand arrive le milieu de la nuit, je n’ai plus la force de tenir une plume, ni de lire une syllabe.

Aujourd’hui, cependant, relâche ! Je vais dîner chez la petite sœur, puis nous devons aller tous à la Foire Saint-Romain. Il faut d’abord que je vous félicite pour la réception du bachelier. C’est un gros caillou de moins dans son escarpin ! Maintenant, que va-t-il faire ?

Je suis bien content que vous preniez l’avis du bon Georges. Votre maladie m’embête, au-delà de toute expression. Je n’aime pas à vous savoir malade et souffrance, pauvre chère belle.

Que vous dirai-je encore ? Je n’ai que cela à vous dire, et que je pense à vous, surabondamment. Merci pour votre dernière lettre, envoyez-moi z’en de pareilles le plus fréquemment qu’il vous sera possible, ne m’épargnez point cette douceur.

Dans huit jours, les Commanville s’en retournent à Paris, je vais rester seul ici, jusqu’au jour de l’an, sans autre société que Julio — dont la tendresse est quelque fois gênante.

Ma fureur contre le 16 Mai commence à se calmer parce que tout a une fin. Mais je ne crois pas tout fini et je ne partage pas l’espoir des bons républicains — qui me semblent, bien modérés, et bien naïfs. Avec un idiot comme notre « Bayard », il faut s’attendre à toutes les surprises. L’indignation que la Bêtise humaine me procure, m’excite et me soutient. En d’autres jours j’en suis écrasé, on m’accuse d’être sceptique ! Que ne le suis-je davantage !

Allons adieu, je vous bécotte partout où vous me permettez de poser mes lèvres.

du fond de l’être

Votre

Gve FLAUBERT

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(Paris), Dimanche après-midi (17 Février 1878).

Ma chère belle,

Je voulais vous aller voir hier, mais les obsèques de Claude Bernard m’ont retenu trop longtemps.

Quand partez-vous ? Combien de temps serez-vous partie ? Je tombe de fatigue, résultat de mes nombreux dérangements, ineptes ! Je voudrais vous voir ! mais quand ?

Voici votre invitation pour les Charpentier. J’irai chez eux vendredi prochain. Tâchez d’y être, reculez votre départ.

N. B. — Dites à Georges de venir me trouver ce soir. J’ai quelque chose à lui communiquer.

Tout à vous, avec mille tendresses de votre vieux et sensible

Polycarpe.